L’incognito
Fabrice Lambert (chorégraphe) & Gaëlle Obiégly (écrivaine)
Au rythme d’une respiration, au doux son des mots, un homme et une femme tentent de se scanner réciproquement, d’« éprouver la nature sauvage des origines ». Dans un espace commun, chacun est dans son corps et chaque corps a ses organes propres. L’étrangeté de la danse et l’incongruité du dialogue mettent en abyme et en boîte la question de l’expression, notamment de l’expression artistique. Fabrice Lambert, artiste incontournable de la danse contemporaine, amoureux des croisements entre les disciplines, et Gaëlle Obiégly, écrivaine s’imposant par sa plume précise et personnelle, élaborent ici un intrigant essai en mouvement sur le mystère de l’autre et des intersections possibles entre deux sphères intimes.
Dans le cadre du festival Concordan(s)e
La marque de fabrique de Concordan(s)e est de provoquer des rencontres inédites entre un chorégraphe et un écrivain puis d’en diffuser les travaux écrits à quatre mains. Pour cette dernière édition, le Festival invite des duos qui ont marqué son parcours à présenter leur création originale, ou bien à la revisiter d’un nouveau geste. Fort d’une activité constante et généreuse à l’attention de tous les publics, via une politique de résidences de création ouvertes, d’itinérance, d’actions culturelles et d’ateliers autour des écritures croisées, Concordan(s)e permet, une dernière fois, de découvrir une plume et une approche de la danse en un acte artistique commun.
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FuturEs « L’écoféminisme ou la mort »
La rencontre
Myriam Bahaffou est doctorante en philosophie et militante écoféministe. Elle a fondé le collectif Voix Déterres en 2019 et promeut une vision intersectionnelle de l’écoféminisme en France. Dans leur préface à « Le féminisme ou la mort », texte fondateur de Francoise d’Eaubonne paru en 1974, avec sa co-autrice Julie Gorecki, elles écrivent : « Si il est en mouvement difficile à capturer, s’effritant toujours dans la définition au sein de laquelle on tente de le figer, l’écoféminisme reste néanmoins profondément, absolument et définitivement anticapitaliste. »
Où le mouvement écoféministe prend-t-il ses racines ? Comment faire évoluer la pensée écoféministe formulée dans les années 70 par ses pionnières sans reproduire les erreurs qu’ils ont commises? Pourquoi l’écoféminisme reste-t-il majoritairement incarné par les femmes blanches alors que les femmes racisées sont à la fois les plus touchées et les plus expertes des destructions causées par le changement climatique ? Comment injecter la pensée décoloniale dans cette nécessité de comprendre le “caractère patriarcal de l’assassinat généralisé du vivant” ? Comment articuler la théorie et la pratique ? Qu’est-ce qui résiste spécifiquement en France ? Comment construire un écoféminisme radical capable de répondre aux défis du XXIe siècle ?
Cette conférence inaugurale du cycle FuturEs, en compagnie de l’une des plus jeunes représentantes françaises du mouvement ecoféministe, sera une exploration des enjeux passés, présents, et surtout à venir.
Autour de la rencontre
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Séance de dédicaces avec Myriam Bahaffou et Élise Thiébaut après la rencontre
> Dégustation de vins nature d'Esmeralda Garcia avec Fleur Godart après la rencontre
En ouverture du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Myriam Bahaffou, doctorante en philosophie et militante écoféministe, autour de la thématique "L'écoféminisme ou la mort".
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FuturEs « Écoféminisme : Quelles théories pour quelles pratiques ? »
La rencontre
Philosophe, enseignante en lycée à Marseille et professeure de yoga, Jeanne Bugart Goutal est l’autrice de Être écoféministe. Théories et pratiques (L’Echappée, 2020) et l’une de celles qui ont permis la ré-émergence de la thématique écoféministe dans les médias français ces dernières années. À travers son exploration des textes dits « fondateurs » des années 70, mais aussi des espaces où l’on met l’écoféminisme en pratique, elle a tissé des ponts entre le militantisme radical des un·e·s et les concepts philosophiques des autres, proposant de ce mouvement protéiforme une lecture à la fois complexe et critique. « Être écoféministe » devient sous sa plume s’abriter non pas sous le giron d’une pensée monolithique, mais au sein d’une « bicoque biscornue » où l’on peut puiser une réelle force guérisseuse, de soi, et du monde.
