Cover
Un récit chorégraphique qui dénonce la domination patriarcale et coloniale
Dans un solo en forme de récit chorégraphique et autobiographique, Myriam Soulanges plonge dans son histoire familiale pour dessiner les lignes d’une pièce dénonçant la domination patriarcale et coloniale. Danse, parole et archives sonores s'entremêlent pour interroger petite et grande Histoire.
« Papa, tu réponds quoi quand on te demande d’où tu viens ? » C’est la première question posée par la chorégraphe Myriam Soulanges à son père Socrate, guadeloupéen immigré à Paris en 1954. Un processus de remémoration se tisse alors autour des archives familiales et des souvenirs partagés : les émissions de radio de son père sur France Culture, Les Nuits Magnétiques, ses photographies en noir et blanc de personnalités comme Tina Turner, Marvin Gaye, Léopold Sédar Senghor, mais aussi les photos de famille où elle-même se retrouve aux côtés de sa mère et de sa sœur.
Cover est un solo, un dialogue croisé avec la figure du père, mêlant danse, parole et chant pour interroger les mécanismes d’oppression autour du corps noir, le racisme, le sexisme, de génération en génération.
Le titre Cover fait écho à l’époque où, à 17 ans, Myriam Soulanges était l’une des cover girls françaises, chantant et dansant en semi-playback sur des tubes comme Pump Up the Jam de Technotronic. Cette idée de cover, de reprise et de mise à distance, devient ici un outil permettant de faire émerger un récit sensible, parfois douloureux, où se croisent archives personnelles et luttes collectives. Cover devient ainsi un acte de réappropriation esthétique et identitaire, un croisement de cultures pop, créoles et féministes. C’est un manifeste de résistance, un geste où l’histoire se réécrit, où l’artiste s’affirme et se redéfinit avec force, poésie et résonance.
Le cri de rage de Myriam Soulanges, femme, noire, artiste qui part de son intimité pour se plonger dans la grande histoire !
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Danser Ensemble
« Je suis Alice Davazoglou. Je suis chorégraphe. »
Danser Ensemble est un projet unique porté par Alice Davazoglou, une jeune femme trisomique passionnée par la danse. Avec ce spectacle, Alice s'affirme comme chorégraphe et invite à redéfinir la place des personnes handicapées dans le monde de la danse contemporaine. Elle écrit une danse qu'elle transmet à dix chorégraphes qu'elle connaît bien, avec qui elle a déjà partagé la scène. Ces chorégraphes, devenus des chorégraphes-interprètes, s’approprient sa création et l’interprètent chacun·e à leur manière.
Alice veut démontrer que, loin des stéréotypes, les personnes handicapées peuvent aussi être des créateurs et des artistes. Danser Ensemble est ainsi une invitation à réfléchir sur l’inclusion et la place de chacun·e dans la création artistique, en célébrant les différences et la richesse de chaque corps.
À travers ce projet, Alice souhaite avant tout partager son amour de la danse, sa vision du travail collectif et de l’apprentissage, et l’importance de la transmission. C’est un acte de réconciliation entre les corps et une véritable exploration des différentes manières de danser, où l’important est d’être ensemble, de créer ensemble et de s’exprimer librement.
Installation vidéo en lien avec le spectacle
Le spectacle se prolonge avec une installation vidéo, composée de onze capsules vidéos où chaque chorégraphe interprète la courte danse d’Alice Davazoglou à sa manière, et des dessins originaux de la chorégraphe. Un dispositif sur la genèse du spectacle à découvrir dans la Halle du Carreau du Temple en entrée libre !
Un projet chorégraphique d'Alice Davazoglou qui célèbre la diversité et l'inclusion dans la danse !
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Pour sortir au jour
Un solo intime, baroque et interactif
Élu l’un des vingt-cinq meilleurs danseurs du monde en 2011, Olivier Dubois a dansé avec les plus grands et porté ses œuvres sur les scènes les plus prestigieuses. Douze ans après avoir signé sa première chorégraphie, Olivier Dubois livre un solo intime qui explore les recoins de la mémoire du corps et sa capacité à nous raconter une histoire de l’art.
Pour ce nouveau spectacle, il se présente seul sur le plateau. Sans artifice ni plan de repli, le chorégraphe et danseur se prête avec humour à un jeu qui pourrait tour à tour prendre la forme d’un tribunal ou d’un peep-show, voire d’une dissection. Soumis à un processus aléatoire mené par le public et dont il a lui-même fixé les règles, Olivier Dubois rend visite à quelques-uns des soixante spectacles auxquels il a pris part depuis le début de sa carrière.
