Bonnes joueuses

Cette saison, à l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le cycle de conférences Bonnes joueuses va se pencher sur le sport, à la fois porteur de sexisme, de racisme, de validisme, mais aussi vecteur d'émancipation pour les femmes et les minorités.

Monteront sur la scène de la salle de spectacle, pour donner à entendre une parole trop souvent invisibilisée, des championnes, des chercheuses et des journalistes qui luttent contre les discriminations de genre au sein d’un milieu que l’on qualifie souvent de masculin. Quelle place pour les femmes dans les grands rendez-vous sportifs ? Comment le sport peut-il être le vecteur des luttes féministes, notamment contre les violences sexuelles ? Par quels moyens s’affranchir des actes sexistes et discriminants autour de la grossesse, des règles, de la tenue vestimentaire ? Comment parle-t-on des sportives, comment les montre-t-on, combien les paye-t-on ? Les femmes ont-elles au fond vraiment le droit d’être championnes ?

À travers six rencontres, des femmes aux parcours divers, sportives, retraitées ou non, journalistes, coachs ou chercheuses, évoqueront ces questions autour d’un sujet plus universel qu’il n’y paraît. Pas forcément si bonnes joueuses que ça.

Le Carreau du Temple et Paris 2024 collaborent dans le cadre de l’Olympiade Culturelle de Paris 2024.

Un événement soutenu par la Ville de Paris dans le cadre de la programmation culturelle « Paris fête les Jeux ».

Pour la cinquième année, la journaliste Lauren Bastide et ses invitées questionnent le genre sur la scène du Carreau du Temple.

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Rencontre

En 1998, la triple vice-championne du monde de patinage artistique Surya Bonaly tente le salto arrière (cliquez ici pour visionner la performance), malgré l’interdiction lors des JO de Nagano.

Figure culte d’une icône, le « Bonaly » est à l'honneur de la sculpture de Pierre Larauza, 20 février 1998, Nagano, présentée dans la Halle pendant le Festival Jogging.

Le Carreau du Temple et Lauren Bastide invitent la championne de patinage artistique Surya Bonaly pour échanger sur son parcours de sportive, les défis et les obstacles qu’elle a dû relever.

Une rencontre au sommet avec la journaliste Lauren Bastide et la championne de patinage artistique Surya Bonaly pour échanger sur son parcours de sportive !

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Corps outils

Jusqu’où peut-on maltraiter, exploiter, utiliser des corps au profit d’une réalisation artistique, qu’elle soit, ou non, profitable financièrement ?

À travers la mise en œuvre de cette webconférence sur la thématique des corps outils, nous traiterons du corps comme outil de production artistique. La psychologue et psychanalyste Simone Korff-Sausse définit que « le corps humain devient la matière première du geste esthétique, au moyen d’une mise en chantier des explorations corporelles sans limites, sans scrupule, sans souci d’épargner la douleur. La peau à la place de la toile, les liquides du corps à la place de la peinture, le bistouri du chirurgien à la place du pinceau ou du burin du sculpteur ».

Notre intention inspirée de ces mots sera de montrer comment le corps humain dans sa matière organique demeure un produit ou « moyen » efficace à la création artistique. Nous pouvons dès lors penser aux artistes qui mènent des expériences que l’on qualifierait de « troublantes » avec leur corps, prenant par exemple la forme d’implants faciaux, de performances mettant en scène des corps maltraités etc. À ceci s’ajoutera une réflexion autour de la problématique de l’exploitation des corps dans certaines formes d’art comme par exemple des corps utilisés comme marchandise exploitable.

Notre thématique soulève aussi l’enjeu des représentations sexistes où le corps - notamment celui des femmes - est exploité, utilisé pour vendre, notamment dans le monde de la mode où les corps des femmes mannequins sont rendus à l’état d’objet, de cintre, ou encore dans la photographie, le cinéma…

Les Rencontres de la Sorbonne clôturent le cycle dédié aux politiques culturelles des corps avec une dernière webconférence sur les corps outils, avec pour invité·e·s Simone Korff-Sausse, Lucile Boiron et Deborah De Robertis.

