Les Jeudis de la Sorbonne

Les Jeudis de la Sorbonne, c’est le rendez-vous régulier du Carreau du Temple qui propose en accès libre des débats et conférences aux formats innovants et variés, abordant des questions d’actualité et de société.

Thématique 2017/2018 : Culture et transgression

  • La transgression des limites du handicap par et pour l'art

La transgression peut se comprendre comme le dépassement de ses propres limites. La transgression consiste à ne pas obéir et/ou respecter une loi, un ordre ou un interdit. Mais si on adopte une définition plus large de cette notion, il s’agit de tendre vers quelque chose qui n’est pas habituel, d’aller au-delà des limites et de ses limites et de ne pas se conformer à une attitude courante.

Pour cette séance des Jeudis de la Sorbonne, les étudiants décident de questionner les limites imposées par le handicap, qu’il soit physique et/ou mental, et de voir comment les personnes qui en sont atteintes peuvent, par et pour l’art, les transgresser.

Il s'agira de comprendre comment ces personnes arrivent à passer outre le jugement des autres vis-à-vis du handicap qui serait un frein à la création et au succès. Cette forme de transgression va contre ce qui est habituel, à savoir la norme qui suppose que la personne handicapée ne peut pas forcément créer, qu’elle est exclue par une partie de la société et se voit refuser certains domaines (professionnels ou de pratique artistique amateur…). Nous pourrons ensemble connaître les raisons qui ont poussé ces personnes vers l’art et la manière dont elles l’ont investi, les difficultés qu’elles ont rencontrées et les solutions qu’elles ont trouvées pour se dépasser.

Afin de partager leur expérience et leurs points de vue des intervenants variés, le Carreau du Temple recevra à la fois des personnes atteintes de handicap et qui ont un rapport à l’art et des artistes ou intervenants du milieu médical ayant travaillé avec des personnes atteintes de handicap.

Les intervenants créeront une rencontre innovante autour du thème du handicap et de son rapport à l’art, afin de parler des différentes façons de les dépasser dans le monde de l’art.

Guillaume Bats est humoriste, auteur et chroniqueur français et est atteint d’ostéogénèse imparfaite, aussi appelée “maladie des os de verre” qui se caractérise par une fragilité des os.

Il devient connu en 2012 à travers l’émission “on n’demande qu’à en rire” diffusée sur France 2 de 2010 à 2014. Grâce à cette émission, il se fait repérer par de nombreux humoristes tels qu’Anthony Kavanagh, Jérémy Ferrari ou encore Jean-Marie Bigard qui lui proposent de faire leurs premières parties. Aujourd’hui, il est produit par Jérémy Ferrari et Eric-Antoine.

Fanny Lebert-Ciumei danse depuis qu’elle marche. Si elle ne danse pas, elle chante, elle écrit. Elle met en scène les créations de la compagnie 3 petits points suspendus qui rassemble autour du jeu des adultes en situation de handicap psychique et des comédiens, amateurs ou professionnels.

Fanny est également art-thérapeute, diplômée de la faculté de médecine et exerce auprès d’enfants comme d’adultes aux troubles variés.

Danseuse contemporaine, Claire Gérald est aussi depuis 11 ans chorégraphe et directrice artistique de la compagnie TAM, pour laquelle elle travaille en collaboration avec Joséphine Tilloy. Toutes deux expérimentent et cherchent à partager l’imaginaire, à s’engager avec les autres.

  • Art et sexualité : transgressifs ?

Marie Constant, Virginie Morisson, Flore Malonda

Comment définir la transgression culturelle et en quoi peut-elle être porteuse de sens ? Où commence-t-elle dans ce domaine particulier et par rapport à quel type de normes celle-ci s’effectue-t-elle ?

Pour répondre à ces questions ou du moins pour amorcer un début de réponse, nous avons choisi, pour cette seconde conférence des Jeudis de la Sorbonne, d’aborder le thème de l’Art et de la Sexualité. Étant de moins en moins tabou, le sexe est-il encore transgressif aujourd’hui ? Et surtout, l’a-t-il déjà été ?

À travers les âges, nous interrogerons les sociétés de nos ancêtres qui, déjà, représentaient le sexe sous toutes ses formes et à travers différents médias. D’abord représenté au cœur d’un art caché, il semble avoir pris place dans notre société à travers la banalisation de la pornographie, de certains vidéoclips déplacés (ou simplement osés) ou encore via la littérature érotique très en vogue. Toutefois, quel accueil faisons-nous aux artistes de l’intime ? Comment sont-ils perçus ?

Lors de cette conférence, nous nous efforcerons de répondre à ces questions d’un point de vue historique afin de mieux comprendre où en est notre société actuelle quant à la réception de l’art et la sexualité. Notre regard est aussi porté vers l’avenir, la Recherche en Littérature et en Histoire de l’Art se penchant enfin sur les questions de l’art et de la sexualité, ouvrant ainsi de nouveaux champs d’interrogations, et une nouvelle discipline de recherche universitaire et scientifique, mais ouvrant également un nouveau marché… Ou seulement, en rendant visible un marché qui était jusqu’alors honteux ? L’intérêt de cette conférence est de brasser le large panorama du sexe dans la culture avec une grande diversité d’intervenants. Nous cherchons à atteindre un public large de professionnels de divers horizons car l’idée de ce Jeudi de la Sorbonne pourrait être reprise ultérieurement pour un séminaire. Ainsi, nous essaierons de répondre à ces questionnements, lors de la conférence qui se tiendra le 7 novembre 2017 à 19h au Carreau du Temple.

