UNARMOURED
En faisant tomber les armures dans les corps et dans les têtes, Clara Furey invoque une sensualité nouvelle, dansée dans une écoute absolue de soi et de l’autre. Une fête intime d’où émerge une nouvelle forme de beauté et d'attention.
Entre l’espace, la musique et le corps, Clara Furey refuse toute hiérarchie. Et aucune armure ne tient en ce quatuor où chaque interprète trouve un espace sur mesure et chacun·e se met à l’écoute des réalités corporelles des autres. Ainsi on danse, comme pour un rite intime, cette rave sensuelle où les énergies circulent librement, dans une jouissance intime et poétique.
Être unarmoured, sans armure donc, c’est transcender les limites du corps pour renouer avec des sensations érotiques primordiales, libérées des conventions et jugements. Cet érotisme-là est traversé d’ondes cosmiques et nourri d’impressions reçues au cours de sa vie. S’adressant moins à l’autre qu’à la matière ou au vide, il passe ici par les soins et l’empathie convoqués par Clara Furey, autant pendant le processus de création que sur le plateau.
La québécoise, qui a tant travaillé aux côtés de Benoît Lachambre et qui est également chanteuse, place ici le rapport à la musique à l’intérieur du corps qu’elle aborde comme une entité qui se transforme au fil du temps. C’est par une recherche sur la multiplicité des soi et des identités genrées, aussi fluides que nos territoires intérieurs, qu’UNARMOURED démontre qu’un autre érotisme est possible !
Une danse intime où corps et esprits se déshabillent pour révéler une sensualité fluide et libre et ouvrir la voie à une beauté radicale et poétique !
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Roméo
Entre rock, rap et énergie hip-hop, quel serait un Roméo au temps des réseaux sociaux, face à sa Juliette rêvée ? Comment gérer aujourd’hui le tourbillon émotionnel de l’adolescence, si l’amour se trouve soudainement interdit ?
« Qu’est-ce que grandir, pour un garçon ? Quels sont les bouillonnements qui nous traversent, quand notre voix et notre rire se transforment, quand on a l’impression d’avoir poussé trop vite », demande Marion Lévy.
En 2016, l’ancienne interprète d’Anne Teresa De Keersmaeker s’adressait aux enfants en dansant seule Et Juliette, pour questionner l’émancipation et les premiers émois amoureux. Il fallait donc lui offrir un Roméo. Le voici, dans l’intimité de sa chambre d’adolescent, confronté à ses propres bouillonnements. Et si toute rencontre amoureuse était soudainement interdite ? Elle l’était de fait, à l’heure des confinements. Mais cette situation ne faisait-elle pas de tou·te jeune amoureux·se un Roméo ou une Juliette privé·e du moteur de la vie ?
Affrontant les désirs d’amour et de liberté d’un collégien en pleine transition hormonale, le danseur-acteur Julien Boclé dialogue avec son double, le guitariste et chanteur Léo Nivot. Ensemble, ils nous offrent un concert chorégraphique d’une intensité toute shakespearienne. Mais dans sa véracité confondante, la danse détient aussi le pouvoir d’échapper au sort tragique. Aussi ce Roméo pourrait bien être une pièce lumineuse.
Atelier de pratique chorégraphique et théâtrale avec Marion Lévy
Samedi 8 novembre 2025 de 14h à 17h / Salle de spectacle
Ados et adultes, tous niveaux
Billet atelier + spectacle : 22€ à 32€ (22€ avec la Carte Carreau)
Réservez en cliquent ici !
Entre rock et hip-hop, Marion Lévy met en scène un Roméo d’aujourd’hui, vivant les vertiges de l’adolescence dans l’intimité de sa chambre !
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Rave Lucid
L’expérience de la danse électro, dans la lucidité d’une fête partagée ! Pour se laisser hypnotiser par les rythmes d’une musique au succès planétaire et par l’inépuisable énergie des reines et rois du clubbing à la française.
Reconnue mondialement pour sa danse hip-hop, Laura Defretin a fondé Mazelfreten avec Brandon Masele, champion du monde en danse électro, style urbain français si enjoué et prolifique. Cet univers, avec son partage des énergies et son sens de la communauté, est devenu leur passion commune : rythmes électro, house et techno, jeux de bras aux mouvements paradoxaux, virtuosité atypique…
Tout cela fait de Rave Lucid un manifeste joyeux, récompensé par plus de cent représentations à travers le monde qui ont largement contribué à faire connaître et apprécier cette culture au-delà des clubs. À l’origine une danse pour solistes, bien que pratiquée dans une effervescence collective, l’électro trouve ici une forme scénique soigneusement orchestrée, portée par une dizaine d’Eboï et Equeenz (danseurs et danseuses électro) qui font évoluer les codes du clubbing et des battles. Une forte présence de la musique en sus, Rave Lucid séduit par son écriture en mode Mazelfreten : spontanée, engagée et viscérale, promettant au public des effets d’hypnose et de transe.