Autour de la rencontre
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Dégustation de la cuvée "Cucu" de Jasmin Jwan avec Fleur Godart après la rencontre
Pour la deuxième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Jeanne Burgart Goutal, philosophe, autrice, enseignante professeure de yoga, autour de la thématique "Écoféminisme : Quelles théories pour quelles pratiques ?".
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FuturEs « Sorcières et oiseaux »
La rencontre
Lorsqu’on évoque l’écoféminisme, on ne peut pas parler que de théories et de concepts. L’art, la création, la littérature sont des manifestations de la pensée écoféministe tout aussi centrales que la pensée universitaire, tout aussi combatives que que le militantisme de terrain. L’acte d’écriture est peut-être le plus puissant des outils capable de déployer un autre monde possible. L’écrivaine Isabelle Sorente, depuis des années, se saisit de sa plume pour évoquer des sujets aussi importants que la métamorphose, l’éthique, ou l’entraînement à la joie dans un monde capitaliste. Du Complexe de la Sorcière à La Femme et l’Oiseau, elle entrecroise littérature, féminisme et nature dans des ouvrages profondément transformateurs, qui viennent contrer les excès de rationalité de nos société contemporaines, dans un geste aussi artistique que politique. Elle viendra au micro de Lauren Bastide explorer ces sujets.
Autour de la rencontre
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Dégustation de la cuvée "Sorcières" d'Athénais de Béru avec Fleur Godart après la rencontre
Pour la troisième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Isabelle Sorente, écrivaine et chroniqueuse, autour de la thématique "Sorcières et oiseaux".
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FuturEs « Décoloniser l’écologie »
La rencontre
Il n’y a pas qu’une pensée écoféministe, le mouvement est un foisonnement de concepts, d’actions, de courants et de luttes qui ont pour point commun l’articulation des dominations exercées sur les corps assignés femmes et l’exploitation des ressources naturelles. De nombreuses chercheuses écoféministes ont identifié le lien fondamental qui existait entre la colonisation et ces deux types de domination. Exploitation des corps des femmes de l’hémisphère sud pour produire les biens et services consommés par les habitants des pays riches de l’hémisphère nord. Épuisement des ressources naturelles des Suds pour produire les joujoux du Nord. De la fast fashion à l’industrie du care, il est difficile de nier cette réalité. C’est pourtant ce qui est fait lorsque le mot « décoloniser » est érigé en épouvantail par les pouvoirs publics et intellectuels, comme s’il désignait un fantasme ou un délire. Mais rien à faire, les faits sont là. Et c’est sur le terrain qu’on les observe le mieux.
L’invitée de ce quatrième volet du cycle FuturEs, Cannelle Fourdrinier est une militante afroféministe queer et écologiste, elle a coréalisé le documentaire Décolonisons l'écologie et participé activement à la mise en lumière des empoisonnements des ouvrier·e·s agricoles par les pesticides, comme le chlordécone, dans les grandes plantations de bananes en Martinique. Une lecture genre/classe/race de ce scandale de santé public, qui résonne avec d’autant plus de violence en ces temps de Covid où les dits « territoires d’Outre-mer » sont plus violemment touchés que la « métropole » par les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie.
Autour de la rencontre :
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Dégustation de la cuvée Tu viens d'où ? de Mélanie Voelker avec Fleur Godart après la rencontre
Pour la quatrième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Cannelle Fourdrinier, militante afroféministe queer et écologiste, autour de la thématique "Décoloniser l’écologie".