Pour cette seconde soirée des Jeudis de la Sorbonne sur le thème Culture et Transgression, nous aurons l’honneur d’accueillir une historienne, une artiste et une professionnelle du monde de l’art :

Nos intervenantes : Née au milieu des années 80, Clémentine D. Calcutta est historienne de l'art et auteure. Elle a fait ses études universitaires entre Lyon, Philadelphie, Québec et Paris. Le surréalisme, le kitsch et l'érotisme sont inextricables de sa vie et servent son propos. Après de nombreuses collaborations au sein de journaux et blogs artistiques indépendant (Boum Bang, Le Tag Parfait, Le Bateau), elle a sorti en juin 2017 Tatouée sur canapé, une réflexion autobiographique sur le tatouage, aux éditions Dystopic. Elle poursuit actuellement ses recherches sur les femmes artistes et la représentation du phallus dans leurs œuvres. 
 

Jessica Rispal, fondatrice et rédactrice en chef du Bateau magazine, revue trimestrielle d’art libre autour des corps et des sexualités. Graphiste de métier, photographe depuis 1998, elle a fondé cette revue en février 2015. Elle a créé Le Bateau avec l'envie de rassembler des artistes autour de l'art érotique dans un support papier de qualité et de le diffuser librement, sans censure ;
 Nous aurons également le point de vue d’une artiste, avec la présence de Stéphanie Chardon, qui a été confrontée à la censure en publiant ses œuvres érotiques sur Facebook, ce qui a suscité de nombreuses réactions... Elle est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Beaune.

  • Transgresser les règles : Tabou et Menstrues

Bien que le tabou lié au sang menstruel commence à vaciller dans certains cercles grâce aux artistes, aux militant.e.s ou à certains médias, parler du sang des règles reste une forme de transgression depuis les milieux scientifiques, artistiques et politiques, jusque dans l’environnement professionnel, éducatif ou familial.

Ainsi, en croisant les différents points de vue et expériences de nos intervenantes, nous souhaitons présenter un panorama des différents leviers disponibles aujourd’hui pour faire évoluer les représentations et s’interroger sur les moyens mis en oeuvre pour faire en sorte que le sang des règles, l’objet “transgressif” de notre conférence ne le soit plus à l’avenir. Comment la culture, au sens large (pratiques sociales, recherche, arts…), contribue-t-elle à remettre en question et à renverser le tabou des règles ?

  • Queer : adjectif indéfinissable ?

Avec Elise Thiébaut, Fur Aphrodite et Fanny Godebarge

Organisé par Emilie Avizou, Yahsuan Lin, Margaux Luchet, Nausicaa Mans et Lucie Robert

Dans les années 1950 le terme « queer » était chargé d’un sens péjoratif : « pédé », « gouine », mais surtout « bizarre » ou « tordu ». Il désignait quelqu’un d’abject, parce qu’il ne rentrait pas dans la norme. Aujourd’hui le queer embrasse une multitude d’identités et de pratiques qui trouvent leurs sources dans les sexualités minoritaires.
A son fondement, la culture queer était radicale et subversive : elle s’attaquait, par diverses formes, qu’elles soient politiques ou artistiques, à l’hégémonie hétérosexuelle, au patriarcat, aux diverses formes de binarisme, et revendiquait un pluralisme des genres et des sexualités. On assiste cependant, depuis quelques années, à une assimilation des LGBTQ+ à la société hétérosexuelle, par la revendication de droits similaires : l’exemple le plus marquant restant le mariage pour les personnes de même sexe. Semblent se distinguer alors deux courants : l’un blanc, privilégié, et urbain qui tend à être intégré à la norme; l’autre plus radical et plus transgressif, notamment à l’égard même de cette culture gay “normalisée”. Mais que reste-t-il de la culture queer aujourd’hui ? Que viseraient aujourd’hui les cultures queer subversives : la culture hégémonique gay ou la culture hégémonique straight ? Où est-ce que ces deux cultures se rencontrent et se superposent ?

Avec Maïc Batmane (artiste queer), Nelly Quemener (universitaire), et Alexandre Gaulmin (organisateur du festival Loud & Proud) 

  • La transgression, un moteur de la mode ?

Mettre en lumière les liens qui existent entre les notions de “mode” et de “transgression” relève d’une expérience complexe. En envisageant la mode, et plus précisément la mode vestimentaire comme la manière de se vêtir conformément aux goûts d’une époque et d’une région donnée, il s’agit de considérer ce phénomène aussi bien comme collectif, social que comme individuel. La mode en tant que sujet subjectif et subversif, questionne, fait débat, créée la polémique, et nous amène à nous positionner face à ce que nous considérons comme transgressif.

L’objectif de cette table ronde serait de déterminer le rôle, mais aussi, et surtout, le sens porté par la transgression dans l’univers de la mode, et ce à tous les niveaux, aussi bien dans l’industrie de la mode qu’au sein de la construction sociale des individus.

