Entre théâtre et chorégraphie, un ensemble de quatre interprètes, doués dans les deux registres, met en jeu la circulation de la parole comme une architecture mentale aux dimensions insondables.
Dès les premiers instants, tout compte. Chaque micromouvement, le moindre battement de paupière, le rythme propre d’une main qui se tend, tout compte. Comme dans la vie. La pièce décrit ce que le langage crée dans l’espace, cette substance intangible et pourtant quasi-organique, la construction de nos identités par l’oralité, la difficulté de s’exprimer. En vis-à-vis, Vincent Thomasset, pour notre plus grand plaisir, va jusqu’à mettre en scène la perplexité, explorant le large royaume de l’incompréhension, la complexité à transformer des mots reçus en images limpides.
Un vaste réseau de regards entre les comédiens élabore peu à peu une structure à quatre corps qui, dans le même temps, ne font qu’un, au sens où ils sculptent l’espace. L’auteur-metteur en scène a écrit un texte simple, drôle, mais qui, l’air de rien, flirte avec une élégante mise en abîme, provoquant du moins un subtil choc télescopique, à l’instar de son titre. À l’écoute, dans Ensemble Ensemble, il y a « semblant ». En plein milieu. Portée par une création sonore et lumineuse exceptionnelle, la pièce fait apparaître et disparaître les acteurs, donne à entendre la voix des uns par la bouche des autres via un dispositif de doublage en direct : se creusent alors des décalages cocasses entre les voix et les personnes, les personnes et les gestes.
Transportées du son d’un clavecin baroque à l’admirable composition électro de The Noise Consort, la musicalité pure des mots, comme vidés de leur sens, les cacophonies de musique et de voix, de troublantes assonances, les dialogues décousus jusqu’au délire, éploient l’immense panel des formes langagières.
C'est un poème d’un amour infini, porté par des interprètes d'une qualité de présence et d'une plasticité visuelle impressionnantes. Ils habitent le plateau sous plusieurs formes (duo, solo, quatuor, sextet), selon un triptyque. Le premier tableau, apocalyptique, évoque ce moment mouvant du deuil, ce temps post-traumatique qui imprime une torpeur au corps abandonné. Le deuxième est l'interprétation figurale en solo d'une lettre à l’absent, “Le soleil sera noir comme le trou dans mon corps.” Enfin, c’est une communauté humaine qui cherche par le corps à ritualiser l’absence et la présence, la solitude et la relation, afin de les transmuter, et à appeler ainsi la lumière par-delà la douleur, sur La Passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach.
Une éloquence des images de plateau, une expressivité des rétentions et des gestes traversent la danse. La grande chorégraphe flamande ne se départit pas pour autant de son abstraction lunaire, de l'extrême précision de l'écriture des corps dans l’espace, mêlée de géométrie, de fluidité, de répétition et de minutie, qui constituent sa signature depuis 20 ans.
Ici, dans une symbiose quasi-obsessionnelle, le mouvement est étroitement lié à la composition musicale, notamment à la pulsation rythmique fondamentale de la musique électronique de Mika Vainio, jusqu'à coïncidence parfaite, troublante. On sort de cette pièce comme d'un bel enterrement, émus mais soudés, chargés d'émotions mais allégé par la brise de ce "je t'aime" dansé.
En partenariat avec le festival Faits d’hiver et le Centre culturel suisse à Paris Avec le soutien de l'Onda - Office national de diffusion artistique
Une performance frénétique où se mêlent danse et action painting !-
Deux corps transforment sous nos yeux le décor de leur danse spasmodique, maculant de peinture le sol et les murs. Sur une création musicale haletante, de l'ambiance freak show au body art hypnotique, ce tableau aléatoire en mouvement amène à l'orée de la transe.
Atmosphère japonisante, mais ici point de cliché. Prendre le contrepied des codes, oui, mais pour mieux honorer la danse et son histoire, telle est la ligne de conduite de David Wampach. Figure incontournable de la scène contemporaine, passionné par les rituels, le chorégraphe épuise à outrance chacun de ses sujets, en jouant des opposés, du costume déjanté à la nudité crue, de matériaux affinés en matières premières. Sa démarche, forte d’influences théâtrales et plastiques, se manifeste par des œuvres empreintes d’une grande liberté souvent adossées à une histoire savante.
Par ailleurs, le titre de la pièce provient du courant de l'endotisme initié par Pablo Picasso et Francis Bacon qui, à l'inverse de l'exotisme, s'enracine dans l'originel et dans la nécessité de créer. La pièce revisite ainsi l'héritage de la performance, l'action painting et le mouvement gutaï des années 60, dans le sillage de l’artiste Shuji Terayama, dont le travail polymorphe, directement plongé dans la matière sensible et s'adressant à tous les publics, trouve bien des échos dans celui de David Wampach. Mettre le corps, avec tous ses systèmes, au centre de l’action dansée, à la fois comme matière et support, instrument et sujet, un corps qui transmet, qui transforme, avec un matériau de plus, la peinture, c'est ce que propose ENDO.
