ZOO se situe dans une zone inconnue, entre le bestiaire et la recherche éthologiste. C'est un bestiaire au sens médiéval, de recueil de fables et de moralités mettant en scène des bêtes réelles et imaginaires ; c'est une étude d’éthologie en ce qu'elle s’intéresse aux comportements des animaux, sans exclure l’humain. Dans ces entrelacs se dessine délicatement une réflexion sur le langage, de ses vertus émancipatrices à sa potentielle récupération totalitaire.
Dans ZOO, les artistes concentrent leur attention sur la question de l’apprentissage de la parole comme levier d’émancipation individuelle et sociétale. Toutes les bêtes de La Ferme des animaux transcendent leur condition en apprenant à lire et à écrire, se promettant ainsi collectivement un avenir radieux.
Le vocabulaire, la syntaxe, la grammaire et les moyens de transcription apparaissent comme les outils fondamentaux de la libération. Toutefois, s’ils en sont les conditions sine qua non, ils n’en constituent pas pour autant la garantie. Un outil peut connaître divers emplois et servir à d’autres fins que celles initialement prévues par ses concepteurs.
Portée par la création musicale d'Alva Noto, frôlant le fantastique grâce aux costumes signés Coco Petitpierre, la pièce rassemble l’humain dans l’unité de son langage corporel et intellectuel, depuis l’harmonie du geste et de la lettre, du mouvement et de l’écriture, jusqu’à leur dissociation tragique dans une danse et un texte cohérent, et pourtant porteurs d’un sens inhumain.
La création ultramarine est inventive et riche d’esthétiques diverses. Depuis plusieurs années, l’Onda s’attache à favoriser la mise en lien des professionnels de l’hexagone avec les partenaires des territoires ultramarins. Si cela a déjà donné lieu à des tournées et des collaborations fructueuses, les artistes originaires de ces régions doivent cependant toujours faire face à de nombreux freins (éloignement, insularité, formation, parcours d’artiste…) pour diffuser leurs créations.
Construite en partenariat avec le festival Mois Kréyol et Le Carreau du Temple, avec le soutien du Ministère de la Culture et du Ministère chargé des Outre-mer dans le cadre du Pacte en faveur des artistes et de la culture ultramarine, la journée La création ultramarine au centre est placée sous le signe de l’interconnaissance. Son ambition est double : il s’agit, au travers de la présentation des projets de quelques artistes, de mieux appréhender les réalités de la création et de la circulation des œuvres originaires de ces territoires ; ainsi que de mieux identifier les besoins des différents acteurs pour accroître les coopérations.
Le matin vous sera proposé une série de rencontres et conversations avec des artistes : Myriam Baldus (Les Réfugiés poétiques / Guadeloupe) et Géraldine Bénichou (cie Théâtre du Grabuge / Auvergne Rhône-Alpes), Maher Beauroy (Martinique), Virginie Le Flaouter et Vincent Maillot (cie Cirquons Flex / La Réunion), Sergio Grondin (cie Karanbolaz / La Réunion), Cédrick Isham (Guadeloupe), Djodjo Kazadi (cie Kazyadanse / Mayotte), Jean-Hugues Miredin (cie Art&Fac / Martinique) et Berekia Yergeau (cie OTEP/ Guyane). L’après-midi, nous vous présenterons le projet de guide sur les mobilités et les programmes d’accompagnement et de circulation en faveur des artistes et des créations ultramarines, et vous inviterons à apporter vos contributions lors d'un atelier autour des besoins des acteurs concernant la formation, la production et la circulation des œuvres et des artistes. La journée se terminera par une table ronde sur la pluralité des corps animée par Seloua Luste Boulbina, philosophe et spécialiste des études post-coloniales.
Déroulé de la journée
10h : présentations de projets de 8 équipes artistiques ;
14h30 : présentation du guide et des dispositifs de mobilité en faveur des artistes et professionnel·le·s ultramarin·e·s;
18h30 : table ronde « Un autre regard sur la pluralité des corps », modérée par la philosophe et spécialiste des études postcoloniales Seloua Luste Boulbina
Une table-ronde sur la pluralité des corps, dans le cadre de la journée "La création ultramarine au centre" organisée par l'ONDA.