Inspiré par le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, il embarque dans une traversée de fragments de danse pour mieux fouiller l’artiste, chercher dans le corps de l’interprète ce qui fait chef-d'œuvre et lire dans ses entrailles une possible destinée.
Olivier Dubois se livre dans un solo interactif et introspectif, où il explore la mémoire du corps et de son art avec humour et exigence !
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Chemical Joy
Chemical Joy est une performance de danse contemporaine qui explore la thématique de la jeunesse à travers une chorégraphie signée par Lenio Kaklea.
Un regard incisif sur la société de consommation et la quête du plaisir
Cinq danseurs de BODHI PROJECT (compagnie de danse contemporaine basée à Salzbourg) questionnent les influences extérieures qui façonnent l'identité des jeunes d’aujourd’hui, dans un monde saturé de produits, d’images et de messages censés être conçus pour les « jeunes ». Comment la société de consommation façonne notre quête de plaisir, souvent immédiat, à travers la musique pop, les réseaux sociaux, la mode, et d’autres stimuli.
Une expérience sensorielle et réflexive
Chemical Joy interroge la frontière entre plaisir et dépendance, en exposant les mécanismes chimiques qui régissent nos émotions. À travers des mouvements puissants et un univers sonore immersif, Chemical Joy invite le spectateur à une réflexion sur les pressions sociales et culturelles qui influencent les jeunes.
Avec les danseurs, Lenio Kaklea crée une partition chorégraphique qui interroge ce que signifie être, ressentir, paraître, ou simplement s'identifier (ou non) à la jeunesse d’aujourd’hui.
Une performance de danse contemporaine qui explore l'identité de la jeunesse moderne à travers une chorégraphie intense !
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Figuring Age
Une performance-installation immersive et intergénérationnelle
La chorégraphe et danseuse hongroise Boglárka Börcsök et le réalisateur Andreas Bolm développent un solo original entre installation plastique et performance. Figuring Age, une expérience immersive et transgénérationnelle qui explore les origines de la danse moderne hongroise tout en se penchant sur le grand âge.
Un spectacle en deux temps, entre passé et présent
Le spectacle se déroule en deux parties. La première partie débute dans un espace circulaire entièrement blanc, où le public est plongé dans une « séance fantôme fictive » venant à la rencontre de trois danseuses âgées de 90 à 101 ans : Éva, Irén et Ágnes. Toutes les trois sont des pionnières de la danse moderne en Hongrie dans les années 1930. Toutes les trois sont incarnées par le corps et la voix de la danseuse Boglárka Börcsök qui leur permet de revenir sur scène. Ces trois danseuses, la chorégraphe les a rencontrées sur un projet de film documentaire, The art of movement, réalisé avec Andreas Blom à partir de 2015. En leur redonnant vie sur scène, Boglárka Börcsök retrace le parcours de ces femmes qui ont transformé leur pratique de la danse pour survivre aux bouleversements socio-politiques du XXe siècle (Seconde Guerre mondiale, condition de la femme…).
La seconde partie du spectacle est une installation vidéo où les spectateurs·rices découvrent les entretiens originels filmés des trois danseuses, enrichissant l’œuvre d’une profondeur historique, intime et personnelle, faisant écho à la première partie performative de la pièce.
Une réflexion profonde sur la mémoire corporelle et le temps
Figuring Age explore comment la résilience, le silence et le traumatisme se transforment en mouvements inscrits dans le corps. Le corps vieillissant et sa mémoire corporelle interrogent la manière dont le corps porte en lui plusieurs couches de temps, de mémoire et d’expérience. La lenteur et la fragilité des corps vieillissants demandent une attention particulière et offrent au public un espace de réflexion sur sa propre relation à l’âge, à la vieillesse et à la mort. Figuring Age est une déclaration d’amour pudique et sensible permettant de comprendre les apports de chaque génération sur l’évolution des pratiques artistiques.
=> Pour en savoir plus sur le spectacle, lire l'entretien de Boglárka Börcsök sur Cult.news
Figuring Age explore la danse, la mémoire et le vieillissement à travers une performance immersive, rendant hommage aux pionnières de la danse moderne hongroise !
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Un cœur réduit à un point
Marie-Jo Faggianelli habite les espaces scéniques comme elle habite le monde : avec une poésie singulière et une présence qui traverse le temps. Depuis des années, elle sillonne ces espaces avec insistance, inscrivant son corps et son art dans une durée qui dépasse le présent. Sa danse, profondément ancrée dans un rapport au temps englobant passé, présent et futur, se déploie dans une forme d'intemporalité.
