L’offre culturelle en espaces ruraux

Les territoires représentent des espaces de convergence, d’inégalités, de flux, de rencontres ou de non-rencontres. Dans l’imaginaire collectif, la culture et les initiatives culturelles sont généralement associées aux territoires des grandes villes. Dans ce contexte, cette rencontre portera sur les actions culturelles dans les espaces ruraux. Nous verrons que ces territoires, à juste titre ou non, sont vus comme culturellement délaissés. En réalité, ces territoires regorgent d’initiatives et d’acteur.ice.s ayant le souci de mettre en valeur les spécificités des espaces ruraux et de s’y adapter.

Quelles sont les problématiques propres aux espaces ruraux, et quelles sont les réponses apportées ? Quel rôle la société civile et les institutions jouent-t-elles ? De quelles manières peuvent-elles influer ? Quel(s) public(s) pour cette offre culturelle en espace rural ?

À toutes ces questions s'attellera celle des financements, essentiels à l’organisation de projets et d’événements culturels. Ce volet économique nous permettra de montrer que l’obtention de financements et de subventions peut être intimement liée à des conflits et des rapports de force. Entre répartition inégale des ressources financières et comptabilité d’humeur, nous tenterons donc d’évoquer les frictions qui existent et la notion de pouvoir.

Sixième et dernière session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "L’offre culturelle en espaces ruraux"

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Émancipation culturelle dans l’enfermement carcéral

Le savoir, c’est le pouvoir. L’accès à la culture, c’est l’aspiration à la liberté.

Cette conférence a pour but de déconstruire cette contradiction fondamentale du droit à la culture, à la liberté et au pouvoir dans ce lieu d’enfermement qu’est la prison. « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude » affirmait Albert Camus en 1951. Il soulevait alors le lien profond entre culture et liberté. La culture est ouverture au monde, curiosité, prise de conscience de la complexité du réel, et pouvoir de création d’une opinion libre. Elle est un moyen de se connaître soi-même, mais aussi de connaître les autres et de les comprendre. C’est dans cette conception que s’ancre la notion de « droits culturels », qui désigne le droit fondamentalement humain d’être libre de vivre et de participer à la vie culturelle. C’est au nom de ces droits que des activités culturelles sont organisées dans les établissements pénitentiaires français depuis 1985. La culture s’est imposée comme outil essentiel à la cohésion sociale dans les prisons, au bien-être des détenus ainsi qu’à leur réinsertion, et plus largement, à la reconstruction de leur identité. Une démarche honorable mais qui peut aussi paraître contradictoire dans des établissements qui sont a priori des lieux d’isolement du reste de la société. Comment concilier émancipation culturelle et enfermement carcéral ? Libération des esprits et emprisonnement des corps ?

Au travers de cette conférence, nous chercherons à interroger les liens entre Culture et Pouvoir au sein du milieu carcéral. Qu’est-ce que la culture en milieu carcéral ? Qu’est-ce que la culture « du » milieu carcéral ? Et comment les activités culturelles en prison sont-elles effectivement facteur d’intégration et de cohésion sociale ? Dans quelle mesure les activités en prison sont-elles génératrices de nouveaux rapports de pouvoir et de hiérarchie entre les détenus ? La culture en prison sert-elle vraiment l’émancipation des détenus ? Et serait-il légitime de penser qu’elle est en réalité un moyen déguisé pour contrôler les détenus ? L’objectif de cette conférence est d’interroger autant les productions culturelles propres aux prisons et aux lieux d’enfermement que les interventions culturelles entreprises par les institutions et leur impact sur la culture carcérale.

Cinquième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Émancipation culturelle dans l’enfermement carcéral : trouver le pouvoir, se réinventer"

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FuturEs « Pour une révolution écoféministe »

La rencontre

Fatima Ouassak, invitée du sixième volet du cycle FuturEs de Lauren Bastide, inscrit l’écologie dans un contexte de lutte contre les ségrégations sociales et spatiales et en résonance avec les combats féministes et antiracistes, l’extrayant des carcans bourgeois dans lesquelles elle reste souvent confinée. Politologue, militante de terrain à Bagnolet et essayiste, elle confonde en 2016 le Front de mères, syndicat de parents et projet d’auto-organisation dans les quartiers populaires et publie en 2021 La Puissance des Mères (ed. La Découverte), un pamphlet décisif appelant à une véritable révolution des mères des quartiers populaires.