D’Alexander McQueen à Rick Owens en passant par Demna Gvasalia, la haute couture amène la transgression sur les podiums. Les créateurs défont et réinventent incessamment les modes, et les règles qui en découlent. Toutefois, la mode peut aussi être envisagée comme une expérience plus personnelle, un fait psychosocial qui forge notre identité. Le vêtement, et tous les codes sociétaux qui l’accompagne, s’inscrit dans le champ sociologique. Les effets d’appartenance, les choix et désirs individuels transcendent le simple acte de s’habiller et traversent toutes les couches sociales. En ce sens, la mode peut être appréhendée comme un moyen pour l’individu de dénoncer, de s’émanciper, d’être, et passe ainsi naturellement par la transgression d’un code ou d’une norme particulière.

Il ne s’agira en aucun cas de déterminer ce qui est transgressif ou ce qui ne l’est pas, ou encore de vouloir imposer une vision dichotomique du conformisme, mais plutôt de nous interroger sur les ficelles qui articulent une réflexion conjointe entre mode et transgression.

Le défi substantiel de cette conférence sera de représenter les différentes facettes de la mode grâce à nos trois intervenants provenant d’horizons variés et complémentaires: la sociologie, le journalisme et le stylisme. A travers un format atypique, nous vous invitons à venir prendre part au débat. 

  • Dark & Deep : Web, Liberté et Surveillance

« Monde parallèle », « zone obscure », « lieu de non-droit virtuel », « amazon de stupéfiants »…
L’imaginaire collectif s’avère particulièrement inventif lorsqu’il s’aventure à l’orée du darknet, reprenant à tout-va et de manière primitive certaines des mythologies populaires qui l’entourent. Souvent qualifié “d’espace”, et qui plus est, présenté comme le plus profond de la toile, il est vu et désigné par certains comme le terrain de jeu de tous les complots, où criminels, terroristes et pervers sont les principaux protagonistes; par d’autres, comme l’espace de liberté ultime, une utopie délivrée de toutes frontières, libérée du joug de la surveillance étatique ou industrielle. Dans ces protocoles cryptographiés se réfugient également activistes, journalistes, artistes censurés, lanceurs d’alerte, dissidents ou simplement citoyens qui cherchent à éviter la traçabilité de leurs données personnelles par l’internet commercial. Le darknet semble repousser les limites de la transgression, comme dans sa position extrême, forme de jungle virtuelle, il pose la question de nos droits fondamentaux à la vie privée et à l’anonymat.

Dans ce dernier « Jeudis de la Sorbonne : Culture et Transgression », le cycle de conférence organisé par les étudiants de Master 1 "Direction de Projets ou d'Etablissements Culturels" de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, nous sommes à la recherche de gestes transgressifs, qui semblent s’être raréfiés face aux effets de surveillances étendues imposés dans le monde global contemporain. Certaines questions se posent. Tout d’abord, quelle place pour la liberté d’expression dans un monde d’interconnexion généralisée, de géolocalisation et de vidéosurveillance automatisée ? Comment échapper à cette surveillance, et comment le darknet permet-il de repenser l’idée même de transgression ? Le darknet se place-t-il comme une forme d’opposition ou d’alternative au réel ? Quelle place pour les darknets dans nos sociétés, et dans la création artistique ? Franchir le seuil de cet « abîme » est-il l’acte ultime de transgression ?

Alors que le sujet a été traité à de nombreuses reprises (à la télévision, dans les journaux, sur le net), de manière plus ou moins critique, le darknet peut-il prétendre à une place prépondérante dans notre société ? Par quel moyen peut-il se muer en véritable phénomène culturel ? Le modèle crypté du darknet peut-il s’imposer comme un modèle dominant, et mettre en péril la suprématie des grands groupes comme Google, Facebook… ? Will the revolution be computerised ?

Pour nous accompagner dans ce débat nous avons l’honneur de compter sur : Nicolas Arpagian : Enseignant, conférencier et auteur du livre "La Cybersécurité”. Spécialiste du monde numérique, il est actuellement directeur de la Stratégie et des affaires publiques d’Orange Cyberdefense, il a écrit dans différentes publications et est coordinateur de l’enseignement “Stratégies d’Influence & Lobbyning” à l’Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice, ce qui fait de lui une voix sensibilisée à ce sujet.  Paul Mathias : Philosophe, Inspecteur général de l'Education national, il fut directeur de programme au Collège international de philosophie. Membre des équipes de recherche « Réseaux, Savoirs et Territoires  » (ENS-Ulm & ENSSIB) et « Vox Internet » (MSH, Paris), il a entrepris ses recherches autour des questions philosophiques suscitées par l’émergence de l’Internet au milieu des années 90 et a depuis publié « La Cité Internet », «Des Libertés numériques» et « Qu’est-ce que l’Internet ? ». Vincent Bonnefille : artiste. Sa recherche prend comme nœuds d'intrigue quelques Net/Web.artistes. Leurs créations sont le point de départ d'une réflexion (et vulgarisation) sur les imaginaires qui sont en jeu autour des profondeurs du web, de l'obscurité des réseaux... Il se questionne sur l’expansionnisme informationnel que prennent nos sociétés, sur ce que promettent d'utopie ces "anomalies techniques”…  Ag3m et Akhin (Le Reset) : L’organisation Le Reset est un Hackerspace féministe qui travaille et propose de nombreux espaces, des ateliers et conférences autour du monde numérique. Le Reset partage, intègre, permet l’accessibilité pour tou.te.s et accueille les personnes minorisées tous les dimanches à la Mutinerie à Paris.

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Rencontres

Corps dissidents

Quelle place occupe le corps dans les actions de désobéissance civile ?