À MON SEUL DÉSIR - GAËLLE BOURGES / ASSOCIATION OS
La Dame à la licorne, célèbre tapisserie, en six panneaux, accrochée au Musée de Cluny, dépeint une jeune femme accompagnée de près par une licorne, dans un jardin foisonnant de fleurs et d’animaux. Allégorie des cinq sens, et d’un sixième, bien mystérieux... Tout est possible dans les entrelacs d'interprétations. Il y a indéniablement une clé de voûte dans cet étrange dernier tableau. Certains la cherchent en allant le voir et le revoir. Sous les masques figurant ces animaux, quatre danseuses tissent et détissent, délient, écartent, et recomposent la fresque, traquant cette clé à pas de danse, cette « image dans le tapis ». L'exactitude du geste et la démultiplication des mouvements ouvrent tous les horizons d'une réflexion sur les représentations de la virginité, questionnant ici la licorne - être paradoxal, ne se laissant approcher que par de jeunes vierges, tout en exhibant sa corne, sujet à controverse, indice d'une sauvagerie latente - ; là, la présence d’une trentaine de lapins. Alentour, les déambulations énigmatiques d'un chien, d'un renard ou d'un singe ravivent également des valeurs moins pieuses qu'elles n'y paraissent. Ainsi rugit le volcan de symboles animaliers du Moyen Âge, au soufre acide et à la lave poétique. Continuité d'un travail à la croisée, depuis son premier opus Homothétie 949, entre connivences picturales et interrogations sur les nus dans l’art occidental, A mon seul désir est d'une splendeur dansée qui mérite, après son éclair au Festival d'Avignon 2015, d'être redonné à voir à Paris.
En coréalisation avec JUNE EVENTS, le festival de l'Atelier de Paris / Centre de développement chorégraphique national
Le Carreau du Temple et l'Atelier de Paris / CDCN recherchent pour ce spectacle une trentaine de volontaires pour participer au bestiaire de la tapisserie du XVème siècle La Dame à la licorne dont s’inspire sa pièce chorégraphique, A mon seul désir.
Participation au final animalier de la pièce, qui dure quinze minutes. Aucune expérience de danse ou de scène requise. Réservé aux personnes de plus de 18 ans. Informations et inscriptions : mediation@carreaudutemple.org / 01 83 81 93 30
Sport, bal, spectacles... et détente. Efforts et réconfort.
La Halle du Carreau du Temple se transforme chaque été en vaste terrain de sport et de jeu, mêlant la tonicité à un goût de dolce vita. En 2019, l’événement se muscle plus qu’à l’accoutumée : à l’aube des J.O. Paris 2024, le Carreau du Temple s’est donné pour point de mire avant le coup d’envoi, de se faire le précurseur des Olympiades culturelles : sport répertoriés aux J.O., bien-être et bals sont ainsi proposés à tous, durant 10 jours intensifs.
Mais au fait, Les Olympiades, c’est quoi ? Les Olympiades - concept conçu en 1992 - préparent le terrain des Jeux Olympiques, en s’adaptant au tempo des sportifs eux-mêmes. Il leur faut quatre ans de training avant d’être au top ? Faisons de même. Le chercheur Jean Jourdan rappelle magnifiquement quelques mots-clés des Olympiades : occasions de rencontres inédites, voire dérangeantes, hybridation - au coeur du Carreau -, convivialité à rebours de la compétition - nous sommes là, encore - désenclavement, mixité, tout ce qui nous touche pour ne pas pérenniser notre quartier comme «bobo».
TERRAINS DE JEUX
► Terrains de sports en accès libre
Du mercredi 10 au vendredi 12 juillet 2019 / Du lundi 15 au vendredi 19 juillet 2019 / De 13h30 à 18h30 – Gratuit - Tout public
Tennis de table, badminton et œuvre-jeu in situ réalisée par la scénographe Cécile Rolland
► Journée de clôture de l’événement
Samedi 20 juillet 2019 / De 14h à 17h30 – Gratuit - Tout public
Cours de Boxe
14h à 17h – Gratuit, en continu - Tout public
Initiation à la boxe française et boxe anglaise avec des coatchs d’Apollo Sporting Club.
Cours de Voguingavec Lasseindra Ninja
14h30 à 17h – Gratuit - Adultes
Issu d’une culture afro américaine et homosexuelle, complexe et codifié, le voguing est une danse mais aussi un sport et une performance. Les mouvements des danseurs s’inspirent des magazines de mode et se déploient par catégories gestuelles. Depuis cinq ans, Lasseindra Ninja brûle de ses incroyables ballrooms la capitale de la mode.
