Rencontre avec deux générations de la danse actuelle d’un Maroc en mouvement. Entre tradition musicale et musique rock, les principes héréditaires croisent une individualité nouvelle, où l’homme ne renie plus sa part féminine.
Hors du monde est un duo flamboyant, comme pour aller vers une élévation spirituelle. Danse, guitare électrique et qarqabous, ces castagnettes traditionnelles de la musique gnaoua, se défient sur l’échiquier d’une piste de clubbing. Où un rockeur-boxeur en quête d’élévation danse parfois comme s’il avait la rage au ventre, avant de se transformer en derviche. Le turban rouge d'Hassan Oumzili ressemble alors à une fleur ou un cocon, et le sol paraît comme en feu, chauffé par une musique au pulse rock qui tend vers le céleste. Ce duo très chargé est chorégraphié par Taoufiq Izeddiou, figure flamboyante de la scène chorégraphique marocaine, ayant fondé à Marrakech même un festival et une école de danse dont est issu Abdel Mounim Elallami.
Devenu chorégraphe à son tour, il interprète son solo Idée, où il enquête sur les principes masculins et féminins qui nous animent, entre force et fluidité. Ayant commencé par le hip hop, Abdel Mounim Elallami s’approprie ici certains mouvements de sa mère, revient sur des injonctions comme « ne pleure pas, tu n’es pas une fille » et pose des questions existentielles concernant la construction de l’identité. Un intense combat intérieur, jusqu’à la résilience et l’acceptation de soi.
ATELIER AVEC TAOUFIQ IZEDDIOU ET HASSAN OUMZILI consacré à l’approche contemporaine de la transe par le mouvement au sein de la Trilogie « Le Monde en Transe » Lundi 17 mars 2025 de 19h à 21h30 / Salle de spectacle / Adultes tous niveaux Billet atelier + spectacle : 20 € à 30 € Réservez en cliquant ici !
Une soirée double de spectacles, une rencontre avec deux générations de la danse actuelle d'un Maroc en mouvement, avec Abdel Mounim Elallami et Taoufiq Izeddiou !
À l’interface des sphères intimes et sociétales, deux femmes chorégraphes, émergeantes et intrigantes, enquêtent sur la disparition volontaire et la résistance à la violence. En partage, un goût pour l’imprévisible et la musique live.
XXX est un trio pour une danseuse, une électroacousticienne et un batteur. Inspiré par le costume retrouvé, d'un interprète de la-danse-contemporaine-des-années-80, disparu.Pauline Tremblay a conjugué études en danse, lettres et philosophie. Avec son approche reliant l’intime et le politique, Pauline Tremblay commence à laisser son empreinte. Elle signe ici une réflexion sur l’effacement volontaire et la disparition artistique d’un danseur interprète qu’elle avait connu en son enfance. Entre fiction et autobiographie, entre le corps dansant et le corps social, elle aime jouer avec la suspension des frontières. En son univers aussi, la surprise est reine. => Pour en savoir plus sur la création du spectacle, lire l'entretien de Pauline Tremblay sur Maculture.fr
Maya Masse, aka babygirl Wrestler, revisite ici la pratique du krump, danse qui d’abord l’avait surprise à son tour puisque Maya Masse vient de la danse contemporaine avant de devenir krumpeuse. Inspiré de la culture des jeux videos, bullet time est un espace mental dans lequel le personnage, à travers la danse, peut retourner dans sa mémoire pour y changer le cours des choses : se défendre. Se venger. Réparer. Travailler la violence. Mobilisant les techniques de vitesse de l’image (ralenti, stop motion, accéléré), Babygirl Wrestler explore les concepts d’auto-défense violente et non violente, ouvrant ainsi les interrogations suivantes : qu’est ce qu’un corps qui se soulève ? qui résiste ? qui se défend ? Jusqu’où un corps laisse le temps s’étirer avant de répondre à la violence par la violence ? Né dans les entrailles de la violence sociale, raciale, policière, patriarcale, capitaliste et coloniale, le krump est une réponse à la brutalité systémique ; la danse agit comme contre-fiction, donnant un pouvoir émancipateur : exprimer et affirmer son identité, reprendre sa liberté, s’élever.