Samedi 18 février 2023 de 15h30 à 16h30 - Entrée libre - Halle

Avec les Rencontres de la Sorbonne
Invité·e·s : Bertrand Caltagirone – militant écologiste pour Dernière Rénovation, Charlotte Thomas-Hébert – chercheuse en sciences politiques et Matti Guerraz – militante pour STRASS, Inverti·e·s et Solidaires étudiant·e·s

Les Rencontres de la Sorbonne - Corps dissidents

Certains s’attachent aux filets de Roland Garros pour alerter sur la crise climatique, d’autres investissent seins nus la rue pour dénoncer la culture du viol, d’autres encore bloquent des lieux et des rues. Leur but : imposer un nouveau rapport de force, être entendu, vu et recentrer le débat politique sur des enjeux mis de côté. Prenant des formes extrêmement variées, de la simple action individuelle aux rassemblements de centaines de personnes, la plupart de ces mouvements ont en commun l’usage du corps comme outil de revendication. Que se passe-t-il lorsque les corps entrent en résistance ?

Avec l’aide de nos intervenant·e·s, militant·e·s et chercheur·se·s, nous allons décortiquer les gestes et symboles communs à ces actions et étudier la place donnée au corps dans cette “culture” de la désobéissance.

Rencontre dansée - Corps Jazz

Lundi 20 février 2023 de 14h à 16h - Entrée libre - Halle

Avec Patrick Acogny – chorégraphe, chercheur, pédagogue, danseur interprète, Patricia Alzetta – directrice du département danse du PSPBB, Wayne Barbaste – chorégraphe, pédagogue, directeur de la Compagnie Calabash, Aline Laignel – enseignante en histoire de la danse jazz et conférencière, Carl Portal – danseur interprète, chorégraphe et pédagogue, et les étudiants DNSP Danse jazz 2ème et 3ème année du PSPBB (Pôle supérieur d’enseignement artistique Paris – Boulogne-Billancourt)

Rencontre dansée - Corps Jazz

Le corps jazz est dépositaire d’une culture ancrée dans l’histoire afro-américaine. C’est un corps à la frontière, à la croisée des rencontres, porteur de traces, le témoin de survivances de geste, qui répond à un contexte d’invisibilisation et de ségrégation. À travers des ateliers et de courtes restitutions d'écritures chorégraphiques, il s'agit de partager les multiples facettes de la danse jazz dans tous ses états.

Crédit photo : © Nathalie Mazéas

Corps en mutations

Comment s’inscrit le processus créatif face aux corps malades ?

Lundi 20 février 2023 de 16h30 à 17h30 - Entrée libre - Halle

Avec les Rencontres de la Sorbonne
Invité·e·s : Jane Evelyn Atwood – photographe, Julia Palmieri Mattison – photographe, vidéaste et Camille Ropert – Photographe, réalisatrice

Les Rencontres de la Sorbonne - Corps en mutation © Camille Ropert

Le corps malade est un sujet tabou et caché, mais pourtant présent autour de nous en permanence. La pandémie du Covid-19 a mis ce sujet au centre de l’actualité en isolant les corps malades et fragiles, des corps sains et solides. Mais d’autres éléments nous relient à ce sujet : en France, 1 femme sur 9 sera atteinte d'un cancer du sein au cours de sa vie et 1 femme sur 27 en mourra. L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite est entrée dans la loi et 1% de la population est touché par la schizophrénie. Les maladies, visibles ou invisibles, sont des préoccupations contemporaines fortes.

Ces préoccupations touchant les artistes et les corps malades sont, depuis le XIXe siècle, une source d’inspiration pour nombre d’entre eux. Frida Kahlo alitée peint ses prothèses, ses blessures et ses membres meurtris ; Hervé Gibert décrit des images brutales de corps souffrants atteints du sida ; Araki photographie sa femme malade jusqu’à sa mort et Yayoi Kusama représente ses hallucinations intérieures depuis un hôpital psychiatrique.

Le processus créatif est différent pour chaque artiste. Certains veulent se confronter à la maladie, d’autres sont poussés par la nécessité de témoigner, ou encore par la volonté de sensibiliser à ce sujet. Qu’est-ce qui les a poussés à traiter ce sujet ? Était-ce une nécessité ? La place du corps est centrale dans leur représentation de la maladie. Que signifie-t-elle ? Quels impacts ce travail a-t-il eu sur eux ? Leurs œuvres sont aujourd’hui connues et montrées. Quelle est la place du spectateur dans leurs travaux ? Pensaient-ils dès le début montrer leurs œuvres au public ? Quelle est la place de la médiation ? Ce sont ces questions auxquelles nous allons tenter de répondre en prenant le processus créatif comme fil conducteur.

Tout au long du Festival Everybody, rencontres et débats questionnent la place du corps dans nos sociétés avec artistes, militant·e·s et chercheur·se·s.

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Nuit américaine 2016

Nuit Américaine

Dans la nuit du 8 novembre prochain aura lieu « the Election Day », l’élection du 45ème président des États-Unis qui entrera en fonction au mois de janvier 2017.

Parce que les États-Unis sont la première puissance mondiale, cette élection n’est jamais une élection nationale comme les autres. Parce qu’elle oppose en 2016 deux visions du pays et des relations internationales, qu’elle ouvrira peut-être pour la première fois les portes de la Maison Blanche à une femme, ces élections comportent des enjeux particulièrement intéressants pour le public français.

