Sur le Carreau
Performer, danseur, chanteur, chorégraphe, metteur en scène et auteur parmi les plus prolifiques et atypiques de la scène française, Yves-Noël Genod...
Dans le cadre du Festival Faits d'hiver
Le monde est touchant
Il est trop
Less is more
Le malheur du monde, c’est l’éparpillement des individualités, la perte de la communauté. Sous la menace venant d’ailleurs et de partout (le virus), une communauté s’est rassemblée. Dès le 19 septembre 2020, la première rencontre au Carreau du Temple, j’ai proposé : « Nous ne sommes pas du tout sûrs de nous revoir, alors considérez cette séance non comme une « répétition », mais comme une « représentation ». » C’est une méthode — elle vient de Klaus Michael Grüber — que j’utilise souvent, plus ou moins bien comprise, mais dans le contexte, ici, elle l’a été. C’est ce qui fait pour moi la merveille absolue de ce travail. Dès le 19 septembre, les amateurs ont donné une « représentation » dont j’ai été le seul pince-moi-je-rêve, le seul témoin. Dès la séance suivante, j’ai fait venir des amis parmi lesquels Dominique Issermann pour que d’autres que moi en témoignent. Toutes les activités locatives de la Halle ayant été suspendues, nous avons pu tout l’hiver « jouer » ce spectacle avec des participants amateurs rejoints peu à peu par des solistes professionnels. Ça s’est fait avec « presque » tout le monde. Une abolition de la frontière spectateurs/danseurs. Nous nous sommes arrêtés le 31 janvier où nous avons pu officiellement donner une représentation pour les « pros ». Saurons-nous faire écho, résonance, exactement un an après, à ce qu’il s’est passé de miraculeux ? Cette fleur du paradis sera-t-elle restée dans nos mémoires ou bien tout aura repris comme avant, la course vers le mur, la chute de la falaise, le suicide consumériste ?
Yves-Noël Genod
Extrait de la note d’intention de l’an passé (juin 2020) :
« Ce spectacle hors de nos rêves, je voudrais qu’il naisse aussi de la grande Halle du Carreau du Temple, de la matrice de l’architecture à l’état vacant, disponible comme un poème. Il faudrait se donner le droit de se baigner dans le « sentiment océanique du monde » 1. Nous sommes des babouins, dit le philosophe 2. Il ne nous faut que le paradis. Quelque gazon de territoire. Il faut nous toucher, nous épouiller car on dit qu’à nous isoler nous perdons de notre intelligence. Il faudrait des danseurs capables de contaminer les foules : la virtuosité que je recherche est celle qui se mélange. Qu’est-ce qu’a dit le Président ? « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». Eh bien, nous traverserons cette « gare » avec alacrité parce que nous pensons que personne n’est vraiment quelque chose ou si peu. Il y a une très belle phrase de Barbara. Dans une interview, on lui parle de son talent et elle s’exclame : « Mais qu’est-ce que c’est que le talent ? Est-ce que ce n’est pas entrer en scène et sourire ? » C’est l’aventure d’une promesse de reterritorialisation de la solitude déchirante. Poème du lieu. Je ne maîtriserai pas ce qui va se passer. Non-maîtrise de ce qui va se passer. C’est tout ce qu’on se souhaite profondément dans la vie, vivre le réel, l’expérience, plutôt que, par exemple, cette manipulation des réseaux dits sociaux. Babouins, nous n’avons pas dit le dernier mot. »
Concept : Yves-Noël Genod | Son : Jean-Baptiste Lévêque | Assistanat : Killian Duviard, Stan Briche | Solistes professionnel·le·s (distribution 2021) : Janice Bieleu, Bruno Cezario, Maeva Lasserre, Lucille Mansas, Baptiste Ménard, Frank Willems, Wrestler
Coproduction : Le Carreau du Temple, micadanses-Paris
Videobox
Considéré comme un ovni au regard des codes cinématographiques, César Vayssié réalise des films qui s’aventurent hors des frontières du cinéma. C’est en trouvant ses modèles et ses soutiens du côté du théatre et de la danse qu’il développe une écriture empirique à la recherche de phénomènes narratifs et place ses créations à la croisée des arts. Il aborde la danse comme phénomène emblématique de l’engagement du corps, à travers des films et des performances qui conceptualisent la mixité des genres et des compétences. Ses travaux, ont été montrés au Folkwang Museum (Essen), au Théâtre Nanterre-Amandiers, au MuCEM et Actoral à Marseille, à la FIAC Paris…
EN
Carte Carreau
20€ / Année
10% de réduction sur toutes les activités associatives sportives et artistiques annuelles
1 cours d’essai de sport gratuit
50% de réduction sur les spectacles (hors tarification spéciale)
Gratuité pour les séances du Cinéclub
10% de réduction au bar du Carreau
Possibilité de reporter votre place sur une autre date du même spectacle