Chorégraphes émergentes, Pauline Tremblay et Maya Masse explorent la disparition volontaire et la résistance à la violence, alliant imprévisibilité et musique live, à l’interface des sphères intimes et sociétales.
Du carnaval de Guadeloupe au geste libre d’une chorégraphe caribéenne de la première heure, deux femmes questionnent le geste qui relie le présent, l’histoire et la mythologie. Deux souffles, deux générations et une même envie de beauté, de profondeur, de jubilation.
Dans l’univers antillais, Grande Mess ne désigne pas un culte chrétien. Clémence Baubant nous amène vers la face cachée du déboulé, le carnaval de la Guadeloupe, à partir de rencontres avec les participant·es de cette marche dansée et codifiée. Dans un univers sonore renouvelé, trois femmes revisitent le rapport intime du corps à la marche et aux rythmes, où surgissent des reflets acoustiques de la procession. Sur le plateau, le geste dansé en trio relie les temps immémoriaux à la culture pop et aux figures mythologiques ou historiques, telles Ladjablès ou la Mûlatresse Solitude, immortalisée par André Schwarz-Bart.
La seconde proposition de la soirée, Le Sacre du sucre, semble d’abord évoquer les plantations et donc l’esclavage. Sauf que Lēnablou cultive un dialogue entre corps dansant et corps sonore – elle partage le plateau avec deux musiciens – qui ne vient « revendiquer ou dénoncer quoi que ce soit ». Ayant fait carrière aux États-Unis et en Amérique latine en retraçant l’intelligence corporelle de la danse Gwoka, Lēnablou - figure incontournable de la danse contemporaine en Guadeloupe trop rarement invitée sur les plateaux européens - tire de la tradition une danse pure et dégagée, libérant la vérité universelle d’une femme qui n’a plus rien à prouver.
ATELIER TECHNI'KA avec Lēnablou autour de la pratique de la danse Gwoka et de ses influences contemporaines
Mardi 8 octobre 2024 de 10h à 13h / Studio de Flore / Adultes tous niveaux
Lēnablou, Docteure en anthropologie de la danse, danseuse, chorégraphe et pédagogue, a un parcours atypique, à la croisée des champs artistique, culturel et académique. Le long processus d’analyse didactique du Gwoka, danse traditionnelle de Guadeloupe, qu’elle entame au début des années 90, aboutit à l’élaboration d’une nouvelle technique corporelle qu’elle nomme Techni’ka, constituant aujourd’hui un outillage pour la création contemporaine, et au développement de la théorie du Bigidi et de l’esthétique du désordre. Dans le cadre des masterclass, après un apprentissage des enseignements théoriques de base de la Techni'ka et une approche sensible du Bigidi, les participant.es sont amenés à s'impliquer dans un processus de création.
RENCONTRE SUR LE GWOKA avec Lēnablou, Clémence Baubant, Chantal Loïal, Max Diakok et Kalil Bat
« Grande Mess » et « Le Sacre du sucre » célèbrent une même envie de beauté, de profondeur et de jubilation, pour deux chorégraphes femmes qui questionnent le geste, reliant présent, histoire et mythologie !
Les danses urbaines, telle une fête de la rencontre. Le duo tout-terrain de Marco da Silva Ferreira saute les frontières entre Schubert et cultures urbaines, avant que Princess Madoki ne transforme Le Carreau du Temple en dancefloor, par une ode joyeuse au chic, au glamour, à la jeunesse et à la liberté.
Sur une création sonore à partir de la Fantaisie en fa mineur de Franz Schubert, une fille et un garçon sur pointes de sneakers se chamaillent par la danse, tels un frère et une sœur. Et petit à petit, leur duel qui avait débuté dans la joie d’une technicité virtuose, avance sur d’autres terrains, découvrant la complicité, la sensibilité et peut-être l’âge adulte. Chaussés de bottes très spéciales car à bouts rigides, iels associent la frappe du sol à une idée du piqué, empruntée à la danse dite classique. Sans s’interdire quelques clins d’œil envers la contre-danse baroque. Une fantaisie déjà majeure !