Le Carreau du Temple vous fait vivre en direct ce grand événement. Suivez tout au long de la nuit pronostics, débats et résultats sur les chaînes françaises et 100% US.

Des propositions culinaires fidèles à la tradition américaine vous seront proposées, et des spécialistes viendront donner leur vision des élections et nous éclairer sur le fonctionnement de la démocratie outre-Atlantique, et des films emblématiques de la vie politique américaine seront projetés en continu dans l’Auditorium.

Comment ?

♦ 50 États / 215 millions d’électeurs, qui votent par État et par district / 2 sénateurs par État, en plus du district de Columbia / 1 représentant par district / 538 grand électeurs qui élisent ensuite le Président

Quand ?

♦ 00h : les premiers résultats sont connus (États de la côte Est)
♦ Entre 3h et 4h : Les swing states ont voté, le candidat vainqueur est presque élu, sa victoire se dessine…
♦ 7h : les derniers résultats tombent (États de la côte Ouest)

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Idée²

IDÉE² #10

CONSERVER LE GESTE
LES JEUDIS DE LA SORBONNE avec Cédric Andrieux, Elisabeth Schwartz, Olga de Soto et Sabine Macher

« Il n’existe pas de bibliothèque du geste, c’est un fait, rien qu’un fait »,
Frédéric Pouillaude, Le désœuvrement chorégraphique. Etude sur la notion d’œuvre en danse, Paris, Vrin, coll. ‘Essais d’art et de philosophie’, 2009.

Les tentatives d’offrir à l’art une définition ontologique reviennent régulièrement à l’idée d’éternité de l’œuvre, ce qu’Hannah Arendt appellera durabilité. La danse, en ce qu’elle est geste, en ce que sa matière est vivante, échappe à cette caractéristique présupposée inhérente aux œuvres. En dépit de son caractère irrémédiablement éphémère et sans résidu, différentes pratiques manifestent une intention de la danse de se créer une mémoire, un patrimoine et ainsi disposer d’un regard sur elle-même. De l’invention de systèmes de notation, au re-enactment en passant par le développement du support vidéo, la danse manifeste un besoin de retro et d’intro-spection. Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi le chorégraphe conserve-t-il et comment ?

IDÉE² #11

RIEN QUE POUR VOS MUSCLES ! 
Le sport aujourd’hui, des mythes à la réalité quotidienne 
SYRACUSE&CO

Cette année, l’été sera forcément physique ! Loin du farniente estival et du bronzage espéré, il débutera par un Euro de football qui met déjà en émoi une grande partie de notre pays pour se terminer au son de la samba brésilienne avec les JO de Rio.  Que d’hymnes à entendre et de records à battre… Ajoutez quelques balles sur gazon et une poignée de cols franchis, on en perd notre souffle.

Prendre un peu de hauteur, non pour franchir de plus hautes montagnes encore, mais pour s’interroger sur les shows sportifs, sur la fabrique des dieux du stade et sur notre consommation, si quotidienne, de tous les produits sportifs et physiques, qu’ils soient symboliques, iconiques ou chimiques, tel est l’enjeu que nous nous sommes fixés avec cette série d’interventions. Saisir aussi un peu des tendances qui se dévoilent, autant que  des passions qui nous animent  dans le sport aujourd’hui.

Bref, faire faire un peu de muscu critique à nos neurones, avant les grandes vacances

IDÉE² #23 – UP CONFERENCES 

Les innovations qui font la transition socio-écologique

Social Tech : Le numérique vraiment social

Avec 238 exposants au CES de Las Vegas cette année, le plus grand salon dédié à l’univers du numérique, la France a représenté la troisième délégation la plus importante derrière les Etats-Unis et la Chine, preuve de son dynamisme dans le secteur des nouvelles technologies. Autre bonne nouvelle, l’hexagone fait également figure de pionnier en matière d’entrepreneuriat social, avec une vitalité et un savoir-faire largement plébiscités à l’étranger. L’alliance de ces deux secteurs et de ces expertises, mêlant créativité, agilité et responsabilité, permet dès lors d’imaginer des solutions nouvelles et particulièrement pertinentes pour répondre aux défis auxquels nous faisons face, et d’en multiplier l’impact. Les UP Conferences, et le programme Idée² du Carreau du Temple, vous invitent à rencontrer des ambassadeurs de la « social-tech », pour qui l’intelligence des technologies ne se mesure pas à la quantité de données traitées, mais à leur capacité à répondre aux carences de nos sociétés.

IDÉE² #24

IDEE² – LES JEUDIS DE LA SORBONNE 
Culture et désobéissance : la culture en milieu carcéral
Mardi 28 février / 18h30 / Scène – Entrée libre

Cette année encore, les Jeudis de la Sorbonne se font en partenariat avec le Carreau du Temple, dont l’implication dans les différentes formes d’art et les questions de société en font le partenaire idéal pour l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et ses Jeudis. Pourquoi désobéir ? Aujourd’hui face à une mondialisation de la société faisant fi bien souvent des idées promues par les démocraties, à un échec des appareils politiques traditionnels et à la violence des terrorismes, surgissent un peu partout des formes d’action innovantes et non-violentes, prenant des chemins de traverse pour renouer avec une culture de la désobéissance civile et civique.
Pourtant, en prison, l’accès à la culture est primordial. En effet, une fois la sentence évoquée, le détenu est coupé du reste de la société. La désobéissance créée donc l’exclusion sociale, elle coupe d’une vie « normale ». Entre quatre murs, le besoin d’évasion devient donc très vite vital, ce que peut permettre les activités culturelles. Elles sont aussi un moyen de préserver, créer ou recréer le lien social. Alors, comment ces activités se mettent-elles en place et qui y a accès ? Sont-elles une solution à long terme contre la violence carcérale ? Ou sont-elles seulement utilisées pour préserver l’ordre au sein des centres pénitenciers ?