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Faire Corps #8

Pour la huitième rencontre de l’opus Faire Corps au Carreau du Temple, Lauren Bastide reçoit Isabelle Cambourakis. Enseignante, chercheuse spécialiste des mouvements sociaux, éditrice et militante écoféministe, Isabelle Cambourakis a créé la collection féministe Sorcières, au sein des éditions Cambourakis. Elle vient de préfacer la réédition de l’ouvrage de Françoise d’Eaubonne, Contre-violence ou la résistance à l’Etat (Cambourakis) qui interroge les différentes formes de résistance collective et préconise l’action directe pour lutter contre les oppressions systémiques.

Isabelle Cambourakis a aussi co-écrit Retour à La Hague (Cambourakis, 2022), un texte qui témoigne des liens entre les pensées féministe et antinucléaire. Elle a participé à de nombreux rassemblements en faveur de la préservation de l’environnement et a expérimenté le corps comme outil de lutte politique. Récemment elle s’est d’ailleurs rendue en avril 2023 à Sainte-Soline pour s’opposer à la construction des mégabassines, et a assisté en première ligne aux violences infligées par les forces de l’ordre aux militant·e·s écologistes. 

Ensemble, Lauren Bastide et Isabelle Cambourakis exploreront l’idée de corps social. Comment le corps collectif peut-il incarner une résistance face à la violence politique ? En quoi le livre comme résistance à un ordre dominant peut-il être une métaphore du corps dans l’espace public ? 

Rencontre de clôture pour le cycle « Faire Corps » de Lauren Bastide avec pour invité·e Isabelle Cambourakis, enseignante, éditrice et chercheuse indépendante !

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Faire Corps #7

Pour la septième rencontre du cycle autour du thème Faire Corps, Lauren Bastide convie la sociologue Rachida Brahim sur la scène du Carreau du Temple.

Rachida Brahim est l’autrice du livre, adapté de sa thèse La Race tue deux fois : une histoire des crimes racistes en France (1970-2000) (Syllepse, 2021) dans lequel elle s’est appuyée à la fois sur des témoignages et sur des archives des pouvoirs publics pour analyser 731 crimes racistes. 

Sociologue, elle identifie le processus de racialisation à l’origine des violences policières : la construction discursive par les pouvoirs publics des corps des personnes racisées comme déviants, dangereux, indisciplinés, issue de représentations héritées de la période coloniale. Rachida Brahim pointe en outre l’inefficacité de la loi qui empêche de reconnaître le caractère raciste des violences policières.

Rachida Brahim inscrit son travail dans une perspective de soin, de réparation. Thérapeute, elle propose un accompagnement qui mêle plusieurs formes de savoirs au sein duquel le corps est central. Sa pratique est corrélée aux travaux scientifiques de l’Observatoire pluriversel des rapports sociaux dont elle est la créatrice.

Comment le processus de racialisation, au cours duquel les pouvoirs publics se réapproprient et invalident les corps des personnes racisées, mène-t-il aux violences policières ? Comment, à travers l’étude de la racialisation de certains corps, pouvons-nous établir une continuité entre les crimes coloniaux et les violences policières ?

Pour la septième rencontre du cycle Faire Corps, Lauren Bastide invite l'autrice, sociologue et psychanalyste Rachida Brahim.

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Corps en circulation

Exister dans l’espace public : une liberté partagée ?

Les nombreuses campagnes récentes d’aménagement transitoire des villes ont mis en avant un constat sans appel : tous les corps n’ont pas la même liberté de circulation. Les personnes racisées, sexisées, non-hétéro-normées ou en situation de handicap sont implicitement ou explicitement exclues de l’espace public.

Lors de notre conférence, nous souhaitons interroger la circulation contemporaine des corps et la manifestation de ces inégalités dans les pratiques culturelles. Comment peut-on penser la circulation des différents corps en respectant la liberté, la sécurité et l’intégrité de chacun ? Comment les artistes s’emparent du sujet de la liberté de circulation dans l’espace public ?

Pour répondre à ces questions, nos invitées vont comparer leurs perspectives du sujet, qu’elles soient artistiques, sociologiques ou urbanistiques, autour de la table virtuelle du Carreau du Temple.