Dans cette démarche, Marie-Jo Faggianelli a ressenti le besoin de revisiter une pièce fondatrice de son parcours : Un Cœur réduit à un point. Créé en 1997 aux Chorégraphiques de Tours, ce solo emblématique incarne les liens profonds qu’elle tisse entre passé et présent. Cette œuvre fait résonner les échos d’une mémoire vivante, où le crin végétal, à la fois source d’inspiration et élément scénographique, joue un rôle central. Ce matériau, mobile et poétique, devient un support de rêverie et nous invite à une introspection, tout en nous libérant de notre condition de pesanteur.
Un Cœur réduit à un point est aussi la mémoire vivante de Ciel intermédiaire, une autre œuvre fondatrice de Marie-Jo Faggianelli. À travers ce solo, elle questionne la notion de temps dansé, un temps épaissi et enrichi par les années, porté par une quête poétique sans fin. Le corps, allégé et conscient des métamorphoses successives, révèle des espaces d’éternité traversés par la danse.
Cette reprise d’Un Cœur réduit à un point pose la question de la relation entre l’inaltérabilité de la danse et l’instabilité du corps, marqué par le passage des années. Comment maintenir la pureté de la danse, à presque trente ans d’intervalle, tout en faisant face aux transformations physiques inévitables ? Ce projet explore cette tension avec délicatesse, dans un dialogue entre la mémoire du corps et sa perpétuelle réinvention.
Marie-Jo Faggianelli revisite son solo fondateur qui tisse les liens entre passé, présent et futur, questionnant l’intemporalité de la danse et la mémoire du corps à travers le temps.
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WASCO!
Un groupe d’enfants, quelques boîtes de crayons de cire, une grande quantité de peinture et du jazz - c’est WASCO!. Dix jeunes performeurs de 6 à 12 ans construisent un monde de toutes pièces, loin de celui où vivent les adultes. Ils dansent un univers pour qu’il existe avec des crayons de couleur et des pinceaux, selon leurs propres termes. Le résultat est une peinture.
Après tout, qu’est-ce que danser si ce n’est dessiner dans l’espace ? La chorégraphe Lisbeth Gruwez et le musicien Maarten Van Cauwenberghe explorent les points communs entre la musique, le dessin et la danse dans WASCO!. Avec les enfants, ils élaborent une bande-son qui laisse de la place pour des actions inattendues et des extravagances spontanées.
Si la liberté avait une forme, à quoi ressemblerait-elle ? WASCO! est une invitation à colorier au-delà des lignes. Une performance explosive d’action painting. Débridé, chaotique et sauvage. Et parfois doux.
« J’ai l’impression que c’est aussi une œuvre d’art dans mon corps. » – Gus, jeune performeur
Dans WASCO! de Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberghe, dix enfants fusionnent danse, peinture et jazz pour créer une œuvre vivante et colorée ! Une performance explosive qui célèbre la liberté et l’imagination.
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Electro-tap, musique à regarder vs danse à écouter
Préparez-vous à plonger dans la nouvelle vague du tap dance ! Musique électro et cadence des claquettes s’unissent pour un concert dansé au groove incessant. Electro-tap, ou la rencontre entre semelles métalliques, synthétiseur et guitare électrique.
Le tap dance, comme l’appellent ses inventeurs new-yorkais, connaît aujourd’hui un renouveau spectaculaire. À cette mouvance passionnante, Candice Martel apporte sa touche personnelle, résolument novatrice. Dans Electro-tap, le modulariste Modgeist, figure de proue de l'électro live, au synthétiseur et Thomas Naïm à la guitare (On the Far Side ; Sounds of Jimi ; Desert Highway) invitent un paysage sonore entre l’électronique et l’acoustique, entre le geste musical et le corps dansant, avec le sol comme prolongement sonore. Aussi les pieds de Candice Martel deviennent instrument de musique, traversant un paysage sonore modulé à la table de mixage, et comme en boîte de nuit pour un clubbing électro, le groove ne tarit jamais.
Un voyage chorégraphique à travers de nouvelles textures sonores, une danse à regarder ou à suivre comme un concert, pour repousser les frontières de nos habitudes perceptives. Et puisque Candice Martel fait de l’humain sa priorité, elle est accompagnée dans l’ombre par la figure de Peg Leg Bates, tap dancer unijambiste historique ! Aussi Electro-tap est une ode à la liberté et un encouragement à suivre ses rêves…
Bord de plateau
Jeudi 12 juin 2025 après la représentation / Entrée libre
Conversation critique animée par le Syndicat de la critique avec Candice Martel.