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Faire Corps #3

Pour ce nouvel opus du cycle Faire Corps au Carreau du Temple, Lauren Bastide invite la sociologue et directrice d’étude à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) Rose-Marie Lagrave, co-fondatrice en cette institution en 2004 du master « Genre, politique et sexualités ».

Dans Se ressaisir, Enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe, Rose-Marie Lagrave propose, dans un geste sociologique fascinant et inédit, une lecture nouvelle sur les perspectives de genre et de classe, par le biais d’une enquête autobiographique. Remettant en cause les récits dominants sur la méritocratie, elle retrace sa propre migration sociale et invite à se tourner vers le pouvoir d’agir, pour critiquer les hiérarchies sociales et les transgresser.

Rose-Marie Lagrave s’intéresse également à la question du vieillissement : celui-ci est-il le dernier horizon à conquérir du féminisme ? Quelle place pour les femmes âgées dans la société, dans l’espace public, dans l’espace politique ? En effet, si le vieillissement accentue les inégalités hommes-femmes, « cette heure de vérité sociale sexuée est paradoxalement passée sous silence par les groupes féministes qui laissent ‘le grand âge’, comme on dit, au traitement des politiques sociales et familiales. » (« Ré-enchanter la vieillesse », Mouvements, 2009/3 (n° 59), p. 113-122).

Avec Lauren Bastide, Rose-Marie Lagrave se penchera sur le corps à travers ces questions encore trop peu explorées dans l’espace public.

Pour la troisième rencontre du cycle Faire Corps, Lauren Bastide invite Rose-Marie Lagrave, sociologue et directrice d’étude à l’EHESS.

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La création ultramarine au centre

Journée "La création ultramarine au centre"

La création ultramarine est inventive et riche d’esthétiques diverses. Depuis plusieurs années, l’Onda s’attache à favoriser la mise en lien des professionnels de l’hexagone avec les partenaires des territoires ultramarins. Si cela a déjà donné lieu à des tournées et des collaborations fructueuses, les artistes originaires de ces régions doivent cependant toujours faire face à de nombreux freins (éloignement, insularité, formation, parcours d’artiste…) pour diffuser leurs créations.

Construite en partenariat avec le festival Mois Kréyol et Le Carreau du Temple, avec le soutien du Ministère de la Culture et du Ministère chargé des Outre-mer dans le cadre du Pacte en faveur des artistes et de la culture ultramarine, la journée La création ultramarine au centre est placée sous le signe de l’interconnaissance. Son ambition est double : il s’agit, au travers de la présentation des projets de quelques artistes, de mieux appréhender les réalités de la création et de la circulation des œuvres originaires de ces territoires ; ainsi que de mieux identifier les besoins des différents acteurs pour accroître les coopérations.

Le matin vous sera proposé une série de rencontres et conversations avec des artistes : Myriam Baldus (Les Réfugiés poétiques / Guadeloupe) et Géraldine Bénichou (cie Théâtre du Grabuge / Auvergne Rhône-Alpes), Maher Beauroy (Martinique), Virginie Le Flaouter et Vincent Maillot (cie Cirquons Flex / La Réunion), Sergio Grondin (cie Karanbolaz / La Réunion), Cédrick Isham (Guadeloupe), Djodjo Kazadi (cie Kazyadanse / Mayotte), Jean-Hugues Miredin (cie Art&Fac / Martinique) et Berekia Yergeau (cie OTEP/ Guyane). L’après-midi, nous vous présenterons le projet de guide sur les mobilités et les programmes d’accompagnement et de circulation en faveur des artistes et des créations ultramarines, et vous inviterons à apporter vos contributions lors d'un atelier autour des besoins des acteurs concernant la formation, la production et la circulation des œuvres et des artistes. La journée se terminera par une table ronde sur la pluralité des corps animée par Seloua Luste Boulbina, philosophe et spécialiste des études post-coloniales.

Déroulé de la journée

  • 10h : présentations de projets de 8 équipes artistiques ; 
  • 14h30 : présentation du guide et des dispositifs de mobilité en faveur des artistes et professionnel·le·s ultramarin·e·s; 
  • 18h30 : table ronde « Un autre regard sur la pluralité des corps », modérée par la philosophe et spécialiste des études postcoloniales Seloua Luste Boulbina

Une table-ronde sur la pluralité des corps, dans le cadre de la journée "La création ultramarine au centre" organisée par l'ONDA.

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Présent·e·s avec Lauren Bastide n°1

Il était d’une importance capitale que cette conférence inaugurale du cycle « Présent·e·s » - qui vise à donner la parole à des femmes chercheuses et militantes questionnant la place des femmes dans l’espace public - s’articule autour de la question du handicap.

Car s’il s’agit d’analyser et de dénoncer les inégalités qui entravent l’accès des femmes à l’espace public, c’est assurément en portant haut et fort les voix des plus stigmatisées qu’il faut débuter. L’accessibilité, qu’elle soit réelle ou symbolique, aux lieux qui constituent l’espace public, est au coeur du combat des personnes handicapées pour une véritable égalité des droits.

