Au programme : des spectacles en soirée, un cours de danse, des ateliers, des installations vidéo et des expositions axées sur la représentation du corps contemporain !
Spectacles
Un cœur réduit à un point
de Marie-Jo Faggianelli 18h-18h25 Studio de Plume
Marie-Jo Faggianelli explore les liens entre passé et présent, utilisant le crin végétal comme symbole de mémoire et de légèreté. Ce spectacle interroge la notion de temps dansé et passé, dans un dialogue poétique entre mémoire et réinvention.
Dans un solo en forme de récit chorégraphique et autobiographique, Myriam Soulanges plonge dans son histoire familiale pour dessiner les lignes d’une pièce dénonçant la domination patriarcale et coloniale. Danse, parole et archives sonores s'entremêlent pour interroger petite et grande Histoire.
Danser Ensemble est un spectacle d'Alice Davazoglou, jeune femme trisomique passionnée de danse, qui réinvente la place des personnes en situation de handicap dans la danse contemporaine. Elle partage sa création avec dix chorégraphes-interprètes, mettant en valeur l'inclusion, la diversité des corps et la collaboration collective.
de Lenio Kaklea / BODHI PROJECT 22h-23h10 Salle de spectacle
Interprété par 5 formidables danseurs·euses du BODHI PROJECT, Chemical Joy dresse une critique douce mais efficace des contradictions de la culture jeune d'aujourd'hui. Visible pour la première fois en France à l'occasion d'une tournée dans les plus grands festivals européens de danse !
Nadia Vadori-Gauthier, Denis Darzacq, Alice Davazoglou et Thibaut Ras, Fabrication Maison En continu / 17h30-19h
Entre expositions photo et installations vidéo, les arts visuels investissent la Halle du Carreau du Temple afin d'explorer les liens entre danse contemporaine, corps et art à l'occasion du Festival Everybody.
Au programme : des spectacles en journée et en soirée, des cours de danse et de bien-être, des ateliers créatifs, des installations participatives et expositions axées sur la représentation du corps contemporain !
Spectacles
Figuring Age
de Boglárka Börcsök et Andreas Bolm 14h30-15h30 et 17h30-18h30 Studio de Flore
Une expérience inédite à vivre entre solo théâtral saisissant et installation plastique poétique. Une déclaration d’amour rendant hommage aux pionnières de la danse moderne hongroise, présentée pour la première fois à Paris !
Olivier Dubois, danseur et chorégraphe de renommée internationale, se livre dans un solo interactif et introspectif, où il explore la mémoire du corps et de son art, avec humour et exigence. « Dès qu’il apparait sur scène, il envoie valser d’un coup de reins tous les clichés. »Le Monde
Découvrez La Sirène à Barbe, un cabaret drag venant tout droit de Dieppe où glamour, diversité et performances enlevées s’unissent pour une soirée magique et inoubliable !
Lunettes de métamorphose avec Lucas Tortolano, tarot inclusif avec Richard Otparlic, illustrations contre la grossophobie avec Anne-Isabelle Lucas et les étudiant·es de l'École de Condé, broderie militante avec Marthe Drucbert et sérigraphie d'affiche avec Roman Rolo / Éditions La Raclure.
15h-16h15 / En partenariat avec Philosophie magazine / Salon (niveau - 1)
Comment l’art, en particulier la danse, participe à renverser notre vision du handicap ? C’est à ce sujet que dialogueront un philosophe, une formatrice et deux artistes. Modérée par Cédric Enjalbert, rédacteur en chef adjoint de Philosophie magazine.
Invité·es :
Angelina Bruno, danseuse hip-hop révélée lors des cérémonies des Jeux Paralympiques de Paris 2024, danse-thérapeute, autrice
Alice Davazoglou, chorégraphe, interprète et autrice-dessinatrice
Françoise Davazoglou, enseignante et formatrice, co-fondatrice de l'association ART21
Bernard Andrieu, universitaire, philosophe, spécialiste de l'épistémologie du corps
Nadia Vadori-Gauthier, Denis Darzacq, Alice Davazoglou et Thibaut Ras, Fabrication Maison
Entrée libre / Halle
Entre expositions photo et installations vidéo, les arts visuels investissent la Halle du Carreau du Temple afin d'explorer les liens entre danse contemporaine, corps et art à l'occasion du Festival Everybody.
« L'art le plus noble est de rendre les autres heureux » Phineas Taylor Barnum
Plongez dans l’univers envoûtant du célèbre cabaret de Dieppe, La Sirène à Barbe ! Nos créatures fabuleuses – drag-queens, circassiens, chanteurs et danseurs – vous transportent dans un monde glamour, audacieux et irrésistiblement sexy, où la performance vocale, physique et humoristique atteint des sommets éclatants !