Invitée exceptionnelle pour ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Fatima Ouassak porte un féminisme révolutionnaire, résolument intersectionnel, et une écologie populaire, outil de libération sociale. Son expertise politique et militante a plus de pertinence que jamais à un mois du premier tour de l’élection présidentielle en France, et dans ce contexte d’urgence environnementale et internationale. Son infatigable lutte de terrain est un rappel permanent que tout peut changer.

Autour de la rencontre

  • Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
  • Dégustation de la première cuvée de Marine Bonnet, le Moulin à Vent "La Rochelle", avec Fleur Godart après la rencontre

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Lauren Bastide invite Fatima Ouassak autour de la thématique "Pour une révolution écoféministe".

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FuturEs « L’écoféminisme ou la mort »

La rencontre

Myriam Bahaffou est doctorante en philosophie et militante écoféministe. Elle a fondé le collectif Voix Déterres en 2019 et promeut une vision intersectionnelle de l’écoféminisme en France. Dans leur préface à « Le féminisme ou la mort », texte fondateur de Francoise d’Eaubonne paru en 1974, avec sa co-autrice Julie Gorecki, elles écrivent : « Si il est en mouvement difficile à capturer, s’effritant toujours dans la définition au sein de laquelle on tente de le figer, l’écoféminisme reste néanmoins profondément, absolument et définitivement anticapitaliste. »

Où le mouvement écoféministe prend-t-il ses racines ? Comment faire évoluer la pensée écoféministe formulée dans les années 70 par ses pionnières sans reproduire les erreurs qu’ils ont commises? Pourquoi l’écoféminisme reste-t-il majoritairement incarné par les femmes blanches alors que les femmes racisées sont à la fois les plus touchées et les plus expertes des destructions causées par le changement climatique ? Comment injecter la pensée décoloniale dans cette nécessité de comprendre le “caractère patriarcal de l’assassinat généralisé du vivant” ? Comment articuler la théorie et la pratique ? Qu’est-ce qui résiste spécifiquement en France ? Comment construire un écoféminisme radical capable de répondre aux défis du XXIe siècle ?

Cette conférence inaugurale du cycle FuturEs, en compagnie de l’une des plus jeunes représentantes françaises du mouvement ecoféministe, sera une exploration des enjeux passés, présents, et surtout à venir.

Autour de la rencontre

Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici

Séance de dédicaces avec Myriam Bahaffou et Élise Thiébaut après la rencontre

Dégustation de vins nature d'Esmeralda Garcia avec Fleur Godart après la rencontre

En ouverture du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Myriam Bahaffou, doctorante en philosophie et militante écoféministe, autour de la thématique "L'écoféminisme ou la mort".

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FuturEs « Écoféminisme : Quelles théories pour quelles pratiques ? »

La rencontre

Philosophe, enseignante en lycée à Marseille et professeure de yoga, Jeanne Bugart Goutal est l’autrice de Être écoféministe. Théories et pratiques (L’Echappée, 2020) et l’une de celles qui ont permis la ré-émergence de la thématique écoféministe dans les médias français ces dernières années. À travers son exploration des textes dits « fondateurs » des années 70, mais aussi des espaces où l’on met l’écoféminisme en pratique, elle a tissé des ponts entre le militantisme radical des un·e·s et les concepts philosophiques des autres, proposant de ce mouvement protéiforme une lecture à la fois complexe et critique. « Être écoféministe » devient sous sa plume s’abriter non pas sous le giron d’une pensée monolithique, mais au sein d’une « bicoque biscornue » où l’on peut puiser une réelle force guérisseuse, de soi, et du monde.