À force de réconcilier l'inconciliable, Wampach fait désormais partie de ces rares artistes dont on peut dire qu'ils ont vraiment marié culture savante et culture pop.
Avec le soutien de l'Onda - Office national de diffusion artistique
Unique foire d’art contemporain et de design dédiée à l’Afrique en France, AKAA est le rendez-vous parisien des passionnés ou curieux de la richesse créative du continent africain, et de son rayonnement artistique à travers à travers le monde.
Avec plus de 40 galeries participantes et 150 artistes présents chaque année, venus des quatre coins du monde, AKAA s'est érigé, en quatre éditions seulement, en événement incontournable pour les collectionneurs, professionnels et amateurs d’art contemporain. AKAA se distingue aussi par sa convivialité et son désir d'échanges, offrant un espace chaleureux, fluide et ouvert, propice à de nombreuses rencontres à la fois commerciales mais aussi culturelles, artistiques, ou intellectuelles grâce aux Rencontres AKAA.
Ces Rencontres constituent une plateforme culturelle à part entière au sein de la foire où sont invités artistes, curateurs, penseurs, professionnels de l’art et visiteurs à s’exprimer et à débattre publiquement. Avec une programmation riche de conférences, concerts, projections, performances et lectures, Les Rencontres AKAA invitent à la réflexion sur des questions relatives à l’actualité de la vie artistique et du marché de l’art en Afrique. Cette année, le sujet central en sera l’espace urbain comme matière et lieu de création en mouvement, où s’invente la ville de demain, son urbanisme et nos relations humaines, en Afrique et dans le monde.
Pour la quatrième année consécutive, AKAA investit la Halle du Carreau du Temple avec une sélection toujours plus pointue de galeries d’art pour exposer les œuvres des artistes les plus dynamiques du continent africain et de ses diasporas.
À l’écran ou sur le papier, l’image a la bougeotte. Son mouvement prend des formes insolites et s’offre des supports toujours plus inventifs : livres pop-up, livres à tirette, animation 3D, papier découpé, stopmotion, pixilation, etc. C’est pourquoi, après une première édition dédiée à ces arts florissants suscitant curiosité et engouement des visiteurs-spectateurs en 2018, le festival Second Square en complicité avec l’Association Française de Cinéma d’Animation offre un foisonnement de propositions et d’expériences : projections de films d’animation, ciné-concert, masterclass, dédicaces d’auteurs, et comme toujours des ateliers conduits par des professionnels pour apprendre à faire soi-même son livre pop-up ou encore réaliser son film animé en pâte à modeler !
Ici les gestes les plus beaux, ceux de l'art et ceux de l'amour, ne font qu'un. Conçue avec de jeunes enfants atteints de graves troubles moteurs, cette pièce poignante remet à zéro nos compteurs esthétiques et multiplie notre sens de la danse.
Devant nous, un ordinaire tapis de danse, nu, carré. Tout est à vue. Aucune musique ne vient napper ou influencer nos perceptions. La lumière est la même pour le spectacle et son audience. De part et d'autre du tapis sont installés, pour la plupart en fauteuils roulants, les enfants enjoués ou calmes, aux handicaps patents. Des adultes, les danseurs, déambulent parmi eux avec douceur, leur parlent à l'oreille. La première scène s'installe discrètement : une danseuse emmène un enfant au centre du plateau. Elle prolonge ses gestes, puis les contrarie par moments, les manipule pour les faire danser. L'enfant se concentre mais s'amuse. C'est simple, beau, humble, stupéfiant. S'ensuit dès lors une série de piécettes pour corps affaiblis, anormaux : chaque enfant devient le nombril du corps dansant qui l'entoure et l'accompagne dans un ventre imaginaire, où tout est possible.
Nous voyons des enfants ravis, nous sentons leurs cœurs qui palpitent entre ces mains, ces corps experts, de ces mouvements inespérés. Chacun à son tour est le danseur principal, porté, suspendu, entraîné, bercé ou jeté dans les airs, dansant et dansé, perplexe ou combatif, l'étoile d'un instant, considéré dans, avec, par et pour ses empêchements uniques et spécifiques, tandis que les autres jeunes interprètes jubilent devant le spectacle de leur camarade. L'émotion qui émane du plateau irradie absolument la salle. Éric Minh Cuong Castaing, connu pour son travail à la fois profondément humain et, du point de vue dramaturgique, pour son utilisation intelligente des ressorts de nos techniques numériques, fait ici le choix de n'être que dans la sphère de la vie, inventant une forme d'humanité augmentée.