Atelier Initiation à la danse électro avec la compagnie Mazelfreten
Jeudi 2 avril 2026 de 19h à 21h30 / Salle de spectacle
Ados et adultes, tous niveaux
Billet atelier + spectacle : 22€ à 32€ (22€ avec la Carte Carreau)
Réservez en cliquent ici !
Avec « Rave Lucid », Mazelfreten orchestre une fête électro hypnotique, où la puissance du collectif et la virtuosité des corps font vibrer la scène !
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Mellowing
L’écriture singulière, fluide et vibrante de Christos Papadopoulos méduse et aiguise le regard. Un raffinement à fleur de peau, mis en valeur par un ensemble d’interprètes en pleine maturité.
Pendant son enfance, Christos Papadopoulos était fasciné par les mouvements fusionnels des bancs de poissons et nuées d’oiseaux. Chorégraphe, il s’intéresse aujourd’hui aux vibrations invisibles qui traversent les groupements humains quand ils sont exposés à des champs énergétiques ou influences atmosphériques. Comment réagiront les interprètes ? Quels écosystèmes vont se constituer ?
Sur une musique électro aux vibrations euphorisantes, onze corps se déhanchent avec subtilité, les bras pendulant dans un état de relaxation collective, pour libérer progressivement les énergies individuelles. L’Athénien qui chorégraphie aujourd’hui à grande échelle – pour le ballet de l’Opéra de Lyon ou le Nederlands Dans Theater (NDT) – se lance dans une aventure avec le Dance On Ensemble qui met en valeur la maturité et l’acuité d’interprètes de plus de 40 ans. Après avoir dansé avec la Batsheva, le Ballet Cullberg, William Forsythe, Marcos Morau et tant d’autres, ils et elles s’engagent dans MELLOWING (devenir moelleux), servant à merveille un univers tout en nuances.
Christos Papadopoulos explore la vibration invisible des corps mûrs, portée par des danseurs d’expérience dans une chorégraphie subtile et hypnotique.
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Haute Couture
La princesse du Waacking met en scène un défilé de mode dansant et percutant qui détourne les stéréotypes du genre. Un dialogue enchanteur entre corps, musique, mouvement et stylisme, en mode upcycling et sur des rythmes électro/house.
Après le succès international de D.I.S.C.O. – Don't Initiate Social Contact with Others, Josepha « Princess » Madoki – également remarquée pour sa collaboration avec Thomas Jolly pour un tableau de l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 et la chorégraphie de Roméo & Juliette à l'Opéra Bastille. Elle lance une rencontre entre danse et mode, formes d'expression artistique qui s'influencent mutuellement depuis des siècles.
Grande passionnée du rapport esthétique et social au vêtement, la cofondatrice du premier collectif français de Waacking présente en première mondiale Haute Couture "une collection en mouvement" pour huit danseur.euses d'univers variés (voguing, danse contemporaine, waacking...), en dialogue avec une composition originale de la DJ Naajet. Sous les coutures les plus inventives, les costumes sont ici l'œuvre du créateur de mode Mario Faundez, figure clé de l'upcycling qui réinvente son métier pour redonner un sens sociétal au vêtement. En écho, Gabrielle 'Coco' Chanel et autres stylistes de la nouvelle génération témoignent de leur relation au vêtement, alors que la danse se déploie avant tout en mode Waacking. Et finalement, Haute Couture culmine par un clin d'œil à la tradition des grands défilés, quand Josépha Madoki et Mario Faundez posent un regard sur la mode nuptiale, défiant tous les codes.
Atelier Waacking avec Josépha Madoki
Dimanche 14 décembre 2025 de 15h à 17h / Studio de Flore
Tout public à partir de 14 ans, tous niveaux
Billet atelier + spectacle : 22€ à 32€ (22€ avec la Carte Carreau)
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Josépha Madoki mêle waacking et mode upcyclée pour défier les stéréotypes de genre dans un défilé dansé électrisant !
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Prenons notre Temple
Comme disait les Poetic Lovers « Prenons notre Temple »*
En ce début de saison scorpionne, sur ces quelques jours où le monde hanté célèbre toutes les saintes et toutes les mortes, l’artiste Rébecca Chaillon fête ses 40 ans et propose donc tout naturellement de repousser les limites en (s’)orchestrant 40 heures de performances dans tous les recoins du Carreau du Temple.