C’est le combat que porte Elisa Rojas, avocate au Barreau de Paris depuis 2007, militante et co-fondatrice du C.L.H.E.E (Collectif Lutte et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation). Aux côtés de Lauren Bastide, elle explorera les leviers de cette lutte, afin de dresser, dans un premier temps, un état des lieux, puis de dessiner, dans un second temps, un nouveau possible, inclusif et juste.

Une conférence accessible aux personnes à mobilité réduite et traduite en L.S.F. 

Invitée du jeudi 11 octobre : Elisa Rojas
Invitée du jeudi 22 novembre : Rokhaya Diallo 
Invitée du jeudi 20 décembre : Alice Coffin
Invitée du jeudi 17 janvier : Caroline de Haas
Invitées du jeudi 14 février : Chris Blache et Pascale Lapalud
Invitée du vendredi 8 mars : Hanane Karimi
Invitée du jeudi 11 avril : Anaïs Bourdet 

Pour la saison 2017/2018, en conviant le philosophe et sociologue Geoffroy de Lagasnerie à renouveler les modalités d'un "débat", le Carreau du Temple initiait un atypique cycle de rencontres. L'idée est simple : chaque rendez-vous propose d'assister à une conversation entre une personnalité active dans le monde contemporain et des invités de son choix. En 2018/2019, c'est Lauren Bastide qui anime huit séances de réflexion autour d'un thème précis : la place des femmes dans l’espace public.

Lauren Bastide, diplômée en sciences politiques et en journalisme, ayant plusieurs cordes à son actif : presse écrite, presse audiovisuelle, fondation du studio de production de podcasts Nouvelles Écoutes, est l’animatrice de La Poudre (téléchargée plus d’un million de fois dès sa première année d’existence !). Pensée tel un antidote à la sous-représentation des femmes dans les médias, La Poudre offre une longue conversation intime et subtile avec des femmes activistes ou artistes, qui prend le temps de déconstruire des préjugés notamment liés au genre. Également animatrice de l’émission Les Savantes (sur France Inter en période estivale), laquelle interroge des chercheuses, issues de tous les champs universitaires, sur leur parcours et la façon dont la science peut changer la société, elle est une pionnière de l’articulation entre féminisme et journalisme. 

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Émergence de nouveaux modèles corporels

L’essor globalisé du numérique, il y a déjà plus de 20 ans, a changé notre rapport à la réalité et de fait notre rapport à l’altérité, à notre corps mais aussi aux corps multiples. Ces changements, qui ne sont plus à prouver aujourd’hui mais qui se vivent, en impliquent toujours d’autres, qu’ils soient virtuels et/ou augmentés ; ainsi, aux nouveaux comportements suggérés par de nouveaux usages, se dessinent de nouveaux rapports esthétiques, philosophiques, politiques et sociaux corrélatifs aux nouveaux modèles de corps. Et cela nous amène à nous questionner toujours plus sur la relation de l’être humain à cet environnement digital, d’abord dans son intimité physique en lieu et temps du virtuel, en fait dans sa chair numérique : dans les nouveaux corps qu’il revêt ou revêtira – pour nous demander plus simplement en un point de convergence : Que penser du numérique comme moyen à un idéal corporel ?

« Le virtuel est ce qui nous aide à faire advenir ce que nous ne sommes pas encore. L'empire du virtuel paraît plus durable, puisqu'il a lié son destin à celui de l’homme. » 1

Le mythe d’Adam et Ève a influencé notre imaginaire collectif pendant des siècles, et particulièrement notre vision de la corporéité. L’humanité qu’incarne cette allégorie est condamné à subsister sur terre, le monde du chaos physique et du pathos.

Plus généralement, c’est avec les premières représentations du corps humain qu’apparaît une opposition fondamentale : entre la matérialité du corps et son idée. Une dichotomie que l’on retrouvera également dans la philosophie grecque, qui par ailleurs nous transmet une autre légende, celle du mythe des androgynes, une condamnation éternelle - analogue à la genèse – qui rejoint la thèse selon laquelle nous courons vers une forme d’idéale perdue dont nous souhaiterions de nouveau revêtir les contours.

De nos jours, cette recherche d’idéal se perpétue par le biais d’un nouveau véhicule à l’expression des corps : le numérique. Parfois loin, très loin du canon ontologique, de nouvelles visions s’imaginent, s’inventent. Parfaire sa condition ou la choisir, quitter sa nature pour s’inventer une nouvelle matrice, c’est s’octroyer le droit d’avoir le choix dans un possible hors norme – à l’image du monde fantastique des personnages tri-dimensionnels de l’artiste Bertrand Dezoteux par exemple.

Dans notre humanité 2.0, Ève peut (re)devenir la Lilith de la tradition juive en s’incarnant en Bayonetta d’Hideki Kamiya et Adam, tel un ange déchu, en Dante dans Devil May Cry 2. Mais c’est bien sûr en toujours plus d’acceptations et de diversifications de morphologies que se déploie un entendement des corps dans le numérique.

De Platon à Hatsune Miku, en passant par Baudelaire et Kylie Jenner, retrouver sa place dans un cosmos et ou abattre son déterminisme matériel, pour nous poser une question, une seule : quid du numérique comme moyen à un idéal corporel ?