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FuturEs « Demander justice »
La rencontre
Comment mesurer les dommages humains et matériels engendrés par le dérèglement climatique et l’inaction des gouvernements pour l’endiguer ? Comment pénaliser les entreprises qui y participent en continuant, dans une course de folle à la croissance, à extraire les ressources naturelles sans se préoccuper du sort des générations futures ? Que peuvent la loi, le droit, pour réparer et protéger le vivant ? Marie Toussaint est juriste, et elle croit en la faculté à modifier le réel par le droit. Avec l’ONG L’Affaire du Siècle et d’autres militants, elle a réussi un exploit : faire condamner l’État en justice pour inaction climatique. La pétition a recueilli plus de deux millions de signature en janvier 2019.
La justice environnement passe aussi par la reconnaissance du crime d’écocide, dont elle a réclamé la mise en place dans la constitution française, sans être entendue par les pouvoir publics. Aujourd’hui, à sa casquette de juriste, elle ajoute celle d’élue, en agissant au sein du Parlement européen, mais aussi d’activiste, en revendiquant la désobéissance civile comme méthode non violente pour dénoncer les crimes environnementaux. Avec elle, nous ferons le point sur les actions concrètes pour faire bouger les perceptions , et peut-être à terme, sauver le monde. Espoir en vue.
Autour de la rencontre
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Dégustation de la cuvée Barbagrelot d'Isabelle Delahaye avec Fleur Godart après la rencontre
Pour la cinquième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Marie Toussaint, eurodéputée, autour de la thématique "Demander justice".
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Culture Drag, un art militant au défi du genre
Cette conférence a pour objectif de réfléchir aux enjeux politiques liés à la représentation des rapports de genre à travers la culture drag. Le drag fait désormais partie intégrante de la culture populaire. Passée d’une niche au mainstream, cet art militant est devenu une pratique répandue qui s’articule essentiellement sur la mise en scène et la réarticulation des codes de genre.
Eminemment politique, la culture drag investit les codes du genre et des lectures transgressives des codes sociaux du genre. Parallèlement à cet effet de contestation politique, l’inclusion du drag dans la culture mainstream entraîne un effet de capitalisation de cet art. De là les questions qui animeront ce débat : faut-il se réjouir de l’accueil que la culture hégémonique réserve à ces objets et qui fait connaître au grand public ces minorités encore underground il n’y a pas si longtemps ou bien faut-il redouter que ce passage dans le mainstream ne vienne détruire leur dimension politique, militante et transformer cet art subversif en marchandise culturelle ?
Troisième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Culture Drag, un art militant au défi du genre".
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Néocolonialisme dans le secteur culturel
“ La race biologique n’existe pas, la race est un rapport social par lequel des groupes sont assignés à une identité et un statut qui justifie leur position dominée dans les rapports sociaux "1 (Didier et Éric Fassin). Les rapports 1 de domination raciale s’expriment et s’expérimentent dans toutes les sphères sociales. La sphère culturelle, évidemment, n’y échappe pas. À plusieurs échelles nous pouvons observer les mécaniques à l’œuvre, là où la culture reproduit des rapports de pouvoir de race. La dynamique des rapports sociaux nous conduit aujourd’hui à nous interroger non plus sur une absence, mais sur une forme de présence particulière, qui semble presque paradoxale. Si nous avons assisté, ces dernières années, à une multiplication des saisons culturelles mettant en avant les personnes racisées, il semble toutefois important de se poser la question de « qui » profite réellement de cette visibilisation soudaine. Entre réécriture de l’histoire, exotisation, et spoliation, l’instrumentalisation des productions culturelles des personnes racisées apparaît aujourd’hui encore comme vitrine d’une inclusion globale aux contours flous et aux objectifs parfois opaques.
Cette rencontre vise à questionner les dynamiques de pouvoir à l’œuvre et le rôle que l’assignation raciale joue dans l'écosystème artistique, institutionnel et culturel. L’inclusion des productions culturelles des personnes racisées, est-elle une nouvelle forme d’exploitation coloniale – un néocolonialisme – qui ne dit pas son nom ? Dans quelle mesure, cette inclusion « conditionnelle et conditionnée par l’assignation raciale » limite la capacité d’agir des acteur·rice·s racisé·e·s ?
