Les Cœurs Rouges

La pole dance, souvent associée à un imaginaire érotique, est traditionnellement perçue comme une pratique réservée aux femmes, réactivant des stéréotypes de genre bien ancrés. Mais qu’en est-il lorsque trois hommes s’en emparent ? Qu’est-ce que cela produit ? La masculinité est-elle mise en question dans ce geste ?
Avec Les Cœurs Rouges, Alexandre Blondel choisit d’investir cet espace connoté, en insufflant un nouveau rapport à l’agrès et au mouvement. Le corps s’engage différemment, et la danse devient peut-être autre. Le mouvement est contraint par l’objet lui-même. À travers cette pratique, il tente de trouver d’autres chemins physiques, d’autres façons d’appréhender les circuits corporels, dans le but de tendre vers un corps qui semble plus « apaisé ».
L’artiste s’appuie sur les travaux de l’ethnologue Françoise Héritier, qui a consacré l’essentiel de ses recherches aux rapports hiérarchiques entre les sexes. Ces réflexions sur les rapports de genre nourrissent la démarche artistique, enrichissant le questionnement sur la masculinité et ses codes. Le spectacle s'appuie également sur des mots souvent très drôles qui apparaissent en voix off, offrant un regard décalé et une lecture différente à ce que le public découvre sur scène.
Alexandre Blondel a choisi de réunir trois hommes complémentaires, mais qui se rassemblent autour de cet agrès commun qu'est la pole. Une pièce sensible, où la virtuosité côtoie l’humour et la transgression.
Trois hommes s'emparent de la pole dance pour déconstruire la masculinité et explorer de nouveaux rapports au corps et au mouvement !
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