Spectacles

De Cuyper vs. De Cuyper de la Cie Pol & Freddy

Halle | Mercredi 29 juin 2022 à 18h30 | Durée : 1h

Dans un stade de sport tourbillonnant, deux frères jongleurs s'affrontent. Tous les codes des sports connus, moins connus et inventés sont utilisés : héroïsme et fair-play, blessures et sponsoring, dopage et règles contournées.

Des supporters enthousiastes, un arbitre strict et un commentateur pas toujours objectif complètent le tableau. Une chose est sûre, un frère quittera l'arène en vainqueur et un autre en perdant.

En partenariat avec La Maison des jonglages, scène conventionnée La Courneuve

De et avec : Jordaan De Cuyper, Sander De Cuyper, Bram Dobbelaere | Regard extérieur : Benjamin de Matteïs

Jean-Yves, Patrick et Corinne du Collectif ÈS

Halle | Mercredi 29 juin 2022 à 20h | Durée: 1h

Jean-Yves, Patrick et Corinne c’est un trio, à 5 qui convoque la multiplicité des regards.

La pièce propose un regard générationnel sur une époque, qui nous influence sans être la nôtre. Une époque que nous fantasmons comme une période de jouissance, de créativité et de rassemblement. On se retrouve pour danser, bouger, prendre plaisir ensemble sur les morceaux de Whitney Houston, Georges Michael, Bonnie Tyler ; ou encore pour transpirer, se dépenser, autour de cette pratique venue des États-Unis qu’est l’aérobic.

Cet aérobic, sur-enthousiaste et libéré, projette aussi l'image de corps idéaux, calibrés et construits dans une frontalité qui éloigne l'idée de liberté et de créativité.

Ces trios en action s’opposent à l’immobilité d’un individu, d’un quasi rien. C’est un plateau parfois quasi vide qui fait face au besoin d’inventer du mouvement, à l’urgence de bouger, et à la nécessité de créer.

Création : Collectif ÈS | Interprètes : Adriano Coletta, Sidonie Duret, Jeremy Martinez, Alexander Miles, Emilie Szikora | Création lumière : Léa Maris | Création costume : Paul Andriamanana | Arrangement sonores : Wilfrid Haberey 

Une Histoire du football féminin d'Hortense Belhôte

Studio de Flore | Jeudi 30 juin à 14h30 et vendredi 1er juillet 2022 à 18h30 | Durée : 45 min

En 1919 est organisé le premier championnat de France féminin de football, avec quelques dizaines de joueuses. Cent ans plus tard, en 2019, la France accueille la coupe du monde féminine retransmise devant des millions de téléspectateurs à travers le monde. Une victoire historique !

Mais l'arbitre demande le replay. Car bien souvent, au football comme en Histoire, le résultat ne reflète pas la physionomie du match. La victoire est à nuancer.

Le sexisme est-il vraiment derrière nous ? L'histoire du football féminin est l'occasion de revenir sur l'histoire du 20e siècle à travers l'histoire du foot, celle des femmes, de la géopolitique et de l'économie.

À cela s'ajoutent les histoires personnelles. Les anecdotes et les émotions fonctionnent comme des indices, des clés d'analyse poétique du problème. La conférence performée joue sur le plaisir de piéger notre propre culture avec ses interstices, dans une perspective volontiers féministe, queer et libertaire.

Une conférence performée de Hortense Belhôte | Regards extérieurs : Mickaël Phelippeau & Marcela Santander Corvalán

Ce spectacle n'est pas inclus dans le Pass Soirée !

Coaching de Valeria Giuga & Anne-James Chaton

Halle | Jeudi 30 juin 2022 à 19h30 | Durée : 50 min

Relisant la phrase du poète Juvénal, « Mens sana in corpore sano », Valeria Giuga et Anne-James Chaton créent un spectacle au cours duquel l’âme et le corps se réconcilient après des siècles d’une dispute ininterrompue.