À l'issue de la pièce, à contempler : le film qui retrace l'expérience chorégraphique menée par les danseurs et ces enfants. Le film capture l’émotion des enfants engagés dans une danse commune, en éternelle négociation avec leurs corps insoumis à la vie et, a fortiori, à la représentation. Plus qu’un témoignage, le film, restituant des mois d’intervention du danseur-chorégraphe au sein d’un institut médical spécialisé, fait œuvre par lui-même.
Une pièce poignante d'Éric Minh Cuong Castaing avec de jeunes enfants atteints de graves troubles moteurs, qui remet à zéro nos compteurs esthétiques et multiplie notre sens de la danse !
Voici trente ans que Stéphane Corréard, critique d'art, commissaire d'exposition, collectionneur, galeriste, dédie sa carrière à l'art contemporain. Il y a quatre ans, son salon Galeristes a vu le jour au Carreau du Temple, écrin qu'il a choisi pour sa situation en plein cœur d'un quartier de galeries.
Galeristes, comme son nom l'indique, invite à rencontrer les acteurs des galeries autant que leurs contenus, et ce simple changement de prisme est, à lui seul, unique en son genre. Autour de leur passion commune, les amateurs découvrent ainsi la personnalité des galeristes, leur parcours, leurs engouements personnels et autres centres d'intérêts. Aussi les espaces s'offrent-ils, à rebours de l'anonymat d'une foire, comme autant d'autoportraits des galeristes, qui imaginent ici leurs propres cartes d'identité.
Le comité de sélection, constitué de collectionneurs, a donc pour vocation de révéler des talents du métier en fonction de leurs qualités professionnelles, qui s'articulent, selon la déontologie du salon, autour d'une question cardinale : l'accompagnement. Sont-ils de bons "passeurs" ? Emancipent-ils les artistes, en organisant des rencontres, des publications ? Parallèlement, instruisent-ils bien le public ?
En se recentrant autour de ces valeurs, Galeristes s’articule cette année autour de l’Anthologie de l’art français, section réunissant seize solo shows d’artistes historiques de la scène française, comme Pierrette Bloch, Pierre Buraglio, Gherasim Luca, Michel Nedjar ou Vera Molnar, parallèlement, pour certains, à leur présence dans des institutions parisiennes majeures (Jean-Pierre Bertrand au Centre Pompidou, Nathalie du Pasquier au Palais de Tokyo).Grâce à une médiation spécifique assurée par de jeunes historiens d’art, l'ambition de cette Anthologie est de présenter la scène française historique au public le plus large.
Nouveauté 2019 : le partenariat du salon avec le Carreau du Temple s'étoffe d'une proposition conjointe : la programmation de L'Âge d'Or, un bouleversant diptyque filmique et performatif signé Eric Minh Cuong Castain
Premier salon dans son genre, Galeristes, imaginé par des collectionneurs, est devenu en quatre éditions le rendez-vous parisien incontournable ouvert à tous les passionnés et curieux d’art contemporain.
Gravitant autour d'un même centre, la marche s’accélère en tournoyant, dévoilant la mécanique d’une relation à deux. Le mouvement constant se meut en une partition captivante, rigoureuse et fragile, composée de courbures, d'entrelacs et d'ondulations, selon le motif chorégraphique répétitif qui continue d'évoquer un déplacement sur une longue distance en décrivant un cercle. Chaque posture paraît découler naturellement de la précédente et déterminer la suivante, comme dans la vie. Des formes fugaces émergent le long de cette trajectoire en orbite, révélées et soulignées par la création subtile de l'univers musical et lumineux. Peu à peu s'estompe la limite entre les deux corps, jusqu'à disparaître tout à fait. Les mains touchent les épaules, le visage de l'autre. Ils se fondent délicatement en un seul corps, sans plus d'altérité.
Si en résulte pour le spectateur une danse plus voluptueuse que "savante", il s'agit pourtant bien dans sa genèse d'un long laboratoire d'expérimentation. En témoigne l'impeccable précision, digne d'une Anne Teresa De Keersmaeker, dans la symétrie ou l'asymétrie, la synchronicité et les variations gestuelles. C'est aussi là le fruit d'une recherche plus vaste sur le mouvement perpétuel et l'évolution de la matière. L'effervescente curiosité physique, technique, scientifique et artistique qu'ont en commun les deux artistes trouve ici son éclosion dans l'invention d'un vocabulaire chorégraphique d'exception.
La Méditerranée s’est installée les vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 septembre 2019 à l’occasion de du festival Food Temple !
