Soirée des Chorégraphes #6 2021

Il a sans doute fallu du courage à Thierry Micouin et à sa fille de 20 ans pour se livrer sur le plateau au récit de leur relation entre père danseur-chorégraphe et fillette puis adolescente. Et il faut indiscutablement bien du talent pour le faire avec autant d’humour, de tendresse, de panache, et accéder ainsi à cette brise de vérité, si revigorante !
Dans une intrication de médias : danse, texte, vidéos, théâtre, et même un croustillant jeu des sept familles revisité, le père et sa fille, avec l’énergie de leur amour filial, dévoilent l’intimité d’un parcours qu’ils ont à la fois vécu ensemble et différemment. Assumant le ton de la confidence, la fraîcheur d’une « première fois où l’on se dit tout », le duo nous raconte, par le geste dansé et par la voix, ses questionnements passés, contigus ou respectifs, ses découvertes, ses moments-clés. La première audition, la triche sur l’âge dans un C.V., la Cour d’Honneur au Festival d’Avignon, les lettres de spectatrices, les non-dits sur l’homosexualité du père... tandis que la fille savait. Très loin de l’autofiction adressée aux publics dits « avertis », Thierry Micouin, en invitant sa fille à donner en partage son regard innocent d’enfant, fait ici un joli pied de nez au préjugé dévolu à l’ego des artistes, et, dans les entrelacs de sa propre trajectoire, dresse en toute modestie un petit panorama de l’histoire de la danse contemporaine.
Drôle, pétillant, touchant, emmené d’un peps étourdissant, ce spectacle se double d’un témoignage, celui de l’attachement à l’art et à la vie, et à ce qu’ils ont en commun : la mémoire et la transmission.
« Eighteen » évoque la relation père-fille à travers le vécu de Thierry Micouin et celui de sa fille Ilana, tous deux danseurs et réunis sur scène pour un subtil duo.
Lire la suite
Aina Alegre et David Wampach expérimentent des formes scéniques qui se démarquent par leur expressivité physique autant que par leur inventivité plastique. S’ils se connaissent depuis dix ans et ont déjà travaillé ensemble à plusieurs reprises, CONCRERTO est la première pièce qu’ils conçoivent en binôme. « Mettre en commun, s’associer, critiquer, assumer nos points de convergence et de divergence » : tels sont les partis pris sur lesquels se fonde leur relation créatrice. Mue en profondeur par la dynamique excessive propre au style baroque, la pièce CONCRERTO prend la forme, continûment imprévisible, d’une pièce hors normes qui mobilise – à importance égale – le son, la voix et le corps en tendant tout du long vers un état d’abandon explosif et jubilatoire. Coexistant au sein d’un espace commun, ouvert au possible, quatre interprètes masculins déploient une profusion de mouvements et de sons affranchis de tout lien de subordination. Alliage de morceaux et de situations disparates « qui proclament l’exagération, l’emphase et le contraste », CONCRERTO ne peut se ranger dans aucune catégorie bien définie. Traversée de multiples flux énergétiques et vouée intrinsèquement au débordement, la pièce fait jaillir de saisissants états physiques et de puissants éclats sonores.
- Texte de Jérôme Provencal
Première pièce construite en binôme, CONCRERTO est métamorphose, exagération et exubérance des formes, abandon festif, explosif et jubilatoire.
Lire la suite
Vous retrouverez Théophile Bensusan, Nawel Bounar, Clémence Juglet, Akène Lenoir, Johana Malédon, Théo Marion-Wuillemin, Nicole Muratov et Emily Regen, qui présenteront un extrait de leur création sous la direction artistique de Christine Bastin.
À propos des chorégraphes :
À propos de l’évènement :
Venez découvrir les chorégraphes de la septième promotion de l’incubateur de La Fabrique de la Danse le jeudi 12 mai 2022 à 20h, au Carreau du Temple !
Lire la suite
Pur éblouissement de danse. Incarnée par quatre interprètes magistraux, dont la solidarité sur le plateau envahit les spectateurs par vagues de frissons, la dernière pièce de Léo Lérus poursuit les courbes d’une signature unique. Portant avec élégance l’héritage caribéen, à l’appui d’outils sans cesse affûtés, sa démarche le pose depuis dix ans comme un créateur d’exception sur la scène contemporaine.
Les danseurs entrent en scène devant un grand écran luminescent, qui se reflète au sol. Une marche simple mais urgente dicte des croisements, au coeur desquels bat la musique des pas. Soudain, une musique allègre emporte la danse, puis les mouvements de groupe se dessinent, la musique traditionnelle faisant place à un univers électro, vif, scandé. Les corps, athlétiques, sculptés, magnifiques, nous happent ; il est impossible de détacher son attention une seule seconde de cette profusion de lignes et d’arabesques exaltées, d’une implacable précision. Avec ardeur et sensualité s’enchaînent quatuors sur percussions riches, duos vus de dos sur musique minimale, ou d’extraordinaires performances découpées sur des carrés de lumière blanche, jusqu’au final, décapant.