Laissez-vous séduire par une soirée inoubliable, mêlant sensualité subtile, humour mordant et éclat de paillettes ! Sur scène, des corps célébrant la diversité s’offrent à vous, incarnant un cabaret de liberté, de différence, d’étrangeté et de poésie. Préparez-vous à être émerveillés par des numéros époustouflants, des costumes à couper le souffle et une ambiance électrique qui vous fera vibrer !
La genèse du cabaret
En 2018, Nicolas Bellenchombre est victime d’une violente agression homophobe lors d’une promenade à Dieppe, accompagné de son ancien compagnon et fredonnant du Diane Tell. Ce drame, marqué par des blessures graves – crâne fissuré, fracture du sinus, nerf sectionné... – plonge Nicolas dans une dépression profonde. Les traitements médicaux entraînent une prise de poids de 30 kilos en un an, mais ce qu'il appelle « la baleine » émerge de cet océan de souffrance sous le nom de scène Diva Béluga.
C’est à travers cette identité que Nicolas donne vie à un cabaret unique aux multiples visages à Dieppe. Avec son père, il retape un ancien cinéma en plein cœur de la ville, coincé entre la pharmacie et le kebab. Ouvert le 11 juin 2021, ce lieu inclusif s’adresse à tou·tes : « les bourgeois, les prolos, les gens qui pensent qu'ils n'aiment pas les PD », les vieilles mémés et les bébés freaks qui se trouvent trop gros, trop petits, pas assez sexy. Symbole de diversité et de tolérance, le cabaret La Sirène à Barbe fait vivre leur haute idée de la fête, des fantasmagories et de la résistance.
La Sirène à barbe, star de cinéma
Le 2 octobre 2024, sort dans les salles obscures le film La Sirène à Barbe. Car oui, le créateur du cabaret Nicolas Bellenchombre est aussi cinéaste ! Il signe, avec Arthur Delamotte, un long-métrage inspiré de l'histoire du lieu. Le film, dans lequel les artistes jouent leur propre rôle, raconte l'histoire d'un jeune pêcheur, Erwan, qui tombe sous le charme de cette troupe attachante. Découvrez la bande annonce du film en cliquant ici !
Découvrez La Sirène à Barbe, le cabaret de Dieppe où glamour, diversité et performances époustouflantes s’unissent pour une soirée magique et inoubliable !
Pensée comme un laboratoire immersif, LA CREOLE est la fusion parfaite entre un sound system et une soirée techno underground, le tout saupoudré d’énergie carnavalesque avec un soupçon de voguebeats : afro beats, bouyon, kompa, uk funky, gabber, zouk, cumbia, techno, électro, dancehall, Gwoka, Hip Hop, socca…
Véritable espace d’expressions interculturel, on y célèbre des entités musicales issues de la diversité des territoires et diasporas créoles, rendant possible un dialogue entre les musiques issues des cultures afro, latino, caribéennes et la scène clubbing européenne.
À la croisée des genres, LA CREOLE s’appréhende comme un voyage dans lequel chaque DJ invité·e livre une vision transversale de cette philosophie festive et musicale. Sylvere, Greg et Missy DK en sont les DJ résident·es, ils donnent le ton , mais bien d'autres sont invité·es à partager leur énergie et créativité avec ce collectif pluriel ainsi que tous leurs incroyables danseurs.
Pleinement animée par la danse et le partage, on y célèbre les diversités qu’elles soient de genre, de sexe, d’origines, de couleurs et plus encore… La volonté du collectif est de rassembler et transmettre ce brassage de façon inclusive !
Un récit chorégraphique qui dénonce la domination patriarcale et coloniale
Dans un solo en forme de récit chorégraphique et autobiographique, Myriam Soulanges plonge dans son histoire familiale pour dessiner les lignes d’une pièce dénonçant la domination patriarcale et coloniale. Danse, parole et archives sonores s'entremêlent pour interroger petite et grande Histoire.
« Papa, tu réponds quoi quand on te demande d’où tu viens ? » C’est la première question posée par la chorégraphe Myriam Soulanges à son père Socrate, guadeloupéen immigré à Paris en 1954. Un processus de remémoration se tisse alors autour des archives familiales et des souvenirs partagés : les émissions de radio de son père sur France Culture, Les Nuits Magnétiques, ses photographies en noir et blanc de personnalités comme Tina Turner, Marvin Gaye, Léopold Sédar Senghor, mais aussi les photos de famille où elle-même se retrouve aux côtés de sa mère et de sa sœur.