Atelier Danse et percussion corporelle avec Candice Martel
Samedi 14 juin 2025 de 11h à 12h30 / Salle de spectacle
Adultes et enfants à partir de 12 ans, tous niveaux
Billet atelier + spectacle : 15€ à 30€
Réservez en cliquant ici !
Un concert dansé au groove incessant, entre semelles métalliques et synthétiseurs, qui repousse les limites du genre avec la nouvelle vague du tap dance !
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SIMPLE
Trois personnages hauts en couleurs laissent libre cours à leurs envies ludiques, s’amusant d’eux-mêmes et de la danse post-moderne de Merce Cunningham. Autodérision et authenticité pour le retour à une (fausse ?) innocence originelle.
La danse est-elle simple ? Au moins elle peut l’être, semble affirmer Ayelen Parolin. Trois danseurs, assurément adultes et vêtus de justaucorps très coloriés, se reconnectent à un état de jubilation immédiate que l’on perd, bien trop vite, au sortir de l’âge tendre. Avec Ayelen Parolin, ils ont construit une improbable partition des instincts, éliminant au passage tout jugement que l’on pourrait porter sur leurs actions ou attitudes. Aussi ces histrions chorégraphiques se laissent volontiers surprendre par leurs propres cabrioles – sans prétention, sans artifice et même sans musique, faisant du corps leur seul jouet, ou presque. Car il leur faut tout autant maîtriser des planches en bois et autres objets du quotidien, ramassés au cours de la création et intégrés dans leur jeu.
Et le jeu, lui, est un facteur fondamental, dans cette pièce comme dans la vie, et même chez Merce Cunningham ! SIMPLE nous révèle cela, par ses costumes, son décor et sa cinétique, clins d’œil à la pièce Summerspace du grand pionnier new yorkais, mais aussi au célèbre essai Homo ludens de Johan Huizinga sur la fonction sociale du jeu. Voilà sans doute le meilleur hommage qu’on puisse rendre à Cunningham, qui était au fond un chercheur sachant s’amuser.
Trois danseurs hauts en couleurs célèbrent la danse post-moderne de Merce Cunningham avec autodérision et authenticité. Une partition ludique et instinctive !
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Idée / Hors du monde
Rencontre avec deux générations de la danse actuelle d’un Maroc en mouvement. Entre tradition musicale et musique rock, les principes héréditaires croisent une individualité nouvelle, où l’homme ne renie plus sa part féminine.
Hors du monde est un duo flamboyant, comme pour aller vers une élévation spirituelle. Danse, guitare électrique et qarqabous, ces castagnettes traditionnelles de la musique gnaoua, se défient sur l’échiquier d’une piste de clubbing. Où un rockeur-boxeur en quête d’élévation danse parfois comme s’il avait la rage au ventre, avant de se transformer en derviche. Le turban rouge d'Hassan Oumzili ressemble alors à une fleur ou un cocon, et le sol paraît comme en feu, chauffé par une musique au pulse rock qui tend vers le céleste. Ce duo très chargé est chorégraphié par Taoufiq Izeddiou, figure flamboyante de la scène chorégraphique marocaine, ayant fondé à Marrakech même un festival et une école de danse dont est issu Abdel Mounim Elallami.
Devenu chorégraphe à son tour, il interprète son solo Idée, où il enquête sur les principes masculins et féminins qui nous animent, entre force et fluidité. Ayant commencé par le hip hop, Abdel Mounim Elallami s’approprie ici certains mouvements de sa mère, revient sur des injonctions comme « ne pleure pas, tu n’es pas une fille » et pose des questions existentielles concernant la construction de l’identité. Un intense combat intérieur, jusqu’à la résilience et l’acceptation de soi.
ATELIER AVEC TAOUFIQ IZEDDIOU ET HASSAN OUMZILI consacré à l’approche contemporaine de la transe par le mouvement au sein de la Trilogie « Le Monde en Transe »
Lundi 17 mars 2025 de 19h à 21h30 / Salle de spectacle / Adultes tous niveaux
Billet atelier + spectacle : 20 € à 30 €
Réservez en cliquant ici !
Une soirée double de spectacles, une rencontre avec deux générations de la danse actuelle d'un Maroc en mouvement, avec Abdel Mounim Elallami et Taoufiq Izeddiou !
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