PORTRAIT · David Llarri et le Ballet de Danse Physique Contemporaine

« Dès l’antiquité, dans la région du Fayoum, en Égypte, des portraits réalistes, ornaient les tombes des défunts. Peints sur des panneaux de bois, ils étaient posés sur le corps entouré de bandelettes, à la hauteur du visage. Ce qui est frappant, outre le réalisme, c’est le regard. Tous ces visages sont figurés, de face, dans un léger trois-quart, les yeux grands ouverts fixant le spectateur. Ils semblent faire le lien entre le monde des morts et celui des vivants. Faire le lien entre deux mondes, celui des dieux et celui des mortels, celui des puissants et celui des petits… Telle a toujours été la fonction du portrait. Son visage en gravure peinture photo et sculpture qu’il soit réaliste funéraire, d’apparat, intime, allégorique, à charge… son but à toujours été d’immortaliser une personne ou un groupe. Ce qui rend présent ceux qui sont absents à travers le temps comme pour braver la fragilité de la vie.

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Les réseaux sociaux sont inondés de selfies, nous nous racontons à travers des légions d’avatars, nous nous montrons en nous cachant derrière des filtres… Et dans ce monde 2.0 qui s’annonce dans les multivers, qui serons-nous ? Mon image, est-elle l’autre moi qui me regarde ? Est-ce que « moi » ne s’est pas dilué dans ses apparences ? Quel serait le portrait de notre société ?