Le corps (Valeria Giuga) interroge les différents états de la gymnastique d’aujourd’hui, stretching, yoga, crossfit, aérobic… afin de montrer les dérives, quelque fois absurdes de leur pratique aujourd’hui et comment retourner à leur sens originel tel que l’a théorisé le mouvement de réforme pédagogique (Reformpädagogik) pour une nouvelle éducation physique dans l’Allemagne des années vingt.

L’âme (Anne-James Chaton) relit les grands philosophes de l’Antiquité à nos jours et traduit de quelles manières leurs réflexions profondes ont pu se retrouver un jour dans des manuels de développement personnel aux titres plus farfelus les uns que les autres.

Chorégraphie : Valeria Giuga | Textes : Anne-James Chaton | Danse : Aniol Busquets, Antoine Arbeit, Clémence Galliard, Marie-Charlotte Chevalier | Création et régie sonore : Fabien Aléa Nicol | Costumes : Coco Petitpierre (création), Anne Tesson (réalisation) | Lumières : Sylvie Debare

Le Tir Sacré de Marine Colard

Halle | Jeudi 30 juin et vendredi 1er juillet 2022 à 21h | Durée : 1h

L’espace du théâtre est le stade, le plateau est le terrain de sport, les spectateurs sont les supporters, le système de diffusion représente les commentateurs, les interprètes sont les sportifs.

Par définition un théâtre invente de nouvelles règles. L’espace parlera de lui-même et induira les règles. Les projecteurs balisent le terrain dans lequel les deux joueuses, parfois adversaires, parfois coéquipières, finissent par recruter une équipe au complet : des sportives imprimées sur du carton plume rappelleront à certain·e·s les mannequins d'entraînement de football, à d'autres les équipes que l'on fantasmait en refaisant le match seul·e, chez soi.

Bien sûr, le match est faux, on le sait comme on sait que ces silhouettes sont en deux dimensions, mais tout cela n'a jamais empêché le jeu.

Conception : Marine Colard | Chorégraphie : Marine Colard en collaboration avec Esse Vanderbruggen | Interprétation : Marine Colard & Esse Vanderbruggen | Création sonore : Aria Delacelle & Sylvain Ollivier | Création lumière : Lucien Valle | Scénographie : Alix Boillot | Costumes : Aude Désigaux | Écriture du commentaire fictif : Joël Maillard | Journaliste complice : Bruno Salomon | Regards : Jérôme Andrieu, Michel Cerda, Adeline Fontaine, Nina Vallon

Vivace d'Alban Richard

Halle | Vendredi 1er juillet 2022 à 19h30 | Durée : 35 min

Avec entrain ! Cela commence par un Madison, petite danse en ligne et enjouée, star des dancefloors. Mais Vivace saura ensuite nous surprendre : en appui sur des musiques aussi bien pop, baroques, qu’électro aux rythmes toujours très enlevés, la chorégraphie se déploie dans un étonnant voyage musical et gestuel. Il faut dire que Vivace est le mot, sur une partition musicale, pour qualifier une pulsation rapide (« avec entrain », dit-on aussi). Il est également employé pour nommer ces plantes, en constante stratégie de survie…

Envahis par le rythme et la pulsion, les danseurs deviennent les corps vivaces d’un nouveau genre, tout en vitalité, acharnement, et persistance.

Collection tout-terrain du centre chorégraphique national de Caen en Normandie 

Conception, chorégraphie, lumières : Alban Richard | Créé en collaboration avec les interprètes : Anthony Barreri, Yannick Hugron | Réalisation du dispositif lumineux : Enrique Gomez | Vêtements : Christelle Barré | Assistanat chorégraphique : Daphné Mauger | Conseil en analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé : Nathalie Schulmann | Régie générale : Florent Beauruelle ou Valentin Pasquet I Musique : Playlist d’extraits de musique allant du baroque à la pop, des musiques traditionnelles à la musique électro et dont la pulsation varie de 132 à 170 battements par minute I Photographe : Agathe Poupeney

Rebonds de la Kivuko Compagnie / Christina Towle

Halle | Samedi 2 juillet 2022 à 15h30 | Durée : 50 min | Entrée libre

Rebonds est un match chorégraphique, conçu par Kivuko Compagnie / Christina Towle qui invite quatre teams de danseurs amateurs à l’exploration chorégraphique du rebond. Ces quatre teams comprennent les membres de la Kivuko Compagnie.

