FuturEs « Décoloniser l’écologie »
La rencontre
Il n’y a pas qu’une pensée écoféministe, le mouvement est un foisonnement de concepts, d’actions, de courants et de luttes qui ont pour point commun l’articulation des dominations exercées sur les corps assignés femmes et l’exploitation des ressources naturelles. De nombreuses chercheuses écoféministes ont identifié le lien fondamental qui existait entre la colonisation et ces deux types de domination. Exploitation des corps des femmes de l’hémisphère sud pour produire les biens et services consommés par les habitants des pays riches de l’hémisphère nord. Épuisement des ressources naturelles des Suds pour produire les joujoux du Nord. De la fast fashion à l’industrie du care, il est difficile de nier cette réalité. C’est pourtant ce qui est fait lorsque le mot « décoloniser » est érigé en épouvantail par les pouvoirs publics et intellectuels, comme s’il désignait un fantasme ou un délire. Mais rien à faire, les faits sont là. Et c’est sur le terrain qu’on les observe le mieux.
L’invitée de ce quatrième volet du cycle FuturEs, Cannelle Fourdrinier est une militante afroféministe queer et écologiste, elle a coréalisé le documentaire Décolonisons l'écologie et participé activement à la mise en lumière des empoisonnements des ouvrier·e·s agricoles par les pesticides, comme le chlordécone, dans les grandes plantations de bananes en Martinique. Une lecture genre/classe/race de ce scandale de santé public, qui résonne avec d’autant plus de violence en ces temps de Covid où les dits « territoires d’Outre-mer » sont plus violemment touchés que la « métropole » par les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie.
Autour de la rencontre :
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Dégustation de la cuvée Tu viens d'où ? de Mélanie Voelker avec Fleur Godart après la rencontre
Pour la quatrième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Cannelle Fourdrinier, militante afroféministe queer et écologiste, autour de la thématique "Décoloniser l’écologie".
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FuturEs « Demander justice »
La rencontre
Comment mesurer les dommages humains et matériels engendrés par le dérèglement climatique et l’inaction des gouvernements pour l’endiguer ? Comment pénaliser les entreprises qui y participent en continuant, dans une course de folle à la croissance, à extraire les ressources naturelles sans se préoccuper du sort des générations futures ? Que peuvent la loi, le droit, pour réparer et protéger le vivant ? Marie Toussaint est juriste, et elle croit en la faculté à modifier le réel par le droit. Avec l’ONG L’Affaire du Siècle et d’autres militants, elle a réussi un exploit : faire condamner l’État en justice pour inaction climatique. La pétition a recueilli plus de deux millions de signature en janvier 2019.
La justice environnement passe aussi par la reconnaissance du crime d’écocide, dont elle a réclamé la mise en place dans la constitution française, sans être entendue par les pouvoir publics. Aujourd’hui, à sa casquette de juriste, elle ajoute celle d’élue, en agissant au sein du Parlement européen, mais aussi d’activiste, en revendiquant la désobéissance civile comme méthode non violente pour dénoncer les crimes environnementaux. Avec elle, nous ferons le point sur les actions concrètes pour faire bouger les perceptions , et peut-être à terme, sauver le monde. Espoir en vue.
Autour de la rencontre
> Sélections de livres du Comptoir des Mots sur place lors de la rencontre ou à commander en ligne : cliquez ici
> Dégustation de la cuvée Barbagrelot d'Isabelle Delahaye avec Fleur Godart après la rencontre
Pour la cinquième rencontre du cycle FuturEs, Lauren Bastide invite Marie Toussaint, eurodéputée, autour de la thématique "Demander justice".
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FuturEs
Bien avant que l’urgence climatique ne soit un sujet gouvernemental, bien avant que les Marches pour le Climat ne rassemblent des millions de citoyen·ne·s à travers le monde, des féministes ont conçu une pensée écologiste articulée avec la lutte contre les discriminations de genre.
Dès les années 70, en France, avec Françoise d’Eaubonne, ou aux États-Unis, avec Susan Griffin, des liens sont établis entre la domination exercée sur les corps des femmes et l’exploitation des ressources naturelles. Elles appellent cette pensée « écoféminisme ». L’écoféminisme n’est ni une école, ni un mouvement, c’est un flux foisonnant d’idées, de textes et surtout d’actions politiques qui a essaimé le monde entier. En révélant les relations entre patriarcat, capitalisme et colonialisme, il propose un retournement radical de ce que recouvrent le savoir, le pouvoir et les rapports sociaux. Grâce à l’action de grandes figures de cette pensée, comme celle de la philosophe et militante indienne Vandana Shiva ou encore de la penseuse et sorcière californienne Starhawk, il connaît ces dernières années un nouvel essor salutaire, et constitue un véritable espoir de construire un monde juste et durable pour les générations futures.
Au cours de ce cycle de huit conférences, Lauren Bastide entend s’entretenir avec les penseuses et activistes qui redonnent sa vitalité à la pensée écoféministe aujourd’hui. Sur la scène de la salle de spectacle, elles déconstruisent les mythes liés à ce mouvement, et explorent toutes les propositions qu’il recèle pour (re)construire l’avenir.
Sur scène et au micro de Lauren Bastide (podcast La Poudre), des chercheur·e·s, sociologues, historien·ne·s, économistes - qui pensent les rapports de genre, de race, de classe et de sexualité - nous aideront à mieux comprendre les systèmes d’oppression et surtout à mieux les combattre.
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