1 Clerval Anne, « Rapports sociaux de race et racialisation de la ville », Espaces et sociétés, 2014/1-2 (n° 156-157), p. 249-256. DOI : 10.3917/esp.156.0249. URL : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-1-page-249.html
Deuxième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Néocolonialisme dans le secteur culturel : y-a-t-il un pouvoir d’agir possible pour les acteur·rice·s racisé·e·s ?".
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Repenser nos comportements écologiques
Les sociétés occidentales tentent tant bien que mal de développer une culture de l’écologie, une nouvelle façon d’être au monde en réponse à la gravité de notre situation environnementale et aux rapports scientifiques alarmants sur l’état de notre planète. Notre quotidien prouve ce désir d’être responsable tant par l’action des grandes institutions que par les initiatives citoyennes.
Mais si cette culture nouvelle, ces pratiques, ces modes de pensée, étaient en partie fondés sur des simulacres ? Une façon de s’auto-gratifier et de se dédouaner des événements catastrophiques qui surviennent, de façon à ne pas véritablement bousculer nos habitudes. N’y aurait-il pas, alors, une forme de mythe de l’écologie ? Au travers de cette rencontre, nous chercherons à démontrer et à questionner l’effet de tels comportements écologiques comme élément de gratification si ce n’est comme mode. Du néocolonialisme encore présent dans des exploitations intensives dans les DOM TOM à l’écoblanchiment omniprésent dans les stratégies de communication marketing, notre culture de l’écologie semble se fonder sur une démarche environnementale qui oublie deux éléments essentiels de l’environnement que sont l’économie durable et le bien-être des sociétés.
Nos intervenants, convaincus qu’une culture nouvelle de l’écologie est possible, nous apprendrons à faire rimer écologie avec espoir. Notre équipe vous invite à venir repenser nos comportements écologiques, à dépasser notre impuissance face aux changements du monde, à questionner nos pratiques et croyances et, ainsi, à reprendre le pouvoir de notre culture.
Session inaugurale des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "Repenser nos comportements écologiques : pour une révolution environnementale et culturelle".
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L’inclusion du handicap dans le monde culturel
Au sein des divers secteurs de la culture, les personnes en situation de handicap sensoriel sont marginalisées du fait de l’absence d’une offre culturelle appropriée et de l’incapacité d’inclusion du monde professionnel. Dans ce « désert » culturel produit par l’offre orientée uniquement vers les publics valides, les artistes et les publics en situation de handicap sont devenus les acteurs de nouvelles actions culturelles.
Dans le cadre du cycle de conférences sur le thème « Culture et Pouvoir » proposée cette année au Carreau du Temple, nous avons souhaité consacrer une séance à la condition des personnes atteintes de troubles sensoriels et à leur rapport à la culture. Le handicap sensoriel (l’atteinte d’un ou plusieurs sens) concerne 11,4 % des Français, soit 1,5 million de personnes non voyantes ou malvoyantes et environ 6 millions de personnes ayant une déficience auditive.
Malgré ces chiffres relativement importants, l’inaction des structures culturelles en termes d’inclusivité reste plus que flagrante. Ce manque d’inclusion est d’autant plus regrettable qu’il prive le monde de la culture d’une force créatrice trop longtemps invisibilisée et qu’il limite l’accès à la culture à une partie non négligeable de la population. Le fait que la différence sensorielle soit toujours pensée en termes d’un « manque » qu’il faudrait combler n’y est sans doute pas pour rien : dans ce contexte, la diversité sensorielle n’apparaît pas comme une richesse, mais comme une limite, occultant ainsi l’émergence de nouvelles possibilités de création qui sont pourtant sous nos yeux, comme le montre l’expérience des personnes ayant des troubles sensoriels devenues productrices d’une offre culturelle riche et diverse.
La conférence sera accessible aux personnes sourdes et malentendantes.
Quatrième session des Rencontres de la Sorbonne sur la thématique "L'inclusion des personnes handicapées dans le monde culturel"
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