Venez vous abriter sous les oliviers de Food Temple, les pieds dans l'eau, au rythme lancinant des cigales... Vous y attendent un marché de producteurs et d’artisans investis dans la qualité et le respect des produits, de grands brunchs orchestrés par des chefs, des ateliers et des masterclass pour découvrir astuces et secrets des cuisines du sud !
Le mot d’ordre de ces trois jours ? Une gastronomie populaire, accessible à tous. On y promeut une alimentation saine et de saison, une agriculture responsable portée par des professionnels engagés et on s’y retrouve donc dans un esprit de fête et de partage, avec ses enfants, pour y réviser les classiques de la cuisine méditerranéenne !
Food Temple est un festival culinaire qui :
valorise une gastronomie populaire et accessible à tous
promeut une alimentation saine et de bons produits
transmet des savoir-faire dans un esprit convivial et chaleureux
adopte une démarche éco-responsable
met à l'honneur les saveurs méditerranéennes
AU PROGRAMME :
✔ LE VENDREDI SOIR
Cuisines du marché avec le chef étoilé Armand Arnal et Georgiana Viou, sur un DJ Set pour s'ambiancer toute la soirée ! Mais également le marché de nuit, Rendez-vous à la Ricaravane et nos espaces Culture Food. Plus d'infos, cliquez ici !
✔ LA JOURNÉE DU SAMEDI
Brunch du chef étoilé Christophe Dufau, les Ateliers et Masterclass et le Marché des marmots ! Mais également le Marché de producteurs, les Comptoirs et Cuisines du marché, Rendez-vous à la Ricaravane et nos espaces Culture Food. Plus d'infos, cliquez ici !
✔ LA JOURNÉE DU DIMANCHE
Brunch du chef Tamir Nahmias, les Ateliers et Masterclass, et le Marché des marmots ! Mais également le Marché de producteurs, les Comptoirs et Cuisines du marché, Rendez-vous à la Ricaravane et nos espaces Culture Food. Plus d'infos, cliquez ici !
Le Festival pluridisciplinaire indiscipliné est de retour !
Qu’il s’agisse des corps, des formes et des formats, des origines ou des orientations sexuelles, Jerk Off , plateforme des diversités, met en lumière des écritures scéniques alternatives aux codes hétérosexuels dominants, participant ainsi du renouvellement des imaginaires.
Réservé à un public adulte.
VENDREDI 13
POUR FAIRE JOUER LES RATSde rA (Roméo Agid) / 19h30 rA compose depuis l’enfance des chansons électro-pop aux textes incisifs et incantatoires, aux mélodies radicales et aux rythmiques minimales. Sur scène, ses compositions se chargent visuellement de fête, de danse, d’actions rituelles.
JE M’APPELLE TOMAS GONZALEZ ET NOUS AVONS 60 MINUTES de Tomas Gonzalez / 21h Je m’appelle Tomas Gonzalez et nous avons soixante minutes est un projet de performance solo où se rencontrent texte, chant et chorégraphie. Une immersion dans un univers à la croisée entre récits de crooners de province, histoires de célébrités des années 70-80 et nos désirs intimes.
SAMEDI 14
CONSPIRATIONde Tarek Lakhrissi et Loup / 19h30 Tarek et Loup ont toujours rêvé de faire partie d'un band. conSpiration, c'est un duo pour faire des covers de tubes comme on réunit des manifestes radicaux, des L5 à Avril Lavigne en passant par Wallen, Alizée ou Lorie. Tarek et Loup viennent parler de leurs vies, de leurs amours, de leurs peurs et de leurs tentatives quotidiennes d'abattre l'hétéropatriarcat.
PASSIFLORE ET CHAMPIGNON DANS LA FORÊT PROFONDEde Viviana Moin / 21h À travers l’absurdité et l’humour la pièce interroge sur l’attitude d’une Europe où, malgré les avancés scientifiques, intellectuelles et morales, on continue à produire de l’injustice et du mal-être. Une société qui persiste aveuglement à ne pas vouloir partager avec le reste du monde les richesses de la terre.
Suivi d'un DJ set par Jérémie Lapeyre du Collectif Loki Starfish.
DIMANCHE 15
ESTHÉTIQUE DU COMBAT de Michaël Allibert / 17h Avec Esthétique du combat, je m’intéresse à la notion de contestation, aux nécessités de ses expressions, à ses formes, à ses dramaturgies, à ses corporéités ou ses destinations en travaillant parallèlement sur les mouvements sociaux et artistiques
B.B. de Ofelia Jarl Ortega / 18h30 La jeune chorégraphe explore avec BB, sa troisième création, le potentiel érotique du corps d’une jeune femme queer, comme une véritable célébration du pouvoir de voir et d'être vue.