La compagnie Dans Le Ventre invite donc à une expérience où on sacre le temps qui est passé, qui passe encore et celui qu’il nous reste à vivre. « Nous avons envie de prendre soin, de parler, de rêver, de regarder des œuvres ensemble, d’œuvrer ensemble. C’est une performance pour les artistes et pour le public. Certes on retraversera des performances connues, des complicités artistiques et militantes qui ont pavé les parcours des artistes de la compagnie. Mais on essaiera aussi de se dire « C’est quoi les 40 prochaines années » ? Comment prendre soin de soi et des autres quand la vie nous a fait cramer plus vite que prévu ? Comment procréer, épargner, construire en diaspora, en communauté précarisée, vieillir et mourir plus que dignement ? » Rébecca Chaillon et la Compagnie Dans Le Ventre
Au programme : ateliers, tables rondes, performances, dj sets, concerts, installations plastiques et performatives, marathon ciné, chaîne d’actualité performée, librairie, salle de sieste & podcasts, cantines solidaires...
*Pour celles et ceux qui n’ont pas la référence, Prenons notre temps est un tube musical, sorti en 1997, du groupe de RnB les Poetic Lovers.
Ouverture de la billetterie en septembre 2025
Pour souffler ses 40 bougies, l’artiste Rébecca Chaillon repousse les limites et (s’)orchestre 40 heures de performances dans tous les recoins du Carreau du Temple !
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L’envahissement de l’être (danser avec Duras)
Danser avec Duras, pour elle, grâce à elle ! Thomas Lebrun évoque la grande romancière, en gestes poétiques et en facéties bien inspirées. Un délicieux (auto-)portrait sur fond de conversations avec Bernard Pivot, dansé avec une délicatesse infinie.
« Comment voulez-vous que je me décrive ? Les portraits de moi, c’est les autres qui peuvent les faire ! » Marguerite Duras répond à Jean-Marc Turine (sur France Culture). Et son phrasé, c’est déjà de la musique. Depuis longtemps, Thomas Lebrun ne cesse d’écouter un recueil d’interviews radiophoniques de Marguerite Duras, enregistrées par l’INA sur plusieurs décennies : « Elle y partage des moments de vie, son regard sur la société, son rapport à la musique, sa vision de la création… ».
Thomas Lebrun capte les vibrations subtiles de l’écrivaine, se laisse envahir par cette personnalité hors du commun et lui répond par sa propre présence, son regard et ses gestes, en allant au bout du dépouillement. Et le portrait qu’on voit est peut-être celui du chorégraphe lui-même qui dévoile toute sa sensibilité dans l’art d’évoquer l’autre à travers sa propre danse. Aussi Thomas Lebrun invite les plus intimes des émotions à monter doucement à la surface, sur des chansons et musiques sublimes (Jeanne Moreau, The Who, Schubert…) et sous la magie d’éclairages en clair-de-lune. Quand il se glisse dans quelque personnage durassien, il sait en plus nous amuser, grâce à une autodérision à toute épreuve !
Ce spectacle a reçu le Grand Prix du Meilleur spectacle chorégraphique de la saison 2023 du Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre, Musique et Danse.
Atelier autour du spectacle avec Thomas Lebrun
Vendredi 30 janvier 2026 de 19h à 21h / Salle de spectacle
Adultes, tous niveaux
Billet atelier + spectacle : 22€ à 32€ (22€ avec la Carte Carreau)
Réservez en cliquent ici !
Thomas Lebrun danse avec la voix de Marguerite Duras, livrant un hommage délicat et facétieux où la poésie du geste rencontre l’esprit de l’écrivaine.
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Cri(s)…
Appel solitaire, clameur collective, boucan du corps. Quand le cri dessine une forme de résistance, la voix et les rituels deviennent des outils de la transformation, où cinq danseur·euses explorent les tensions entre contrôle et émancipation.
L'acte de crier peut être salutaire et salvateur. Un cri d'alarme, émis dans l'urgence, tantôt intime, tantôt public, seul ou en communauté. Un cri qui oscille entre douleur, joie et protestation... Alors crions, seul·e ou ensemble, fortement, subtilement ! Benjamin Kahn passe ici à l'écriture collective, et il s'y est préparé par une série de solos dont Bless the Sound that Saved a Witch like me pour Sati Veyrunes (présenté dans le cadre du Festival Everybody 2024), petite anthologie du cri à la lisière du solo et du chœur.