Léo Lérus a inventé un vocable directement issu de la musicalité et de la théâtralité du Léwòz, une danse mariée au Gwo-Ka, langage musical d’origine africaine né lors de la traite des Noirs, principalement joué avec des tambours.
S’inspirant ici de la thermodynamique de l’évolution observant l’« entropie » - mesure du degré de désordre de tout système -, il reconsidère avec ses danseurs la notion d’énergie, selon un regard enrichi d’interactions techniques entre chorégraphie, interprétation, dramaturgie et environnement sonore et musical. À n’en pas douter, il y en aura d’autres, mais Entropie, tel un micro-organisme vivant, est un puissant aboutissement de cette recherche.
Focus danse sur la jeune création guyannaise présenté en avant-première du spectacle Entropie
La Guyane est un terrain de croisements entre les premiers peuples amérindiens, les Bushinengue – descendant·e·s d’esclaves africain·e·s né·e·s du marronnage – et les Créoles. Mais « peu importe le mélange que l’on a dans le sang, ici, nous avons tou·te·s des valeurs de chaque communauté » rappelle Gladys Demba. C’est avec des questions essentielles et intérieures sur les différentes cultures guyanaises que la chorégraphe explore son identité. À l’âge de 6 ans, elle rencontre la danse en Guyane française, sa région. Elle parcourt ensuite plusieurs écoles en métropole et ailleurs, enseigne à son tour la danse et développe son écriture chorégraphique sous le regard bienveillant du chorégraphe Thomas Lebrun, directeur du CCN de Tours et de Norma Claire, directrice du CDCN de Guyane Touka Danses. Solo signature, Mes Horizons joue des influences et des fulgurances, pour trouver sa danse.
- Texte de Léa Poiré pour l’Atelier de Paris / CDCN
Retrouvez notre interview de Léo Lérus :
En partenariat avec l’Atelier de Paris - Centre de développement chorégraphique national / festival JUNE EVENTS, le chorégraphe caribéen Léo Lérus vient éblouir la scène du Carreau du Temple avec sa dernière création « Entropie ». En ouverture de soirée, Gladys Demba présente « Mes Horizons », un premier solo ambitieux
Lire la suite
Un bal ponctué de dance battles pour rouler des patins en toute liberté ! Sortie en famille, apéro entre amis, nuit à roulettes déjantée… le bal est ouvert à tous les niveaux de pratique de roller. En préparation de la rollerdance, des cours de roller seront dispensés l'après-midi.
Location de rollers sur place : 5€ la demi-heure
Les pointures de rollers mis à disposition du public vont du 30 au 47, selon les stocks disponibles.
Rollers personnels acceptés sous réserve de vérification :
Cette vérification sera effectuée à l'entrée afin de respecter le bon état du sol de la Halle du Carreau du Temple.
Âge minimum requis : 10 ans. Tous les enfants doivent être accompagnés de leurs parents sur la piste, et doté d'un équipement de protection (casque).
Le pass sanitaire n'est pas obligatoire pour entrer et participer à l'événement. Le port du masque n'est pas obligatoire pour les personnes pratiquant du roller, mais reste obligatoire pour les personnes ne pratiquant pas du roller.
La rollerdance réunit toutes les danses sur roulettes, allant du funk au disco jusqu'aux sons les plus contemporains. Apparue dans les années 70 et popularisée dans les années 80, la pratique ne cesse de faire de nouveaux adeptes.
Chauffez vos patins ! Le 14 juillet 2021, la Halle du Carreau du Temple se transforme en piste de rollerdance pour une soirée de glisse inédite !
Lire la suite
Jeudi 15 et vendredi 16 juillet 2021 à 19h et à 21h - Tarif B
Quel est le point commun entre une boule de bowling, des chaussures à crampons, et un portique ? Entre les mains du facétieux Alexander Vantournhout, ils deviennent les accessoires incontournables pour défier les lois de la physique, mettre sens dessus dessous les corps mais surtout notre regard ! Arrimés aux bras, aux pieds, ou aux chevilles, les objets lancent un défi sportif et poétique aux six circassien·ne·s-danseur·euse·s : émergent alors de magnifiques qualités gestuelles, des entremêlements de corps en appui, une élasticité virevoltante, des torsions en miroir, jusqu’à la ronde joyeuse et délurée des corps libérés.
Le public est ainsi invité à déambuler dans la Halle et découvrir une série de courtes performances.
