Festival Everybody 2022

Pendant six jours, du 18 au 23 février, le public est invité à découvrir le travail d’artistes qui font des représentations du corps le centre de leurs projets.

Parce qu’une réflexion profonde anime notre société autour d'une réappropriation des corps dans toute leur diversité, il apparaît essentiel aujourd’hui de donner la parole aux artistes pour découvrir leurs regards affûtés et susciter le débat.

Au programme de cette première édition, des spectacles de danse engagés et inspirants, un ball voguing festif, des cours et ateliers de pratiques corporelles (pilates, yoga, voguingafro-house...), une exposition d’art contemporain et des installations participatives, des projections, un espace enfant, etc.

Votre programme par journée

  • Vendredi 18 février 2022 cliquez ici
  • Samedi 19 février 2022
  • Dimanche 20 février 2022
  • Lundi 21 février 2022
  • Mardi 22 février 2022
  • Mercredi 23 février 2022

Programme du festival

En matinée

  • Training Danse à 11h : tous les matins, les danseurs professionnels ou amateurs aguerris sont invités à participer à un entraînement collectif dispensé par des chorégraphes. Une occasion unique de partager sa discipline favorite avec de grands noms de la danse contemporaine, de creuser une thématique, de rencontrer des esthétiques...
  • Cours de Yoga géant à 12h30 à destination de tous les publics

L'après-midi

  • Cours & ateliers tout public pour adultes et enfants : hoopdance, krump, booty therapy, popping...
  • Cours de danse XXL (contemporain fusion, afrovibe, street dance, waacking…) dispensés par de grands noms : Marie Bugnon, Maryam Kaba, Julie Pujols Benoît...
  • Expositions et installations d’art contemporain : de l'œuvre monumentale aux installations participatives
  • Projections avec le documentaire Ouvrir La Voix d'Amandine Gay et des vidéos d'art
  • Rencontres avec Lauren Bastide, Camille Froidevaux-Metterie...
  • Atelier & performance de danse autour du spectacle De Françoise à Alice et de LA MACHINE
  • Ateliers de maquillage
  • Atelier de retouches de vêtements
  • Espace enfants : albums audio, lectures de contes, spectacle...
  • Lectures de SF queer et féministe
  • Espace librairie

Le soir

  • Spectacles : quatre soirées spectacles pour découvrir les créations de chorégraphes français et européens impliqués particulièrement dans les questionnements liés au corps.
    Avec Chiara Bersani, Rébecca Chaillon, Annabel Guérédrat, Cherish Menzo, Mickaël Phelippeau et Trân Tran.
  • Ball voguing : un show performatif pour un dimanche festif !

Everybody est un nouveau festival initié par Le Carreau du Temple qui interroge la place du corps dans nos sociétés contemporaines.

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Sur le Carreau

Dans le cadre du Festival Faits d'hiver

Le monde est touchant

Il est trop

Less is more

Le malheur du monde, c’est l’éparpillement des individualités, la perte de la communauté. Sous la menace venant d’ailleurs et de partout (le virus), une communauté s’est rassemblée. Dès le 19 septembre 2020, la première rencontre au Carreau du Temple, j’ai proposé : « Nous ne sommes pas du tout sûrs de nous revoir, alors considérez cette séance non comme une « répétition », mais comme une « représentation ». » C’est une méthode — elle vient de Klaus Michael Grüber — que j’utilise souvent, plus ou moins bien comprise, mais dans le contexte, ici, elle l’a été. C’est ce qui fait pour moi la merveille absolue de ce travail. Dès le 19 septembre, les amateurs ont donné une « représentation » dont j’ai été le seul pince-moi-je-rêve, le seul témoin. Dès la séance suivante, j’ai fait venir des amis parmi lesquels Dominique Issermann pour que d’autres que moi en témoignent. Toutes les activités locatives de la Halle ayant été suspendues, nous avons pu tout l’hiver « jouer » ce spectacle avec des participants amateurs rejoints peu à peu par des solistes professionnels. Ça s’est fait avec « presque » tout le monde. Une abolition de la frontière spectateurs/danseurs. Nous nous sommes arrêtés le 31 janvier où nous avons pu officiellement donner une représentation pour les « pros ». Saurons-nous faire écho, résonance, exactement un an après, à ce qu’il s’est passé de miraculeux ? Cette fleur du paradis sera-t-elle restée dans nos mémoires ou bien tout aura repris comme avant, la course vers le mur, la chute de la falaise, le suicide consumériste ?

Yves-Noël Genod

Extrait de la note d’intention de l’an passé (juin 2020) :

« Ce spectacle hors de nos rêves, je voudrais qu’il naisse aussi de la grande Halle du Carreau du Temple, de la matrice de l’architecture à l’état vacant, disponible comme un poème. Il faudrait se donner le droit de se baigner dans le « sentiment océanique du monde » 1. Nous sommes des babouins, dit le philosophe 2. Il ne nous faut que le paradis. Quelque gazon de territoire. Il faut nous toucher, nous épouiller car on dit qu’à nous isoler nous perdons de notre intelligence. Il faudrait des danseurs capables de contaminer les foules : la virtuosité que je recherche est celle qui se mélange. Qu’est-ce qu’a dit le Président ? « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». Eh bien, nous traverserons cette « gare » avec alacrité parce que nous pensons que personne n’est vraiment quelque chose ou si peu. Il y a une très belle phrase de Barbara. Dans une interview, on lui parle de son talent et elle s’exclame : « Mais qu’est-ce que c’est que le talent ? Est-ce que ce n’est pas entrer en scène et sourire ? » C’est l’aventure d’une promesse de reterritorialisation de la solitude déchirante. Poème du lieu. Je ne maîtriserai pas ce qui va se passer. Non-maîtrise de ce qui va se passer. C’est tout ce qu’on se souhaite profondément dans la vie, vivre le réel, l’expérience, plutôt que, par exemple, cette manipulation des réseaux dits sociaux. Babouins, nous n’avons pas dit le dernier mot. »

Performer, danseur, chanteur, chorégraphe, metteur en scène et auteur parmi les plus prolifiques et atypiques de la scène française, Yves-Noël Genod se saisit de l’immensité de la Halle du Carreau du Temple pour y créer, avec une centaine de participants sans expérience ou très expérimentés, un spectacle minimaliste de danse à l’échelle démesurée d’un rêve.

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