La création chorégraphique nous invite, à retrouver notre élan vital et le plaisir de danser après cette année difficile. Ici, le match est vu sous le prisme de la complémentarité. Dans une démarche chorégraphique pluridisciplinaire, les participants seront invités à être à la fois musiciens, danseurs contemporain et basketteurs en partageant et en se rencontrant autour d’un ballon de basket. La passe du ballon se teinte de différentes tensions et attentions. Avec le ballon de basket, les teams construisent des rythmes de percussions distincts comparables à des pulsations tribales.

Ce projet de création à grand échelle est inspiré du processus chorégraphique utilisé dans la création Bounce Back / Kivuko Compagnie (2021). Pour Rebonds, la compagnie invite les membres de la MPAA / Saint-Blaise, de la Canopée du Bréguet et du Temple a explorer le terrain de jeu inédit qu’est la Halle du Carreau du Temple durant le Festival Jogging !

En partenariat avec la MPAA - Maison des pratiques artistiques amateurs

Conception : Christina Towle | Chorégraphie : Dalila Cortes, Sylvain Ollivier, Christina Towle et Sylvain Lauret | DJ : Sylvain Ollivier aka Le Formica | Scénographie : Sylvain Dufour

En amont du spectacle, le freestyler basket Charly Melloul proposera une démo de Freestyle Basket, spectacle à l’américaine entre danse et basketball. À la suite du spectacle, le public est invité sur le plateau pour apprendre une courte chorégraphie de danse/basket avec la chorégraphe Christina Towle et Charly Melloul.

L'invisible spectacle de toutes ces vies empêchées de Candice Martel

Halle | Samedi 2 juillet 2022 à 16h30 | Durée : 30 min | Entrée libre

Partant du postulat que la sociologie est un sport de combat, L'invisible spectacle de toutes ces vies empêchées se construit autour d’une recherche corporelle autour des portés. Deux personnages se retrouvent au centre de la kinésphère de l’autre. Dans un dépassement de leurs propres limites, les personnages réécriront les rôles imposés dans nos sociétés pour susciter le débat, la discussion ainsi que des questionnements.

Le spectacle sera traduit en langue des signes française (LSF).

Conception : Candice Martel | Interprètes : Candice Martel et Yannick Thomas | Auteure : Julie Gilbert | Compositeur : Mattis Schaeffer

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Sobanova Dance Awards #6

Le tremplin ouvert à tous pour impliquer le public dans l’émergence chorégraphique !

La finale publique aura lieu au Carreau du Temple. Ce changement de lieu inaugure l’entrée au jury de Sandrina Martins, Directrice Générale du Carreau du Temple.

Elle rejoint l’équipe du jury composé de Sylvie Roger, Responsable Mécénat et Partenariats de la Caisse des Dépôts, Christine Bastin, Chorégraphe & Directrice artistique de la Fabrique de la Danse, Abou Lagraa, Chorégraphe et co-Directeur artistique de la compagnie La Baraka-La Chapelle Annonay, et Pierre-François Heuclin, Directeur artistique du Festival Vaison Danses et parrain de l’association.

Ils auront la chance de présenter leurs créations sur la scène du Carreau du Temple. Ce rendez-vous créé par Sophie Amri et Barbara van Huffel il y a 6 ans, prend tout son sens alors même que les jeunes artistes ont été particulièrement exposés aux conséquences de la crise qui ralentit les parcours d’insertion.

L’objectif de cette finale publique est d’impliquer le public dans l’émergence chorégraphique. À l’issue de 2h de performances qui permet d’avoir un aperçu de la jeune création chorégraphique dans plusieurs disciplines, le public pourra également voter et décerner son prix.

Par ailleurs, le lauréat du Grand Prix Sobanova bénéficiera non seulement d’un financement, mais aussi d’un accompagnement personnalisé de l’association sur la saison suivante.

Chaque membre du jury décernera également son prix proposant ainsi un accompagnement sur mesure au talent de son choix.