Autour de la rencontre

Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici

Dégustation de la cuvée "Cucu" de Jasmin Jwan avec Fleur Godart après la rencontre

Pour la deuxième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Jeanne Burgart Goutal, philosophe, autrice, enseignante professeure de yoga, autour de la thématique "Écoféminisme : Quelles théories pour quelles pratiques ?".

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FuturEs « Sorcières et oiseaux »

La rencontre

Lorsqu’on évoque l’écoféminisme, on ne peut pas parler que de théories et de concepts. L’art, la création, la littérature sont des manifestations de la pensée écoféministe tout aussi centrales que la pensée universitaire, tout aussi combatives que que le militantisme de terrain. L’acte d’écriture est peut-être le plus puissant des outils capable de déployer un autre monde possible. L’écrivaine Isabelle Sorente, depuis des années, se saisit de sa plume pour évoquer des sujets aussi importants que la métamorphose, l’éthique, ou l’entraînement à la joie dans un monde capitaliste. Du Complexe de la Sorcière à La Femme et l’Oiseau, elle entrecroise littérature, féminisme et nature dans des ouvrages profondément transformateurs, qui viennent contrer les excès de rationalité de nos société contemporaines, dans un geste aussi artistique que politique. Elle viendra au micro de Lauren Bastide explorer ces sujets.

Autour de la rencontre

Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici

Dégustation de la cuvée "Sorcières" d'Athénais de Béru avec Fleur Godart après la rencontre

Pour la troisième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Isabelle Sorente, écrivaine et chroniqueuse, autour de la thématique "Sorcières et oiseaux".

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FuturEs « Décoloniser l’écologie »

La rencontre

Il n’y a pas qu’une pensée écoféministe, le mouvement est un foisonnement de concepts, d’actions, de courants et de luttes qui ont pour point commun l’articulation des dominations exercées sur les corps assignés femmes et l’exploitation des ressources naturelles. De nombreuses chercheuses écoféministes ont identifié le lien fondamental qui existait entre la colonisation et ces deux types de domination. Exploitation des corps des femmes de l’hémisphère sud pour produire les biens et services consommés par les habitants des pays riches de l’hémisphère nord. Épuisement des ressources naturelles des Suds pour produire les joujoux du Nord. De la fast fashion à l’industrie du care, il est difficile de nier cette réalité. C’est pourtant ce qui est fait lorsque le mot « décoloniser » est érigé en épouvantail par les pouvoirs publics et intellectuels, comme s’il désignait un fantasme ou un délire. Mais rien à faire, les faits sont là. Et c’est sur le terrain qu’on les observe le mieux.

L’invitée de ce quatrième volet du cycle FuturEs, Cannelle Fourdrinier est une militante afroféministe queer et écologiste, elle a coréalisé le documentaire Décolonisons l'écologie et participé activement à la mise en lumière des empoisonnements des ouvrier·e·s agricoles par les pesticides, comme le chlordécone, dans les grandes plantations de bananes en Martinique. Une lecture genre/classe/race de ce scandale de santé public, qui résonne avec d’autant plus de violence en ces temps de Covid où les dits « territoires d’Outre-mer » sont plus violemment touchés que la « métropole » par les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie.

Autour de la rencontre :

Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici

Dégustation de la cuvée Tu viens d'où ? de Mélanie Voelker avec Fleur Godart après la rencontre

Pour la quatrième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Cannelle Fourdrinier, militante afroféministe queer et écologiste, autour de la thématique "Décoloniser l’écologie".

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FuturEs « Demander justice »

La rencontre

Comment mesurer les dommages humains et matériels engendrés par le dérèglement climatique et l’inaction des gouvernements pour l’endiguer ? Comment pénaliser les entreprises qui y participent en continuant, dans une course de folle à la croissance, à extraire les ressources naturelles sans se préoccuper du sort des générations futures ? Que peuvent la loi, le droit, pour réparer et protéger le vivant ? Marie Toussaint est juriste, et elle croit en la faculté à modifier le réel par le droit. Avec l’ONG L’Affaire du Siècle et d’autres militants, elle a réussi un exploit : faire condamner l’État en justice pour inaction climatique. La pétition a recueilli plus de deux millions de signature en janvier 2019.