Grande Vente de Plantes avec Plantes pour tous
14h à 23h (également le vendredi de 13h30 à 17h30) – Entrée libre, en continu - Tout public
Plantes pour tous et son concept de Grande Vente de Plantes à 2€, 5€ et 10€ s’associent au Carreau du Temple. Au programme : - Grande vente de plantes : Cactus, succulentes, plantes tropicales et plantes d'extérieur à prix ronds 2€, 5€ et 10€. Plantes exceptionnelles à 15€ - Aromatiques bio : Basilic, Thym, Romarin, Menthe et bien d'autres - Atelier remportage : en entrée libre, inscriptions sur place
GRANDES SOIRÉES
► BAL SWING ◄ Vendredi 12 juillet - À partir de 18h30 – Gratuit - Tout public
► SOIREE BOXE ◄ Jeudi 18 Juillet - À partir de 18h30 – 15€ places debout, 25€ places assises VIP
► BAL TANGO ◄ Samedi 20 juillet - À partir de 17h30 – Gratuit - Tout public
SCÉNOGRAPHIE
Toujours au rendez-vous pour les Second Squares, la scénographe Cécile Rolland a imaginé pour cette édition sportive des cabanes grandeur nature ! Et c'est toujours avec plaisir que petits et grands pourront se détendre dans la Bulle de Lecture, le cocon dédié à la lecture.
Ce n'est pas un hasard si les mêmes interprètes se retrouvent souvent dans le répertoire de Martine Pisani, puisqu’elle fait de la vie sur le plateau le matériau premier de ses pièces. En pleine lumière, ce sont toujours des personnes aux présences simples, sans écran, qui jouent des distances entre elles, en un jeu au sens aussi mécanique que ludique. Au fil de ses réalisations, la chorégraphe a inventé un monde, un théâtre dansé sans artifice, où tout est à vue, drainant un goût du "presque rien" et un amour fou de la dérision, travaillant les pleins et les vides, les apparitions et disparitions, et s’adressant au spectateur d’égal à égal.
Il y avait donc matière à penser que cette création charpentée de morceaux choisis de ses anciennes pièces donnerait le meilleur de son univers, de son humour à rebours de l'académisme. Il était même fondé d'attendre de l'inattendu. Mais il était difficile d'imaginer qu'une forme si prospective pourrait fleurir de motifs rétrospectifs, bien loin du best of ou du pot pourri. D'abord s'installe une bizarrerie dans un chaos truffé de gestes sans moteur et de chutes sans cause, une extrême promiscuité des danseurs dont les mouvements ne se répondent pourtant pas, décalages hilarants. Alors que la bande-son nous offre une ritournelle enjouée et insipide, du type jeu télévisuel des année 90, ce sont nos solitudes juxtaposées que miroitent les danseurs, simples touches de couleurs accolées sur le plateau. Puis le bug d'un corps qui n'arrive plus à se déplacer, les courses folles, d'incongrues postures penchées, le déplacement irraisonné d'une paire de baskets ou d'un balai comme seuls accessoires, cette (fausse) anarchie, cette dégénérescence au sens propre, lèvent le voile sur la non-maîtrise de ce que nous voudrions contrôler, notamment nos corps. Un spectacle sensible, intelligent et drôle.
Festival Jerk Off (Queer & Alternatives) – Danse, Théâtre, Installation
Pluridisciplinaire, JERK OFF témoigne de la diversité des cultures queer mais interpelle bien au-delà. JERK OFF propose ainsi à tous les publics des découvertes artistiques aussi variées qu’exigeantes. C’est ainsi que tout au long de trois semaines d’événements, des chorégraphes, performeuses, photographes, musiciens, DJs… présenteront leurs créations en exclusivité parisienne à l’occasion du festival.
Soirée du 18 septembre : ORAGES de Benjamin Bertrand et NOTES POUR UNE TENTATIVE DE DISCERNEMENT de Camille Ollagnier Soirée du 19 septembre : DIVA VULVA de Sanna Kekäläinen et PARTNER YOU de Chantal Yzermans Soirée du 20 septembre : ROUND ROUND BABY ROUND ROUND de Mehdi-Georges Lahlou, BOUM de Xavier Deranlot et ORAGES de Benjamin Bertrand
D’un lieu à l’autre, les spectateurs seront invités à découvrir ou redécouvrir hôtels particuliers, jardins et lieux atypiques à travers une programmation artistique variée qui débute par une soirée d’ouverture au Carreau du Temple. Amener vos belles pelures, vos décrochez-moi, sans oublier de rapioter vos fafiots ! Les Traversées du Marais se mettent au bal, et le bal se met au Carreau ! L'équipe de Faubourg Simone prendra les platines pour un son pop électro, accompagné de sa touche décalée et frenchy, la signature de la radio du 3ème ! Aussi éclectique que survolté !