Dans D.I.S.C.O. (Don't Initiate Social Contact with Others) de Princess Madoki, huit danseurs·euses et une DJ aux personnalités et styles très personnels fêtent la danse telle une explosion de joie, captant avec ferveur le sentiment de libération qui accompagna la fin des confinements et le besoin viscéral de retrouver la communauté festive de la nuit. Aussi la reine du Waacking a imaginé une immersion collective dans l’ambiance des clubs, pour en finir avec le sentiment d’enfermement. Et si le Waacking, cette danse née dans les clubs gay de Los Angeles dans les années soixante-dix au sein des communautés afro- et latino-américaines, était encore aujourd'hui un chemin de la libération pour imaginer l'être-ensemble ?
Une soirée double de spectacles qui sautent les frontières des danses urbaines, telle une fête de la rencontre, avec les chorégraphes Marco da Silva Ferreira et Josépha Madoki !
Nom complet du spectacle : Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n'existe pas et qui par ailleurs n'est pas droit)
Pourquoi, quand et comment la nudité a-t-elle un sens sur scène ? Enfin, un chorégraphe défie frontalement la question, sans détour ni métaphore, dans une forme pétillante, entre fausse conférence et danse vraie.
Dans le droit chemin de sa première pièce Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver, présentée au Carreau du Temple en 2018, Sylvain Riéjou poursuit son exploration vidéo-chorégraphique de l’acte de création en partageant l’intimité de ses questionnements d’artiste.
Publiée sur Internet en 2010, sa vidéo-danse Clip pour Ste Geneviève, pourtant chaleureusement accueillie par le public lors de festivals de danse, tombait sous le joug d’une interdiction de circuler sur la toile. Législateur : Dailymotion. Motif invoqué : caractère pornographique.
S’est alors dessinée une interrogation sur les paradoxes de la représentation du corps dans l’art et dans la publicité : pourquoi un corps donné à voir dans toute sa vérité, donc nu, sur un plateau, dans une visée artistique, choque-t-il bien davantage - les enfants comme les adultes - que toute vidéo aux allusions clairement sexuelles, à but commercial ?
Imposant challenge pour un interprète qui a mis des années à abdiquer devant le fantasme de l’Apollon athlétique et ténébreux pour accepter son corps blanc, mince et imberbe, ce nouveau solo tente de démêler la confusion fossile entre nudité et obscénité.
Dans un climat chatoyant d’autodérision, déjouant le parfum de scandale que suscite le nu, Sylvain Riéjou propose son lexique du dénuement et le met en pratique avec son propre corps pour mettre en évidence que c’est là l’acte le plus engagé et engageant du danseur. Il nous rappelle, avec une étonnante pudeur, que toute création artistique est intrinsèquement une mise à nu.
Spectacle inclus dans votre soirée : VACA - Anna Chirescu
Entre théâtre et chorégraphie, un ensemble de quatre interprètes, doués dans les deux registres, met en jeu la circulation de la parole comme une architecture mentale aux dimensions insondables.
Dès les premiers instants, tout compte. Chaque micromouvement, le moindre battement de paupière, le rythme propre d’une main qui se tend, tout compte. Comme dans la vie. La pièce décrit ce que le langage crée dans l’espace, cette substance intangible et pourtant quasi-organique, la construction de nos identités par l’oralité, la difficulté de s’exprimer. En vis-à-vis, Vincent Thomasset, pour notre plus grand plaisir, va jusqu’à mettre en scène la perplexité, explorant le large royaume de l’incompréhension, la complexité à transformer des mots reçus en images limpides.
Un vaste réseau de regards entre les comédiens élabore peu à peu une structure à quatre corps qui, dans le même temps, ne font qu’un, au sens où ils sculptent l’espace. L’auteur-metteur en scène a écrit un texte simple, drôle, mais qui, l’air de rien, flirte avec une élégante mise en abîme, provoquant du moins un subtil choc télescopique, à l’instar de son titre. À l’écoute, dans Ensemble Ensemble, il y a « semblant ». En plein milieu. Portée par une création sonore et lumineuse exceptionnelle, la pièce fait apparaître et disparaître les acteurs, donne à entendre la voix des uns par la bouche des autres via un dispositif de doublage en direct : se creusent alors des décalages cocasses entre les voix et les personnes, les personnes et les gestes.