Cover est un solo, un dialogue croisé avec la figure du père, mêlant danse, parole et chant pour interroger les mécanismes d’oppression autour du corps noir, le racisme, le sexisme, de génération en génération.
Le titre Cover fait écho à l’époque où, à 17 ans, Myriam Soulanges était l’une des cover girls françaises, chantant et dansant en semi-playback sur des tubes comme Pump Up the Jam de Technotronic. Cette idée de cover, de reprise et de mise à distance, devient ici un outil permettant de faire émerger un récit sensible, parfois douloureux, où se croisent archives personnelles et luttes collectives. Cover devient ainsi un acte de réappropriation esthétique et identitaire, un croisement de cultures pop, créoles et féministes. C’est un manifeste de résistance, un geste où l’histoire se réécrit, où l’artiste s’affirme et se redéfinit avec force, poésie et résonance.
« Je suis Alice Davazoglou. Je suis chorégraphe. »
Danser Ensemble est un projet unique porté par Alice Davazoglou, une jeune femme trisomique passionnée par la danse. Avec ce spectacle, Alice s'affirme comme chorégraphe et invite à redéfinir la place des personnes handicapées dans le monde de la danse contemporaine. Elle écrit une danse qu'elle transmet à dix chorégraphes qu'elle connaît bien, avec qui elle a déjà partagé la scène. Ces chorégraphes, devenus des chorégraphes-interprètes, s’approprient sa création et l’interprètent chacun·e à leur manière.
Alice veut démontrer que, loin des stéréotypes, les personnes handicapées peuvent aussi être des créateurs et des artistes. Danser Ensemble est ainsi une invitation à réfléchir sur l’inclusion et la place de chacun·e dans la création artistique, en célébrant les différences et la richesse de chaque corps.
À travers ce projet, Alice souhaite avant tout partager son amour de la danse, sa vision du travail collectif et de l’apprentissage, et l’importance de la transmission. C’est un acte de réconciliation entre les corps et une véritable exploration des différentes manières de danser, où l’important est d’être ensemble, de créer ensemble et de s’exprimer librement.
Installation vidéo en lien avec le spectacle
Le spectacle se prolonge avec une installation vidéo, composée de onze capsules vidéos où chaque chorégraphe interprète la courte danse d’Alice Davazoglou à sa manière, et des dessins originaux de la chorégraphe. Un dispositif sur la genèse du spectacle à découvrir dans la Halle du Carreau du Temple en entrée libre !
Élu l’un des vingt-cinq meilleurs danseurs du monde en 2011, Olivier Dubois a dansé avec les plus grands et porté ses œuvres sur les scènes les plus prestigieuses. Douze ans après avoir signé sa première chorégraphie, Olivier Dubois livre un solo intime qui explore les recoins de la mémoire du corps et sa capacité à nous raconter une histoire de l’art.
Pour ce nouveau spectacle, il se présente seul sur le plateau. Sans artifice ni plan de repli, le chorégraphe et danseur se prête avec humour à un jeu qui pourrait tour à tour prendre la forme d’un tribunal ou d’un peep-show, voire d’une dissection. Soumis à un processus aléatoire mené par le public et dont il a lui-même fixé les règles, Olivier Dubois rend visite à quelques-uns des soixante spectacles auxquels il a pris part depuis le début de sa carrière.
Inspiré par le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, il embarque dans une traversée de fragments de danse pour mieux fouiller l’artiste, chercher dans le corps de l’interprète ce qui fait chef-d'œuvre et lire dans ses entrailles une possible destinée.
Chemical Joy est une performance de danse contemporaine qui explore la thématique de la jeunesse à travers une chorégraphie signée par Lenio Kaklea.
Un regard incisif sur la société de consommation et la quête du plaisir
Cinq danseurs de BODHI PROJECT (compagnie de danse contemporaine basée à Salzbourg) questionnent les influences extérieures qui façonnent l'identité des jeunes d’aujourd’hui, dans un monde saturé de produits, d’images et de messages censés être conçus pour les « jeunes ». Comment la société de consommation façonne notre quête de plaisir, souvent immédiat, à travers la musique pop, les réseaux sociaux, la mode, et d’autres stimuli.
Une expérience sensorielle et réflexive
Chemical Joy interroge la frontière entre plaisir et dépendance, en exposant les mécanismes chimiques qui régissent nos émotions. À travers des mouvements puissants et un univers sonore immersif, Chemical Joy invite le spectateur à une réflexion sur les pressions sociales et culturelles qui influencent les jeunes.
