Néocolonialisme dans le secteur culturel
Deuxième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Néocolonialisme dans le secteur culturel : y-a-t-il un pouvoir d’agir possible pour les acteur·rice·s racisé·e·s ?".
“ La race biologique n’existe pas, la race est un rapport social par lequel des groupes sont assignés à une identité et un statut qui justifie leur position dominée dans les rapports sociaux "1 (Didier et Éric Fassin). Les rapports 1 de domination raciale s’expriment et s’expérimentent dans toutes les sphères sociales. La sphère culturelle, évidemment, n’y échappe pas. À plusieurs échelles nous pouvons observer les mécaniques à l’œuvre, là où la culture reproduit des rapports de pouvoir de race. La dynamique des rapports sociaux nous conduit aujourd’hui à nous interroger non plus sur une absence, mais sur une forme de présence particulière, qui semble presque paradoxale. Si nous avons assisté, ces dernières années, à une multiplication des saisons culturelles mettant en avant les personnes racisées, il semble toutefois important de se poser la question de « qui » profite réellement de cette visibilisation soudaine. Entre réécriture de l’histoire, exotisation, et spoliation, l’instrumentalisation des productions culturelles des personnes racisées apparaît aujourd’hui encore comme vitrine d’une inclusion globale aux contours flous et aux objectifs parfois opaques.
Cette rencontre vise à questionner les dynamiques de pouvoir à l’œuvre et le rôle que l’assignation raciale joue dans l'écosystème artistique, institutionnel et culturel. L’inclusion des productions culturelles des personnes racisées, est-elle une nouvelle forme d’exploitation coloniale – un néocolonialisme – qui ne dit pas son nom ? Dans quelle mesure, cette inclusion « conditionnelle et conditionnée par l’assignation raciale » limite la capacité d’agir des acteur·rice·s racisé·e·s ?
1 Clerval Anne, « Rapports sociaux de race et racialisation de la ville », Espaces et sociétés, 2014/1-2 (n° 156-157), p. 249-256. DOI : 10.3917/esp.156.0249. URL : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-1-page-249.html
Avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Un cycle de webconférences avec le Master 1 Direction de projet ou d’établissement culturel de l’École des Arts de la Sorbonne
Chantal Loïal
Née à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Chantal Loïal a tout juste six ans quand elle fait ses premiers pas de danse. Cela deviendra une passion qu’elle pourra concrétiser avec son arrivée en Métropole en 1977. Elle côtoie les milieux de la danse africaine, puis antillaise et contemporaine. Au fil des années, elle acquiert une maîtrise complète de son art et rejoint le rang des danseurs et chorégraphes professionnels. En 1994, elle crée sa compagnie de danse afro-antillaise et contemporaine : Difé Kako. En reconnaissance de son parcours de danseuse et de chorégraphe, elle reçoit la Légion d’honneur en Mars 2015 des mains du Président de la république, François Hollande. En 2017, elle crée Le Mois Kréyol, un festival pluridisciplinaire, itinérant et annuel des langues et des cultures créoles.
Anne Wetsi Mpoma
Anne Wetsi Mpoma est historienne de l’art, commissaire d’expositions indépendante et penseuse décoloniale. En octobre 2019, elle a fondé la Wetsi Art Gallery, un espace dont le point de départ repose sur le manque de visibilité dont souffrent certaines catégories d’artistes. Le lieu est entièrement consacré à la revalorisation des productions artistiques de la diaspora africaine au sens large. De 2014 à 2017, elle a fait partie du groupe d’expert·e·s issu·e·s de la diaspora africaine que l’AfricaMuseum a consulté pour sélectionner les pièces de la nouvelle exposition permanente de l’institution. Elle est en outre membre du groupe d’expert·e·s qui rédige le premier rapport de la commission parlementaire fédérale chargée de la recherche autour du passé colonial belge.
Événements passés
L’offre culturelle en espaces ruraux
Avec Marie Richard, Pierre Colin et Johann Schulz
Émancipation culturelle dans l’enfermement carcéral
Avec Caroline Touraut, Linda Longin et Sébastien Bourse
L'inclusion du handicap dans le monde culturel
Avec Hervé Richoz, Jennifer Lesage-David et Nikesco (Nicolas Combes)
Culture Drag, un art militant au défi du genre
Avec Loulou de Cacharel, Noé The Kid et Luca Greco
Repenser nos comportements écologiques
Avec Olga Kisseleva et Alice Audouin
Carte Carreau
20€ / Année
10% de réduction sur toutes les activités associatives sportives et artistiques annuelles
1 cours d’essai de sport gratuit
50% de réduction sur les spectacles (hors tarification spéciale)
Gratuité pour les séances du Cinéclub
10% de réduction au bar du Carreau
Possibilité de reporter votre place sur une autre date du même spectacle