Transportées du son d’un clavecin baroque à l’admirable composition électro de The Noise Consort, la musicalité pure des mots, comme vidés de leur sens, les cacophonies de musique et de voix, de troublantes assonances, les dialogues décousus jusqu’au délire, éploient l’immense panel des formes langagières.
C'est un poème d’un amour infini, porté par des interprètes d'une qualité de présence et d'une plasticité visuelle impressionnantes. Ils habitent le plateau sous plusieurs formes (duo, solo, quatuor, sextet), selon un triptyque. Le premier tableau, apocalyptique, évoque ce moment mouvant du deuil, ce temps post-traumatique qui imprime une torpeur au corps abandonné. Le deuxième est l'interprétation figurale en solo d'une lettre à l’absent, “Le soleil sera noir comme le trou dans mon corps.” Enfin, c’est une communauté humaine qui cherche par le corps à ritualiser l’absence et la présence, la solitude et la relation, afin de les transmuter, et à appeler ainsi la lumière par-delà la douleur, sur La Passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach.
Une éloquence des images de plateau, une expressivité des rétentions et des gestes traversent la danse. La grande chorégraphe flamande ne se départit pas pour autant de son abstraction lunaire, de l'extrême précision de l'écriture des corps dans l’espace, mêlée de géométrie, de fluidité, de répétition et de minutie, qui constituent sa signature depuis 20 ans.
Ici, dans une symbiose quasi-obsessionnelle, le mouvement est étroitement lié à la composition musicale, notamment à la pulsation rythmique fondamentale de la musique électronique de Mika Vainio, jusqu'à coïncidence parfaite, troublante. On sort de cette pièce comme d'un bel enterrement, émus mais soudés, chargés d'émotions mais allégé par la brise de ce "je t'aime" dansé.
En partenariat avec le festival Faits d’hiver et le Centre culturel suisse à Paris Avec le soutien de l'Onda - Office national de diffusion artistique
Planté dans sa boîte à théâtre, navrant et attendrissant pantin, un soldat aboie ses convictions, ou plutôt celles qu'on lui a enfoncées dans le crâne. Toujours au garde-à-vous, cerné de microphones tel un grand orateur, il laisse seules ses lèvres s'agiter, dont sortent par flots les mots de la guerre, de la résignation, de la témérité insensée, de l'aveuglement. Dans sa bouche résonnent l'errance et l'endoctrinement des légionnaires, répétant à coups de cris féroces ce qu'on leur dicte, chants militaires ou devises de guerriers. Sa gorge est un cratère. Celui d'un volcan en éruption déversant une lave d'émotions enfouies qui, à peine jaillies, durcissent au contact de l'air en une forme de slam. Les gestes mécaniques, le regard fixe et hagard disent tout de la perte. Ici pourrait être ailleurs. Et vice versa.
Une performance vocale et physique soulignée par la pertinence du dispositif dramaturgique d'Hubert Colas, simple, drôle, ironique, efficace : mettre en scène le légionnaire en civil, planqué derrière son bosquet de micros à pieds, et faire porter le képi et les fanions au moniteur télé qui retransmet en direct son portrait en plan américain.
Mot caillou, le on scande le texte de Sonia Chiambretto. Car les képis blancs ne sont plus des individus, mais les organes d'un groupe, d'un improbable "on". Venant de toutes origines, ils inventent leur langue à eux, sentimentale, sédimentaire et imagée, qui se resserre autour d'un patrimoine commun, le chant de la peur, de la renonciation, mais aussi de l'espoir et du rêve. D'un sujet délicat et de la matière sonore de cette langue du soldat, qu'elle appelle "langue française étrangère", Sonia Chiambretto extrait un joyau brut.
Gravitant autour d'un même centre, la marche s’accélère en tournoyant, dévoilant la mécanique d’une relation à deux. Le mouvement constant se meut en une partition captivante, rigoureuse et fragile, composée de courbures, d'entrelacs et d'ondulations, selon le motif chorégraphique répétitif qui continue d'évoquer un déplacement sur une longue distance en décrivant un cercle. Chaque posture paraît découler naturellement de la précédente et déterminer la suivante, comme dans la vie. Des formes fugaces émergent le long de cette trajectoire en orbite, révélées et soulignées par la création subtile de l'univers musical et lumineux. Peu à peu s'estompe la limite entre les deux corps, jusqu'à disparaître tout à fait. Les mains touchent les épaules, le visage de l'autre. Ils se fondent délicatement en un seul corps, sans plus d'altérité.