Crédit photo : © Lucie Belarbi

Sur la thématique des politiques culturelles des corps, Les Rencontres de la Sorbonne reviennent avec une deuxième webconférence sur les corps en circulation, avec pour invité·e·s Lucie Belarbi, Lucie Chappet et Meltem Yildiz !

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Faire Corps #6

Pour le sixième opus du cycle de rencontres Faire Corps au Carreau du Temple, Lauren Bastide reçoit Mathilde Abel, militante intersexe et par ailleurs doctorante et enseignante en économie.

Mathilde Abel est membre du Collectif Intersexe Activiste - OII France, la seule association par et pour les personnes intersexes en France. Cette association se bat pour les droits des personnes intersexes et mène depuis 2018 différentes campagnes visant à dépathologiser l’intersexuation, en interdisant notamment les traitements non cruciaux et non consentis sur les corps des enfants et adolescents intersexes. En plus du travail de plaidoyer et de sensibilisation, le collectif construit également la communauté intersexe en proposant aux personnes concernées des espaces de discussion et en mettant à leur disposition de nombreuses ressources.

Mathilde Abel a témoigné, souvent de façon anonyme, auprès d'institutions politiques et dans différents médias. Elle a pris part au documentaire Ni d’Eve ni d’Adam, réalisé par Floriane Devigne, l’une des rares représentations documentaires qui visibilisent les expériences vécues par les personnes intersexes, et ce au nom de normes médicales et binaires des corps.

Pourquoi les pratiques des médecins sur les personnes intersexes relèvent-elles de violations des droits humains ? Comment le Collectif lutte pour le respect de ces droits ? En quoi la lutte des personnes intersexes s’inscrit-elle dans un mouvement plus large de combat pour l’égalité et pour l’émancipation et de lutte contre les discriminations ? Comment se construit la communauté intersexe ?

Pour la sixième rencontre du cycle Faire Corps, Lauren Bastide invite la militante intersexe, doctorante et enseignante en économie Mathilde Abel.

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Faire Corps #5

Pour le 5e volet de son cycle Faire corps au Carreau du Temple, Lauren Bastide reçoit Charlotte Puiseux, docteure en philosophie, autrice du récent essai autobiographique De chair et de fer, Vivre et lutter dans une société validiste », aux éditions La Découverte.

Membre du collectif handiféministe Les Dévalideuses et de l’association Handiparentalité, Charlotte Puiseux concentre ses recherches sur les Disability Studies (Etudes sur le handicap), les théories queer et le féminisme. Questionnant le rôle des institutions spécialisées et les remettant en question, elle défend une place des handicapé·e·s au cœur de la Cité. Elle examine au prisme de sa propre vie et de son quotidien la mise au ban des personnes handicapées par une société validiste et dont les structures sociales et institutionnelles entravent des vies, en opposition à une émancipation qu’elle-même recherche.

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Faire Corps #4

Pour le quatrième opus du cycle de rencontres autour du thème « Faire Corps », Lauren Bastide convie la militante et écrivaine Daria Marx sur la scène du Carreau du Temple.

Co-fondatrice en 2016 de l’association féministe Gras Politique avec Eva Perez-Bello, Daria Marx lutte contre la grossophobie. Elle dénonce les nombreuses discriminations subies par les personnes gros·ses : maltraitance médicale, discrimination à l’embauche, précarisation, et leur abandon par la société. Daria Marx se bat pour une reconnaissance de cette oppression systémique souvent silenciée, au travers de ses actions militantes et de ses écrits. Elle a récemment participé à l’ouvrage collectif Fruits de la colère, Embras(s)er nos débordements, et a également publié en 2018 Gros n’est pas un gros mot : chroniques d’une discrimination ordinaire aux Éditions Flammarion.

Avec Lauren Bastide, elles évoqueront ces discriminations souvent mises sous le tapis, la mise en avant trop rare des personnes gros·ses, et les manières de lutter contre la grossophobie notamment en intégrant pleinement ce combat au sein des luttes politiques contemporaines pour l’égalité et la justice.