« Alexander Vantournhout confirme sa maîtrise du mouvement et son ancrage dans les fondamentaux du cirque – le poids et le risque – augmentés par l’accessoire, tout en cultivant un génial décalage. » La Terrasse
Durée : 60 minutes
Mardi 13 juillet 2021 à 19h30 - Tarif B
Dans un corps à corps puissant, deux hommes harnachés jouent à manipuler le corps de l’autre. Le plaisir précautionneux qu’ils prennent à se transformer l’un pour l’autre en instrument, en agrès, en terrain de jeu ou en champ de bataille les engage dans une lutte consentie. Entre traction et attraction, ils ne visent pas le pouvoir sur l’autre, mais plutôt le pouvoir avec l’autre.
« Une écriture acrobatique dépouillée, brute, rude, non conventionnelle. » Stéphanie Barrioz, Télérama - TT
Durée : 35 minutes
En partenariat avec le Centre culturel suisse à Paris
Samedi 17 juillet 2021 à 15h - Tarif B
Inspiré du tai chi, de la danse derviche, de l’hypnose et du jonglage contemporain, le duo masculin happe le public dans une étrange expérience oscillant entre deux états extrêmes, transe et maîtrise de soi. Une invitation à traverser la frontière entre les mondes depuis son fauteuil. Belle, épurée, émouvante, cette relation entre les deux artistes repose à la fois sur leurs spécificités et sur leur complémentarité.
« Tels le Yin et le Yang, deux derviches tourneurs sont emportés dans une ronde sans fin. Avec précision et délicatesse, ils manipulent des balles de jonglage contact, points lumineux au cœur du mouvement. » Le Parisien
Durée : 25 minutes
En partenariat avec la Maison des Jonglages
Dimanche 11 juillet à 14h et 17h30 - Entrée libre - Inscription sur place
Éric Giraudet, né en 1983, vit et travaille à Amsterdam. Ses œuvres prennent différentes formes : installations, sculptures, performances ou vidéos, qui traitent, non sans humour, d’expériences empiriques mêlées de recherches historiques, ésotériques ou scientifiques poussées. Il crée ainsi des récits, dont la proposition de « Chroniques du rebond », une performance déambulatoire et participative au Carreau du Temple. Du jeu de balle Maya à la boîte à outils magique que constitue le lieu de la performance, l’artiste parcourt l'histoire du rebond, menant le public à une réflexion métaphysique ; comment bien chuter, et mieux se relever, au propre, comme au figuré ?
Durée : 45 minutes
Durant le Festival Jogging, découvrez des spectacles et performances ludiques et stimulants qui célèbrent les liens arts et sport !
Lire la suite
Les sports et les arts ne manquent pas d'affinités. Le jeu, d'abord, au sens ludique, mécanique et stimulant, est l'un de leurs principaux points communs. Mais l'esprit d'équipe, la créativité et le partage de moments intenses sont aussi au cœur de ce nouveau festival initié par Le Carreau du Temple.
Spectacles, exposition, cours de sport, installations vidéos et grands événements participatifs dans la Halle du Carreau du Temple mettent ainsi à l’honneur le jeu comme trait d’union essentiel entre arts et sports, à l'attention de tous les publics.
Cette première édition prête une attention particulière aux nouveaux sports de glisse en Afrique, au bouillonnement euphorisant de nouvelles disciplines dans les cultures urbaines, notamment en accueillant l’événement We ride for Africa en partenariat avec l'Institut français dans le cadre de la saison Africa2020.
Avec les invité·e·s : Sandy Alibo & le collectif Surf Ghana, Davis Ansah Opoku, Apollo Sporting Club, Artsoul Kojo, Liz Gomis, GONGLE, Hakim Hachouche, Christophe Haleb, Compagnie Monad, La Place, Ligue Nationale de Boxe Professionnelle, Laurent Perbos, Chloé Ruchon, Un Loup pour l’Homme, Alexander Vantournhout, Yard.
Des créations particulièrement impliquées dans le croisement entre art contemporain et sport !
Des matchs de boxe ponctués de performances de voguing.
La Halle du Carreau du Temple se transforme en piste de rollerdance géante pour la soirée du 14 juillet.
Une cinquantaine de cours de sport inclusifs sont programmés tout au long du festival, une occasion unique de découvrir de nouvelles pratiques !
Des œuvres intrigantes qui questionnent notre rapport au jeu et au sport.
Des rencontres autour du thème des sports de glisse et du breakdance qui fait son entrée pour la première fois aux JOP de 2024.
Live art, skate jam, cours et démonstrations de skate, exposition, DJ set... toute la skate culture d'Afrique de l'Ouest à découvrir en plein cœur de Paris !
Avec sa première édition du dimanche 11 au samedi 17 juillet 2021, Jogging est un festival - initié par Le Carreau du Temple - dédié aux croisements de l'art et du sport, avec un regard décalé et stimulant !