Si en résulte pour le spectateur une danse plus voluptueuse que "savante", il s'agit pourtant bien dans sa genèse d'un long laboratoire d'expérimentation. En témoigne l'impeccable précision, digne d'une Anne Teresa De Keersmaeker, dans la symétrie ou l'asymétrie, la synchronicité et les variations gestuelles. C'est aussi là le fruit d'une recherche plus vaste sur le mouvement perpétuel et l'évolution de la matière. L'effervescente curiosité physique, technique, scientifique et artistique qu'ont en commun les deux artistes trouve ici son éclosion dans l'invention d'un vocabulaire chorégraphique d'exception.
Pur éblouissement de danse. Incarnée par quatre interprètes magistraux, dont la solidarité sur le plateau envahit les spectateurs par vagues de frissons, la dernière pièce de Léo Lérus poursuit les courbes d’une signature unique. Portant avec élégance l’héritage caribéen, à l’appui d’outils sans cesse affûtés, sa démarche le pose depuis dix ans comme un créateur d’exception sur la scène contemporaine.
Les danseurs entrent en scène devant un grand écran luminescent, qui se reflète au sol. Une marche simple mais urgente dicte des croisements, au coeur desquels bat la musique des pas. Soudain, une musique allègre emporte la danse, puis les mouvements de groupe se dessinent, la musique traditionnelle faisant place à un univers électro, vif, scandé. Les corps, athlétiques, sculptés, magnifiques, nous happent ; il est impossible de détacher son attention une seule seconde de cette profusion de lignes et d’arabesques exaltées, d’une implacable précision. Avec ardeur et sensualité s’enchaînent quatuors sur percussions riches, duos vus de dos sur musique minimale, ou d’extraordinaires performances découpées sur des carrés de lumière blanche, jusqu’au final, décapant.
Léo Lérus a inventé un vocable directement issu de la musicalité et de la théâtralité du Léwòz, une danse mariée au Gwo-Ka, langage musical d’origine africaine né lors de la traite des Noirs, principalement joué avec des tambours.
S’inspirant ici de la thermodynamique de l’évolution observant l’« entropie » - mesure du degré de désordre de tout système -, il reconsidère avec ses danseurs la notion d’énergie, selon un regard enrichi d’interactions techniques entre chorégraphie, interprétation, dramaturgie et environnement sonore et musical. À n’en pas douter, il y en aura d’autres, mais Entropie, tel un micro-organisme vivant, est un puissant aboutissement de cette recherche.
Mes Horizons - Gladys Demba
Focus danse sur la jeune création guyannaise présenté en avant-première du spectacle Entropie
La Guyane est un terrain de croisements entre les premiers peuples amérindiens, les Bushinengue – descendant·e·s d’esclaves africain·e·s né·e·s du marronnage – et les Créoles. Mais « peu importe le mélange que l’on a dans le sang, ici, nous avons tou·te·s des valeurs de chaque communauté » rappelle Gladys Demba. C’est avec des questions essentielles et intérieures sur les différentes cultures guyanaises que la chorégraphe explore son identité. À l’âge de 6 ans, elle rencontre la danse en Guyane française, sa région. Elle parcourt ensuite plusieurs écoles en métropole et ailleurs, enseigne à son tour la danse et développe son écriture chorégraphique sous le regard bienveillant du chorégraphe Thomas Lebrun, directeur du CCN de Tours et de Norma Claire, directrice du CDCN de Guyane Touka Danses. Solo signature, Mes Horizons joue des influences et des fulgurances, pour trouver sa danse.
- Texte de Léa Poiré pour l’Atelier de Paris / CDCN
Retrouvez notre interview de Léo Lérus :
En partenariat avec l’Atelier de Paris - Centre de développement chorégraphique national / festival JUNE EVENTS, le chorégraphe caribéen Léo Lérus vient éblouir la scène du Carreau du Temple avec sa dernière création « Entropie ». En ouverture de soirée, Gladys Demba présente « Mes Horizons », un premier solo ambitieux