Pour la quatrième rencontre du cycle Faire Corps, Lauren Bastide invite la militante et écrivaine Daria Marx.

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Faire le présent #1, #2, #3, #4

Cette année, le Carreau du Temple vous propose une série de dialogues afin de saisir ce qui se passe aujourd'hui. Un format inédit : un mercredi par mois avec le sociologue et philosophe Geoffroy de Lagasnerie en compagnie d'un invité qui contribue à faire le présent de la pensée ou de la pratique.

Qu'est-ce qui fait notre présent ? Qu'est-ce qui à la fois le constitue et le crée ? Quelles sont les lignes de fracture, les transformations en cours ? Qu'est-ce qui s'invente et qu'est-ce qui disparaît? Le Carreau du Temple décide de rompre avec les formats de conférence habituels à la faveur d'un format innovant en confiant à Geoffroy de Lagasnerie une carte blanche pour cette série de dialogues 2017/2018. Ce cycle se propose ainsi d'élaborer une sorte de diagnostic du présent et de la pensée, qui doit aussi servir à forger des instruments pour résister et agir autrement. Cet espace de rencontre sera l'occasion pour lui de recevoir au gré de l'actualité politique, culturelle et sociologique, un philosophe, un créateur, un écrivain, un chercheur, ou un militant. Les séances prendront pour objet les principaux enjeux contemporains avec celles et ceux qui contribuent à faire le temps. 

  • Faire le présent #1 Assa Traoré

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est mort dans la cour de la gendarmerie de Persan. Depuis, Assa Traoré mène un combat pour connaître la vérité de cette affaire. Ce combat soulève certaines des questions politiques les plus importantes d'aujourd'hui et conduit Assa Traoré à incarner l'une des voix les plus originales et les plus puissantes sur les questions de l'Etat et de la justice, des quartiers populaires et de la lutte contre le racisme...  

Elle a publié une bouleversante Lettre à Adama, aux éditions du Seuil en mai 2017 avec Elsa Vigoureux.

  • Faire le présent #2 Miano

Dans "Marianne et le garçon noir", l'écrivaine Leonora Miano rassemble de puissants témoignages pour dégager "le vécu noir en France", pour comprendre le "grand dérangement" que représente la présence des Noirs sur un territoire où le fait d'être blanc continue d'octroyer des privilèges. Ces thèmes traversent son importante œuvre romanesque et théorique. Nous parlerons ainsi au cours de cette séance de la race et du racisme, de la masculinité et de la violence, des relations Europe/Afrique, de la question coloniale et post-coloniale, de la domination et du silence, de l'écriture et du rôle de l'écrivain. 

  • Faire le présent #3 Gaspard Glanz

Gaspard Glanz est journaliste. Fondateur de Taranis News, il invente un nouveau type de journalisme qui questionne le journalisme traditionnel. Il a produit certaines des  images les plus marquantes et les plus fortes de ces dernières années sur Nuit debout, les mouvements sociaux, les réfugiés à Calais... Il documente  la violence et la souffrance de notre monde. Son travail pose une question essentielle : que veut dire voir le présent et faire voir ce qui se passe ? Lors de cette séance, nous réfléchirons sur le journalisme, sur ce que veut dire produire de l'information, sur l'objectivité et la vérité, sur l'espace public et l'Etat. Nous montrerons aussi certains de ses reportages les plus forts, notamment sur ce qui se passe à Calais.

  • Faire le présent #4 Chantal Mouffe

Chantal Mouffe a construit depuis une trentaine d'années l'une des œuvres  les plus influentes sur la politique, la démocratie et le pluralisme...  Ses écrits sur le "populisme" et la nécessité de redéfinir les concepts traditionnels issus du marxisme ont contribué à transformer la politique européenne en inspirant notamment Podemos ou la France Insoumise. Nous parlerons ainsi au cours de cette séance des catégories de la politique, de l'héritage du marxisme, de la démocratie contemporaine et des formes de la lutte politique.

Au cours de cette séance, seront évoquées les catégories de la politique, l'héritage du marxisme, la démocratie contemporaine, le "populisme de gauche" et les différentes formes de lutte politique.

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