Cette année, huit nouvelles compagnies émergentes en danse contemporaine et fusion présenteront leur création devant un jury à nouveau présidé par Mourad Merzouki, Directeur du Centre Chorégraphie National de Créteil.

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Gustavia

Parmi les chutes, luttes, cris et chuchotements, s’ouvre l’effroyable abîme d’une réverbération vertigineuse des contraintes imposées à la représentation du féminin. Le Carreau du Temple, selon sa volonté de présenter à Paris des pièces majeures, se fait un plaisir d’accueillir cet opus, enrichi de dix années de tournée internationale.

Mouvements entravés par des objets incongrus, paroles superposées, danses électriques, vrais-faux strip-teases sur fauteuils de bureau, collisions, renversements, coups, esquives, détournement des accessoires académiques du théâtre : si l’on reconnaît bien ici certains ressorts et appareils du burlesque, un parfum de Tati, Sellers, Keaton, Chaplin ou encore de Moretti, Blume et Nauman, il s’agit là d’un burlesque purement formel, un comique physique, parfois violent, convoqué pour que jamais la cohérence ne puisse s’installer.

Avec la fraîcheur d’une jubilation à jouer ensemble proprement contagieuse et la maturité de leur inébranlable exigence, les deux figures de proue de la danse nous emmènent au coeur du dédoublement de personnalité de Gustavia, qui régit les modulations des relations entre les deux protagonistes, tour à tour duo, jumelles, doubles ou divas en compétition. Ce coeur est un non-lieu lugubre et fou, dangereux, dont surgit une critique féministe aiguë des impératifs dictés aux femmes pour « jouer » leur genre de façon satisfaisante – dans la vie quotidienne comme dans la création -, avec un bouquet de requêtes incessantes, normatives, souvent grotesques, parfois contradictoires, voire tout simplement impossibles à réaliser.

Une occasion rare de découvrir deux monuments de la danse contemporaine sur un même plateau.

La Ribot recevra le Golden Lion for Lifetime Achievement à la Biennale de Venise en octobre prochain.

Comptant parmi les personnalités les plus charismatiques de la scène chorégraphique contemporaine, La Ribot et Mathilde Monnier, jouant de la ressemblance de leurs silhouettes longilignes et sportives, composent un duo aussi pétillant qu’abrasif.

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D’où vient ce désir…*

*Titre complet du spectacle : D'où vient ce désir, partagé par tant d'hommes, qui les pousse à aller voir ce qu'il y a au fond d'un trou ?

Féru de faits divers et de romans policiers, Thibaud Croisy se glisse dans la peau d’un enquêteur pour nous embarquer dans une fiction qui entremêle une conférence de criminologie et une étrange histoire d'amour.

Dans un paysage scénique imaginé par Sallahdyn Khatir, évoquant à la fois un espace naturel et une zone mystérieuse de notre inconscient, Thibaud Croisy endosse le rôle d’un criminologue et nous livre un cours douteux dans lequel il décode les mécanismes du passage à l’acte.

Parallèlement, le récit d’une histoire d’amour ambiguë avec une jeune médecin légiste passionnée de thanatopraxie l'interroge : mais où sont donc les vrais morts après avoir été passés à la moulinette des grilles d’analyse des experts ?

Dans les dédales de cette romance surréaliste entre deux êtres que rapproche leur fascination pour les cadavres, Thibaud Croisy poursuit sa tentative de redonner corps à une parole charnelle.

À mi-chemin entre le conte macabre et les histoires extraordinaires à la Pierre Bellemare, cette nouvelle pièce du puzzle de Thibaud Croisy prolonge ses questionnements sur le corps humain.

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Toute l’eau et rien que des gouttes

Passionné par la poésie et les mythes anciens, Harris Gkekas entreprend ici une fabrique de sa propre mythologie et d’un lexique chorégraphique proche du langage Pythique. Aux confins du rêve comme du cauchemar, oscillant entre quiétude et inconfort, sa pièce atteint quelque chose de substantiel, qui touche à l’essence de la danse, voire de la vie, en évoquant avec subtilité la croisée de nos chemins, la liberté, la solitude, la fragilité de nos entreprises et l’état de veille extrême que nous apprennent les mythes.