Ce « son » de la voix humaine revient donc dans une « (caco)-polyphonie des émotions » où Benjamin Kahn interroge les limites de l’affirmation de soi en explorant les relations entre corps, voix et rituels comme outils de transformation et de résistance. Son écriture rebondit sur Michel Foucault et son analyse des mécanismes de pouvoir, Gilles Deleuze et son approche du désir comme force créatrice ou encore Judith Butler et sa réflexion sur la performativité des identités.
Entre unissons et présences solitaires, un quintette humain interroge comment nous habitons notre corps, nos relations et nos espaces de liberté. Une quête identitaire « fluide » à partir de figures hybrides, mouvantes et troublantes, jusque dans des rituels contemporains inspirés de traditions calabraises.
*Cri(s)... titre provisoire
Benjamin Kahn réunit cinq danseur·euses pour explorer la force du cri, entre tension, rituel et affirmation de soin !
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Feijoada
Spectacle choréo-gastronomique de Calixto Neto
Objet de controverses passionnées, la feijoada est un symbole hautement politique de la gastronomie brésilienne. Dans cette œuvre choréo-gastronomique, Calixto Neto revient sur l’origine de cette recette, élaborée à partir des restes de viande des maîtres et issue de la cuisine des personnes réduites en esclavage. Des questions émergent : quelles sont les chairs les moins onéreuses ? Quels sont les corps frappés par l’inégalité ? Sans imposer de réponse, Calixto Neto et ses complices proposent un cadre : être ensemble, danser ensemble, manger ensemble, manger cette histoire, célébrer cet instant.
Feijoada est une expérience scénique immersive, née du désir d’explorer les strates de violence, de joie et de mémoire qui traversent l’histoire brésilienne et ses symboles. Sur scène, la préparation d’une véritable feijoada – plat emblématique du Brésil – devient le fil conducteur d’une soirée où le temps de cuisson épouse celui de la représentation.
Le public est convié à assister, en temps réel, à la confection de ce mets collectif, rythmée par une roda de samba : un cercle musical vivant où les chansons issues de la mémoire brésilienne dialoguent avec les gestes de la cuisine, les interventions dansées et les prises de parole des artistes. Trois axes – la cuisine, la musique et la performance – s’entrelacent pour tisser une réflexion sensible et engagée sur l’histoire, l’identité et l’actualité du Brésil. À travers cette célébration partagée, le spectacle Feijoada cherche à démystifier ce symbole culinaire national, à en révéler les multiples visages et à ouvrir un espace de dialogue sur le Brésil noir contemporain.
Réunissant sur scène danseur·euses, musicien·nes, slameur·euses et conteur·euses, le spectacle fait de la scène un lieu de partage, d’écoute et de réflexion, où l’art se mêle à la convivialité du repas. C’est une invitation à repenser ensemble les récits, les traditions et les identités, à travers la chaleur d’un plat et la puissance de la création collective.
Manifestation organisée dans le cadre de la Saison Brésil-France 2025
Feijoada : un plat, une histoire, une scène où mijotent mémoire, lutte et célébration collective du Brésil noir !
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Showgirl
Dans le Las Vegas des shows clinquants, un « oratorio techno » chanté et dansé par Marlène Saldana, à partir du film culte Showgirls de Paul Verhoeven qui suit le personnage de la danseuse Nomi Malone. Une revanche féminine, portée par un humour ravageur.
Tout part de Showgirls, incompris à sa sortie en 1995 et « l’un des pires films de tous les temps » (ironie de la bande annonce), puis devenu l'œuvre fétiche que l’on sait, notamment auprès de la scène drag.
Sous un lustre géant et suggestif, Marlène Saldana gravit avec autodérision un volcan de carton-pâte, dépliant les scènes cultes d’un film qui fait son nid à Las Vegas, dans le milieu des shows pompe à fric où des producteurs sans scrupule réduisent les danseuses à des objets sexuels. Sur scène, l’espérance et la souffrance de la jeune danseuse Nomi Malone se transforment vite en une sorte de making-of imaginaire du film, où Marlène Saldana et Jonathan Drillet, co-auteur, donnent la parole non seulement à Nomi Malone mais aussi à l’actrice Elizabeth Berkley qui incarna le personnage et n’en avait pas moins à subir.
Trente ans plus tard, avec le recul des temps qui ne sont plus les mêmes, notamment après le mouvement #metoo, Marlène Saldana donne également son propre point de vue d’actrice et de femme. Le tout mis en musique et en chansons par Rebeka Warrior, icône de la scène queer et artiste en résidence au Carreau du Temple. Le show peut commencer…
Avec humour et énergie, Marlène Saldana réinvente le film culte « Showgirls » sur scène, entre paillettes, autodérision et regard féministe, pour un spectacle aussi drôle que percutant !
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