Avec les danseurs, Lenio Kaklea crée une partition chorégraphique qui interroge ce que signifie être, ressentir, paraître, ou simplement s'identifier (ou non) à la jeunesse d’aujourd’hui.
Une performance-installation immersive et intergénérationnelle
La chorégraphe et danseuse hongroise Boglárka Börcsök et le réalisateur Andreas Bolm développent un solo original entre installation plastique et performance. Figuring Age, une expérience immersive et transgénérationnelle qui explore les origines de la danse moderne hongroise tout en se penchant sur le grand âge.
Un spectacle en deux temps, entre passé et présent
Le spectacle se déroule en deux parties. La première partie débute dans un espace circulaire entièrement blanc, où le public est plongé dans une « séance fantôme fictive » venant à la rencontre de trois danseuses âgées de 90 à 101 ans : Éva, Irén et Ágnes. Toutes les trois sont des pionnières de la danse moderne en Hongrie dans les années 1930. Toutes les trois sont incarnées par le corps et la voix de la danseuse Boglárka Börcsök qui leur permet de revenir sur scène. Ces trois danseuses, la chorégraphe les a rencontrées sur un projet de film documentaire, The art of movement, réalisé avec Andreas Blom à partir de 2015. En leur redonnant vie sur scène, Boglárka Börcsök retrace le parcours de ces femmes qui ont transformé leur pratique de la danse pour survivre aux bouleversements socio-politiques du XXe siècle (Seconde Guerre mondiale, condition de la femme…).
La seconde partie du spectacle est une installation vidéo où les spectateurs·rices découvrent les entretiens originels filmés des trois danseuses, enrichissant l’œuvre d’une profondeur historique, intime et personnelle, faisant écho à la première partie performative de la pièce.
Une réflexion profonde sur la mémoire corporelle et le temps
Figuring Age explore comment la résilience, le silence et le traumatisme se transforment en mouvements inscrits dans le corps. Le corps vieillissant et sa mémoire corporelle interrogent la manière dont le corps porte en lui plusieurs couches de temps, de mémoire et d’expérience. La lenteur et la fragilité des corps vieillissants demandent une attention particulière et offrent au public un espace de réflexion sur sa propre relation à l’âge, à la vieillesse et à la mort. Figuring Age est une déclaration d’amour pudique et sensible permettant de comprendre les apports de chaque génération sur l’évolution des pratiques artistiques.
=> Pour en savoir plus sur le spectacle, lire l'entretien de Boglárka Börcsök sur Cult.news
Figuring Age explore la danse, la mémoire et le vieillissement à travers une performance immersive, rendant hommage aux pionnières de la danse moderne hongroise !
Marie-Jo Faggianelli habite les espaces scéniques comme elle habite le monde : avec une poésie singulière et une présence qui traverse le temps. Depuis des années, elle sillonne ces espaces avec insistance, inscrivant son corps et son art dans une durée qui dépasse le présent. Sa danse, profondément ancrée dans un rapport au temps englobant passé, présent et futur, se déploie dans une forme d'intemporalité.
Dans cette démarche, Marie-Jo Faggianelli a ressenti le besoin de revisiter une pièce fondatrice de son parcours : Un Cœur réduit à un point. Créé en 1997 aux Chorégraphiques de Tours, ce solo emblématique incarne les liens profonds qu’elle tisse entre passé et présent. Cette œuvre fait résonner les échos d’une mémoire vivante, où le crin végétal, à la fois source d’inspiration et élément scénographique, joue un rôle central. Ce matériau, mobile et poétique, devient un support de rêverie et nous invite à une introspection, tout en nous libérant de notre condition de pesanteur.
Un Cœur réduit à un point est aussi la mémoire vivante de Ciel intermédiaire, une autre œuvre fondatrice de Marie-Jo Faggianelli. À travers ce solo, elle questionne la notion de temps dansé, un temps épaissi et enrichi par les années, porté par une quête poétique sans fin. Le corps, allégé et conscient des métamorphoses successives, révèle des espaces d’éternité traversés par la danse.
Cette reprise d’Un Cœur réduit à un point pose la question de la relation entre l’inaltérabilité de la danse et l’instabilité du corps, marqué par le passage des années. Comment maintenir la pureté de la danse, à presque trente ans d’intervalle, tout en faisant face aux transformations physiques inévitables ? Ce projet explore cette tension avec délicatesse, dans un dialogue entre la mémoire du corps et sa perpétuelle réinvention.
Marie-Jo Faggianelli revisite son solo fondateur qui tisse les liens entre passé, présent et futur, questionnant l’intemporalité de la danse et la mémoire du corps à travers le temps.