Fort d’un parcours d’interprète impressionnant de collaborations avec de grandes signatures – William Forsythe, Jiří Kylián, Merce Cunningham, Trisha Brown, Saburo Teshigawara... –, le chorégraphe invente ici une danse qui fait de chaque geste un mot, une image, un fragment qui murmure. Plus qu’une trame, c’est une toile énigmatique qui se déplie, un espace tonique et fécond où l’imaginaire circule librement.

Dans un dispositif scénographique minimal, la gestuelle reste tout aussi simple. La virtuosité ne se situe pas à l’endroit de la performance, mais dans l’intelligence de l’agencement et de la décomposition de ces mots-gestes. Reposant sur un parti pris stylistique très fort : un langage qui n’indique pas mais fait signe, ce travail évoque l’acte poétique lui-même, quand faire poème semble plus que jamais nécessaire face à une modernité frénétique, un lieu encore possible d’une insurrection contre le temps. Tel un opus testamentaire, il ouvre la possibilité d’un apaisement.

Trois danseurs aux parcours éclectiques s’imprègnent de poèmes de plumes virtuoses pour créer une « pièce-monde » qui met dos à dos simplicité et immédiateté, en quête de la splendeur endormie dans le ventre de nos actes. Une expérience mystérieuse, un rêve éveillé.

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Yin

Inspiré du tai chi, de la danse derviche, de l’hypnose et du jonglage contemporain, le duo masculin happe le public dans une étrange expérience oscillant entre deux états extrêmes, transe et maîtrise de soi. Un moment de poésie dansée-jonglée ensorcelant.

Toupies hallucinantes, deux corps tournoient à vive allure, dans une ivresse corporelle qui cherche les limites du jonglage. Dans leur danse au rythme crescendo, atteignant une cadence impressionnante, chacun des deux interprètes porte une balle blanche, laquelle se déplace ou s’immobilise selon leur axe de rotation, par la force centrifuge. Les corps tournent sur eux-mêmes jusqu’au vertige.

Telle une méditation active, une métaphore vivante du mouvement des planètes en orbite autour du soleil, leur danse et leur jonglage se situent dans une approche dynamique de la vie qui distingue des éléments asymétriques mais égaux pour mieux les réunir.

Belle, épurée, émouvante, cette relation entre les deux danseurs, reposant à la fois sur leurs spécificités et sur leur complémentarité, nous rappelle que deux forces qui paraissent antinomiques, y compris les énergies humaines, se soutiennent l’une l’autre dans la puissance de la synergie.

Dans ce duo de danse derviche et de jonglage, le public partage l’expérience de la rotation depuis son fauteuil

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Eighteen

Il a sans doute fallu du courage à Thierry Micouin et à sa fille de 20 ans pour se livrer sur le plateau au récit de leur relation entre père danseur-chorégraphe et fillette puis adolescente. Et il faut indiscutablement bien du talent pour le faire avec autant d’humour, de tendresse, de panache, et accéder ainsi à cette brise de vérité, si revigorante !

Dans une intrication de médias : danse, texte, vidéos, théâtre, et même un croustillant jeu des sept familles revisité, le père et sa fille, avec l’énergie de leur amour filial, dévoilent l’intimité d’un parcours qu’ils ont à la fois vécu ensemble et différemment. Assumant le ton de la confidence, la fraîcheur d’une « première fois où l’on se dit tout », le duo nous raconte, par le geste dansé et par la voix, ses questionnements passés, contigus ou respectifs, ses découvertes, ses moments-clés. La première audition, la triche sur l’âge dans un C.V., la Cour d’Honneur au Festival d’Avignon, les lettres de spectatrices, les non-dits sur l’homosexualité du père... tandis que la fille savait. Très loin de l’autofiction adressée aux publics dits « avertis », Thierry Micouin, en invitant sa fille à donner en partage son regard innocent d’enfant, fait ici un joli pied de nez au préjugé dévolu à l’ego des artistes, et, dans les entrelacs de sa propre trajectoire, dresse en toute modestie un petit panorama de l’histoire de la danse contemporaine.