Institutions participantes : Archives nationales, Carreau du temple, Crédit municipal de Paris, Centre des monuments nationaux, Institut suédois, Maison Européenne de la Photographie, Maison de la poésie, Maison de Victor Hugo, Mairie du 4ème, Mémorial de la Shoah, Musée des arts et métiers, Musée Carnavalet – Histoire de Paris, Musée de la Chasse et de la Nature, Musée d'Art et d'Histoire du Judaisme, Musée national Picasso-Paris.
Pour régaler vos papilles, les triporteurs Mozza & Co et La Glace Mobile seront présents.
Dans le cadre du Festival Les Traversées du Marais du vendredi 11 au dimanche 13 septembre 2015 Ven à partir de 18h / Sam de 12h30 à 22h / Dim de 12h à 22h Concerts Gratuits et payants (10€)
La scénographie épurée - un cercle de miroir posé à même le simple tapis de danse rose poudré, à l'horizontale, comme un étang, sur lequel joue une douche de lumière au travers de filets métalliques suspendus - met en valeur les corps des huit danseurs entre les deux strates. Entre ciel et terre.
Songlines saisit le mouvement fondateur qu’est la marche, ce stade où l’esprit, le corps et le monde tendent à la fusion, en cristallisant son canevas dans l'emblématique composition musicale In C de Terry Riley. Considérée comme la première œuvre du courant de la musique minimaliste ou répétitive, créée en 1964 pour 35 instrumentistes à San Francisco, la partition présentait un concept inédit : exclusivement construite de 53 phrases musicales tenant en une page, les musiciens devaient en jouer chaque motif, tout en étant libres de le répéter autant qu'ils le souhaitaient, avant de passer au suivant. Un véritable joyau pour un travail sur la marche... La marche compose, la marche écrit, la marche unit, elle brode un lien indéfectible avec l’environnement. Quels totems contemporains se dressent en résonance aux pas d’aujourd’hui ? Joanne Leighton invente une migration des gestes et des espaces, qui éveille, suggère, égraine des significations dans cet ici et maintenant qu’est aussi un plateau de danse, c’est-à-dire beaucoup plus que la matérialité plane d'une scène.
Outsiders, la rencontre – Aude Lachaise FAITS D’HIVER – Festival de danse à Paris – 20ème édition
« En mai 2015, sur invitation de Serge Laurent, j’ai donné dans le cadre de l’exposition le Corps en Jeu du Nouveau Festival, une performance que j’ai intitulée Outsider. Il s’agit d’une proposition courte avec pour consigne d’être seule en scène avec un micro. Le spectacle s’articulera entre le stand up, un espace de parole et de théorie, et celui de l’incarnation et de l’action. Il aura pour enjeu de réintroduire du collectif dans cette forme spectaculaire du stand up qui est avant tout l’expression d’une parole individuelle. » Aude Lachaise.
Au-delà des idées reçues, des battles et de la compétition, la fameuse soirée Loop permet de (re)découvrir l'éventail de couleurs d’un art fédérateur, à la fois divertissant et poétique, populaire et exigeant.
L'idée est simple, intelligente et efficace : le hip-hop se renouvelant en permanence et se ressourçant de plus en plus dans d'autres disciplines artistiques et sportives, le Festival Kalypso propose chaque année à deux artistes chorégraphes et interprètes une carte blanche afin d'offrir aux spectateurs une approche singulière, inédite et experte de ces formes chorégraphiques.
Invités à orchestrer cette soirée, Déborah Moreau et Feroz Sahoulamide nous plongent dans l'univers et le processus créatif de quatre chorégraphes de leur choix. Sélectionnés pour la diversité de leurs parcours et de leurs démarches artistiques, ces derniers se plient aux mêmes règles du jeu : composer une œuvre courte (environ huit minutes) avec les mêmes interprètes autour d’un thème commun. Les différentes étapes qu’ils traversent durant les mois consacrés à la préparation de leur projet sont filmées et seront diffusées juste avant la présentation de leurs pièces. Ainsi, la soirée Loop se vit comme un moment unique et ludique de partage, tant pour les chorégraphes que pour les interprètes, mais également pour les spectateurs, leur autorisant là une porte d'accès habituellement fermée au public : celle des coulisses. En se soumettant au même cadre de travail et en utilisant les mêmes matériaux, les chorégraphes expriment à travers leurs créations l'unicité de leur écriture et révèlent à leur manière les danseurs, transmettant aux spectateurs une lisibilité de la pluralité et de la richesse de cette forme de danse.