C’est dans cette vision que nous souhaiterions discuter de la dynamique de l’émergence de nouveaux modèles de corps, et plus exactement en ces termes : de l’effet des nouveaux réseaux sur les corps ; d’une vision incorporelle de l’identité ; de la relation complexe et non univoque entre le corps virtuel et le corps physique et ce qu’il en résulte comme moyen d’expression ; des nouveaux médiums comme le jeu vidéo où s’épanouissent les corps ; mais où coexiste encore l’ostracisme ; des corps virtuels comme refuge face à l’adversité de l’environnement ou autrement dit de la solastalgie dans le numérique ; le transhumanisme dans le métaverse ; de l’individuation des corps digital jusqu’au libéralisme des corps ; ces sujets sont autant de voies vers une définition d’un nouvelle être au monde : numérique.

1 Citation de Philippe Quéau, directeur de recherche de l’Institut National de l’Audiovisuel.

2 Du même auteur.

Crédit visuel : © Mathieu Beaufils

Dédiée cette année aux politiques culturelles des corps, Les Rencontres de la Sorbonne reviennent avec une première webconférence sur les nouveaux modèles de corps à travers le prisme du numérique.

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D’après Marcel d’Oxmo Puccino

Créé en 2009 par la Mairie de Paris, le Festival Paris en toutes lettres propose des concerts littéraires, des lectures, des rencontres et des performances.

D'après Marcel (2022, Éditions JC Lattès), un livre écrit par Oxmo Puccino rend hommage à l'auteur français Marcel Proust. À l’occasion du centenaire de sa disparition, le 18 novembre précisément, le rappeur et écrivain convoque entre lecture et musique, un autoportrait à partir du questionnaire de Marcel Proust, un questionnaire de personnalité.

Les trente-quatre réponses de ce livre dessinent un autoportrait d’Oxmo Puccino. On y découvre son rapport à la vie, à la poésie du présent, à la patience, les coulisses de son métier d’artiste, l’importance des absents dans son quotidien, le respect des souvenirs, la sacralité de l’amitié et même une passion tardive pour la pêche.

Cette lecture musicale d'Oxmo Puccino sera accompagnée de Jérémy Châtelain au clavier, et sera ponctué de trois chansons du répertoire d’Oxmo Puccino.

Une belle rencontre entre deux poètes romanesques, entre littérature et musique !

Un autoportrait littéraire et musical d'Oxmo Puccino dans le cadre du festival Paris en toutes lettres !

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Faire Corps pour nos droits reproductifs

Engagé·es pour nos droits reproductifs !

À l’heure où des millions d’Américain·es viennent de se voir barrer à l’accès à l’IVG, où l’Italie, récemment passée aux mains de l’extrême-droite, s’apprête à remettre en cause sa légalité, et où le droit à l’IVG est encore dénié dans une vingtaine de pays dans le monde, Le Carreau du Temple et Lauren Bastide, en partenariat exceptionnel avec Causette et le Planning Familial, affirment leur engagement à lutter pour la protection de ce droit en France.

Faire corps pour nos droits reproductifs - Invitées

La rencontre

Autorisé depuis la loi Veil de 1975, l’accès à l’IVG reste fragile, parce que les lobbies anti-IVG sont puissants, parce que l’extrême-droite menace ici aussi, parce qu’il reste suspendu au bon vouloir d’une poignée de député·es à l'Assemblée Nationale. Pour bien protéger un droit, il faut bien le comprendre. C’est pourquoi, sur la scène de la salle de spectacle, la soirée s’ouvrira par un échange avec deux chercheuses spécialistes de la question des droits reproductifs (cette expression recouvre le droit à l’IVG et à la contraception, mais aussi la prévention, l’accès aux soins, l’accompagnement de l’accouchement sous X…) :

  • La politologue Françoise Vergès, qui a rappelé dans Le Ventre des Femmes que là où l’IVG était dénié à certaines, il était imposé à d’autres, notamment à des Guyanaises dans les années 70.
  • La juriste Lisa Carayon, spécialisée dans le droit de la santé, qui nous guidera dans les spécificités de cette loi, ses nuances, ses complexités, ses points faibles et ses atouts.

À la suite de la rencontre, la vice-présidente du Planning Familial, Sarah Durocher, prendra la parole pour présenter les actions de l'association.

Lectures

L’échange sera suivi d’une lecture, sur scène, de textes littéraires* autour de l'avortement par deux comédiennes engagées : Déborah Lukumuena et Corinne Masiero. Pour un moment exceptionnel d’émotion, d’engagement et de partage.

*Textes lus : L’événement d’Annie Ernaux © Éditions Gallimard, Tout le monde peut être féministe de Bell Hooks © Éditions Divergences, Avortée de Pauline Harmange © Édition Daronnes

La soirée se clôturera par une dégustation de vins nature et engagés sélectionnés par Fleur Godart.

Le tout sera, comme toujours, gratuit et interprété en LSF. Venez nombreux·ses !

Inscription à la rencontre

Dans le cadre de cette soirée et dans le respect de la jauge de la salle de spectacle (250 places), un formulaire d'inscription a été mis en ligne le mardi 15 novembre 2022 à 18h sur cette page et toutes les places ont déjà été distribuées ! Pour celles et ceux qui n'ont pas pu s'inscrire, vous pourrez visionner en intégralité la soirée sur notre compte YouTube.

2 places maximum par réservation

Une soirée exceptionnelle animée par Lauren Bastide autour des droits reproductifs, en partenariat avec Causette et le Planning Familial !

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