Drôle, pétillant, touchant, emmené d’un peps étourdissant, ce spectacle se double d’un témoignage, celui de l’attachement à l’art et à la vie, et à ce qu’ils ont en commun : la mémoire et la transmission.

« Eighteen » évoque la relation père-fille à travers le vécu de Thierry Micouin et celui de sa fille Ilana, tous deux danseurs et réunis sur scène pour un subtil duo.

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Concrerto

Aina Alegre et David Wampach expérimentent des formes scéniques qui se démarquent par leur expressivité physique autant que par leur inventivité plastique. S’ils se connaissent depuis dix ans et ont déjà travaillé ensemble à plusieurs reprises, CONCRERTO est la première pièce qu’ils conçoivent en binôme. « Mettre en commun, s’associer, critiquer, assumer nos points de convergence et de divergence » : tels sont les partis pris sur lesquels se fonde leur relation créatrice. Mue en profondeur par la dynamique excessive propre au style baroque, la pièce CONCRERTO prend la forme, continûment imprévisible, d’une pièce hors normes qui mobilise – à importance égale – le son, la voix et le corps en tendant tout du long vers un état d’abandon explosif et jubilatoire. Coexistant au sein d’un espace commun, ouvert au possible, quatre interprètes masculins déploient une profusion de mouvements et de sons affranchis de tout lien de subordination. Alliage de morceaux et de situations disparates « qui proclament l’exagération, l’emphase et le contraste », CONCRERTO ne peut se ranger dans aucune catégorie bien définie. Traversée de multiples flux énergétiques et vouée intrinsèquement au débordement, la pièce fait jaillir de saisissants états physiques et de puissants éclats sonores.

- Texte de Jérôme Provencal

Première pièce construite en binôme, CONCRERTO est métamorphose, exagération et exubérance des formes, abandon festif, explosif et jubilatoire.

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Sorry, boys

Sorry, boys s’inspire d’un fait divers qui a défrayé la chronique d’une petite ville du Massachusetts en 2000 : 18 lycéennes de moins de 16 ans décidaient de tomber enceinte en même temps pour élever leurs enfants ensemble.

Le spectacle s’ouvre sur un apparat scénique proprement saisissant, une trouvaille de la brillante scénographe Paola Villani. Dans la pénombre surgissent douze têtes coupées, marionnettes accrochées sur des tableaux comme autant de trophées de chasse. D’un côté, six adultes : parents, directeur et infirmière du lycée ; de l’autre, les pères adolescents. Un flot de SMS versés sur grand écran - que s’échangent les jeunes femmes, invisibles - insuffle une esthétique numérique contrastant résolument avec l’univers de la marionnette, mais qui l’aspire à la dérobée dans sa sphère contemporaine.

Les protagonistes tentent de comprendre les raisons du pacte de maternité entre ces adolescentes. Comment un féminicide dans leur ville a-t-il pu engendrer cette grossesse collective ? Les uns et les autres en débattent, mais n'en restent pas moins cloués au mur.

Dernier épisode d'une trilogie explorant les résistances féminines, Sorry, boys s'inscrit dans un travail politique, à la fois féministe et antifasciste, d'une grande subtilité. Manipulant seule les douze marionnettes, et en assurant, seule aussi, toutes les voix, Marta Cuscunà réalise ici une performance exceptionnelle, au retentissement visuel et sonore indélébile.

Le spectacle est caractérisé par l'utilisation explicite de références à connotation sexuelle.

Une pièce palpitante, au sens propre comme au figuré, dans le fond comme dans la forme.

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Soirée des chorégraphes #7

Vous retrouverez Théophile Bensusan, Nawel Bounar, Clémence Juglet, Akène Lenoir, Johana Malédon, Théo Marion-Wuillemin, Nicole Muratov et Emily Regen, qui présenteront un extrait de leur création sous la direction artistique de Christine Bastin.

À propos des chorégraphes : 

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À propos de l’évènement :

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Venez découvrir les chorégraphes de la septième promotion de l’incubateur de La Fabrique de la Danse le jeudi 12 mai 2022 à 20h, au Carreau du Temple !

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