Lire la suite
La crise sanitaire a imposé un temps suspendu au monde entier, rendant commune une expérience familière aux personnes contraintes à l’exil. S’arrêter, se retrouver, se laisser aller à penser, et avec le regard d'artistes traversés par l’exil, explorer et mesurer les enjeux politiques de ce qui nous constitue. Pour le festival 4,3,2,1..., les artistes reviennent sur le récent confinement pour mettre cette période en relation avec leur histoire.
L’atelier des artistes en exil (aa-e), structure unique en France, a pour mission d’identifier des artistes en exil de toutes origines, toutes disciplines confondues, de les accompagner au regard de leur situation et de leurs besoins administratifs et artistiques, de leur offrir des espaces de travail et de les mettre en relation avec des professionnels afin de leur donner les moyens d’éprouver leur pratique et de se restructurer. L’aa-e c’est plus de 1000 m2, mis à disposition par la Ville de Paris au centre de la capitale, dédiés aux artistes en exil. L’aa-e propose un suivi professionnel, juridique, social, médical et linguistique à près de 200 artistes qui pratiquent les arts plastiques, l’architecture, le stylisme, la danse, le théâtre, la performance, la musique et l’audiovisuel.
Vendredi 27 août 2021 - 14h30 et 16h30 - Durée : 45 min - Salle de spectacle
Spectacle de marionnettes
Contraint de quitter son pays ravagé par les luttes de pouvoir et la guerre, l’enfant venu d’ailleurs explore de nouveaux paysages et dialogue avec ses souvenirs. Habité par un sentiment d’étrangeté, happé par le passé, il essaie d’apprivoiser ses peurs pour apprendre à vivre après.
Vendredi 27 août 2021 - 20h - Durée : 30 min - Halle
Performance
Pour sa première performance collective, Kubra Khademi s’interroge sur l’expérience de la famine, de la maladie, des catastrophes écologiques, de la guerre et sur l’injonction qui nous est faite à rester calmes, patients et positifs. Mais que s’est-il vraiment passé ? Comment aurions-nous dû réagir ? Et quel est le rôle de l’art dans pareille situation ? Un remède contre la pression sociale ? « Le reflet de la société » ?
Dans le cadre de l'Hyper Festival, Le Carreau du Temple accueille le Festival 4,3,2,1... avec les spectacles de Maryam Samaan et Kubra Khademi !
Lire la suite
40° symbolise le thermomètre dans le rouge prêt à exploser. La simple lecture de ces mots 40° degrés évoque d’emblée des sensations et convoque des images mentales. Pour cette performance, le chorégraphe Yves Mwamba s’intéresse aux énergies brutes, aux états de corps en quête de mouvement et de rythme jusqu’à l’épuisement.
Yves Mwamba revisite ce qu’on appelle communément la danse afro en s’intéressant à ses dynamiques et ce qu’elle génère de collectif. La danse afro est hybride, tirant ses influences dans les danses traditionnelles africaines et des danses urbaines se renouvelle chaque jour dans les grandes capitales. Elle se fabrique dans la rue, l’endroit par excellence où l’on s’exsude, partage les nouveaux steps (mouvements) qui débarquent en même temps que les nouveautés musicales et qui font le tour du monde grâce aux réseaux sociaux. Ces chorégraphies s’inventent à partir de vocabulaires communs tout en appartenant à chacun. Le beat et les sonorités africaines ponctuent les mouvements. On aperçoit l’influence congolaise avec le Ndombolo, le Coupé décalé de la Côte d’Ivoire en passant par le Kuduro d’Angola , le Pantsula de l’Afrique du sud. Si chacun de ces univers ont leur propre histoire, et se dansent sur la musique house ou l’afro Beat du Nigeria, mêlée au Hip-Hop…, ils fusionnent au cœur de la danse afro en mouvement perpétuel.
La danse afro n’est pas une pratique solitaire. C’est un moyen d’être ensemble en mode ngwasuma ou encore de s’enjailler dans une fête ou tout simplement en boîte de nuit. Cette ambiance où les gestes viennent de partout, où l’on crie, anime, encourage. L’émotion est présente, lumineuse, on appartient à cette famille de la danse où l’éloquence et l’élégance s’invitent. Ce que l’on voit c’est l’énergie vitale qui nous submerge. La danse afro apprend à décoloniser son corps, à sentir le rythme qui l’envahit notre corps et le restituer dans sa forme brute. Yves Mwamba a grandi dans ces ambiances magiques et il cherche à s’en saisir chorégraphiquement pour raconter l’histoire des migrations portées par des histoires singulières.
Dans le cadre de L'Hyper Festival, le chorégraphe Yves Mwamba présente "40° degrés", une performance sous haute-tension !
Lire la suite