La justice environnement passe aussi par la reconnaissance du crime d’écocide, dont elle a réclamé la mise en place dans la constitution française, sans être entendue par les pouvoir publics. Aujourd’hui, à sa casquette de juriste, elle ajoute celle d’élue, en agissant au sein du Parlement européen, mais aussi d’activiste, en revendiquant la désobéissance civile comme méthode non violente pour dénoncer les crimes environnementaux. Avec elle, nous ferons le point sur les actions concrètes pour faire bouger les perceptions , et peut-être à terme, sauver le monde. Espoir en vue.

Autour de la rencontre

Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici

Dégustation de la cuvée Barbagrelot d'Isabelle Delahaye avec Fleur Godart après la rencontre

Pour la cinquième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Marie Toussaint, eurodéputée, autour de la thématique "Demander justice".

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Culture Drag, un art militant au défi du genre

Cette conférence a pour objectif de réfléchir aux enjeux politiques liés à la représentation des rapports de genre à travers la culture drag. Le drag fait désormais partie intégrante de la culture populaire. Passée d’une niche au mainstream, cet art militant est devenu une pratique répandue qui s’articule essentiellement sur la mise en scène et la réarticulation des codes de genre.

Eminemment politique, la culture drag investit les codes du genre et des lectures transgressives des codes sociaux du genre. Parallèlement à cet effet de contestation politique, l’inclusion du drag dans la culture mainstream entraîne un effet de capitalisation de cet art. De là les questions qui animeront ce débat : faut-il se réjouir de l’accueil que la culture hégémonique réserve à ces objets et qui fait connaître au grand public ces minorités encore underground il n’y a pas si longtemps ou bien faut-il redouter que ce passage dans le mainstream ne vienne détruire leur dimension politique, militante et transformer cet art subversif en marchandise culturelle ?

Troisième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Culture Drag, un art militant au défi du genre".

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Néocolonialisme dans le secteur culturel

“ La race biologique n’existe pas, la race est un rapport social par lequel des groupes sont assignés à une identité et un statut qui justifie leur position dominée dans les rapports sociaux "1 (Didier et Éric Fassin). Les rapports 1 de domination raciale s’expriment et s’expérimentent dans toutes les sphères sociales. La sphère culturelle, évidemment, n’y échappe pas. À plusieurs échelles nous pouvons observer les mécaniques à l’œuvre, là où la culture reproduit des rapports de pouvoir de race. La dynamique des rapports sociaux nous conduit aujourd’hui à nous interroger non plus sur une absence, mais sur une forme de présence particulière, qui semble presque paradoxale. Si nous avons assisté, ces dernières années, à une multiplication des saisons culturelles mettant en avant les personnes racisées, il semble toutefois important de se poser la question de « qui » profite réellement de cette visibilisation soudaine. Entre réécriture de l’histoire, exotisation, et spoliation, l’instrumentalisation des productions culturelles des personnes racisées apparaît aujourd’hui encore comme vitrine d’une inclusion globale aux contours flous et aux objectifs parfois opaques.

Cette rencontre vise à questionner les dynamiques de pouvoir à l’œuvre et le rôle que l’assignation raciale joue dans l'écosystème artistique, institutionnel et culturel. L’inclusion des productions culturelles des personnes racisées, est-elle une nouvelle forme d’exploitation coloniale – un néocolonialisme – qui ne dit pas son nom ? Dans quelle mesure, cette inclusion « conditionnelle et conditionnée par l’assignation raciale » limite la capacité d’agir des acteur·rice·s racisé·e·s ?

1 Clerval Anne, « Rapports sociaux de race et racialisation de la ville », Espaces et sociétés, 2014/1-2 (n° 156-157), p. 249-256. DOI : 10.3917/esp.156.0249. URL : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-1-page-249.html

Deuxième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Néocolonialisme dans le secteur culturel : y-a-t-il un pouvoir d’agir possible pour les acteur·rice·s racisé·e·s ?".

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