Rencontres

Festival Everybody 2023

Tout au long du Festival Everybody, rencontres et débats questionnent la place du corps dans nos sociétés avec artistes, militant·e·s et chercheur·se·s.

Date(s)
Samedi 18 et lundi 20 février 2023
Lieu(x)
Halle
Tarif(s)
Entrée libre

Corps dissidents

Quelle place occupe le corps dans les actions de désobéissance civile ?

Samedi 18 février 2023 de 15h30 à 16h30 - Entrée libre - Halle

Avec les Rencontres de la Sorbonne
Invité·e·s : Bertrand Caltagirone – militant écologiste pour Dernière Rénovation, Charlotte Thomas-Hébert – chercheuse en sciences politiques et Matti Guerraz – militante pour STRASS, Inverti·e·s et Solidaires étudiant·e·s

Les Rencontres de la Sorbonne - Corps dissidents

Certains s’attachent aux filets de Roland Garros pour alerter sur la crise climatique, d’autres investissent seins nus la rue pour dénoncer la culture du viol, d’autres encore bloquent des lieux et des rues. Leur but : imposer un nouveau rapport de force, être entendu, vu et recentrer le débat politique sur des enjeux mis de côté. Prenant des formes extrêmement variées, de la simple action individuelle aux rassemblements de centaines de personnes, la plupart de ces mouvements ont en commun l’usage du corps comme outil de revendication. Que se passe-t-il lorsque les corps entrent en résistance ?

Avec l’aide de nos intervenant·e·s, militant·e·s et chercheur·se·s, nous allons décortiquer les gestes et symboles communs à ces actions et étudier la place donnée au corps dans cette “culture” de la désobéissance.

Rencontre dansée - Corps Jazz

Lundi 20 février 2023 de 14h à 16h - Entrée libre - Halle

Avec Patrick Acogny – chorégraphe, chercheur, pédagogue, danseur interprète, Patricia Alzetta – directrice du département danse du PSPBB, Wayne Barbaste – chorégraphe, pédagogue, directeur de la Compagnie Calabash, Aline Laignel – enseignante en histoire de la danse jazz et conférencière, Carl Portal – danseur interprète, chorégraphe et pédagogue, et les étudiants DNSP Danse jazz 2ème et 3ème année du PSPBB (Pôle supérieur d’enseignement artistique Paris – Boulogne-Billancourt)

Rencontre dansée - Corps Jazz

Le corps jazz est dépositaire d’une culture ancrée dans l’histoire afro-américaine. C’est un corps à la frontière, à la croisée des rencontres, porteur de traces, le témoin de survivances de geste, qui répond à un contexte d’invisibilisation et de ségrégation. À travers des ateliers et de courtes restitutions d'écritures chorégraphiques, il s'agit de partager les multiples facettes de la danse jazz dans tous ses états.

Crédit photo : © Nathalie Mazéas

Corps en mutations

Comment s’inscrit le processus créatif face aux corps malades ?

Lundi 20 février 2023 de 16h30 à 17h30 - Entrée libre - Halle

Avec les Rencontres de la Sorbonne
Invité·e·s : Jane Evelyn Atwood – photographe, Julia Palmieri Mattison – photographe, vidéaste et Camille Ropert – Photographe, réalisatrice

Les Rencontres de la Sorbonne - Corps en mutation © Camille Ropert

Le corps malade est un sujet tabou et caché, mais pourtant présent autour de nous en permanence. La pandémie du Covid-19 a mis ce sujet au centre de l’actualité en isolant les corps malades et fragiles, des corps sains et solides. Mais d’autres éléments nous relient à ce sujet : en France, 1 femme sur 9 sera atteinte d'un cancer du sein au cours de sa vie et 1 femme sur 27 en mourra. L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite est entrée dans la loi et 1% de la population est touché par la schizophrénie. Les maladies, visibles ou invisibles, sont des préoccupations contemporaines fortes.

Ces préoccupations touchant les artistes et les corps malades sont, depuis le XIXe siècle, une source d’inspiration pour nombre d’entre eux. Frida Kahlo alitée peint ses prothèses, ses blessures et ses membres meurtris ; Hervé Gibert décrit des images brutales de corps souffrants atteints du sida ; Araki photographie sa femme malade jusqu’à sa mort et Yayoi Kusama représente ses hallucinations intérieures depuis un hôpital psychiatrique.

Le processus créatif est différent pour chaque artiste. Certains veulent se confronter à la maladie, d’autres sont poussés par la nécessité de témoigner, ou encore par la volonté de sensibiliser à ce sujet. Qu’est-ce qui les a poussés à traiter ce sujet ? Était-ce une nécessité ? La place du corps est centrale dans leur représentation de la maladie. Que signifie-t-elle ? Quels impacts ce travail a-t-il eu sur eux ? Leurs œuvres sont aujourd’hui connues et montrées. Quelle est la place du spectateur dans leurs travaux ? Pensaient-ils dès le début montrer leurs œuvres au public ? Quelle est la place de la médiation ? Ce sont ces questions auxquelles nous allons tenter de répondre en prenant le processus créatif comme fil conducteur.

Bertrand Caltagirone

À 28 ans, Bertrand Caltagirone est militant auprès de la campagne de résistance civile Dernière Rénovation et ce depuis son lancement, début 2022. Il prend conscience des enjeux climatiques durant ses études et entrevoit par la suite la résistance civile comme une voie nécessaire pour faire face à la catastrophe environnementale à venir, sans céder au déni, au cynisme ou au désespoir. Il en vient à démissionner de la fonction publique afin de s’engager à temps plein dans cette campagne demandant la rénovation énergétique des bâtiments en France via des actions de perturbation non-violentes. Sa participation à deux actions de blocage de route, en avril et en juillet, lui ont fait prendre conscience de la force du collectif et de notre capacité en tant que citoyen à changer le cours des choses.

Charlotte Thomas-Hébert

Doctorante à l’université Panthéon-Sorbonne en science politique, Charlotte Thomas-Hébert rédige une thèse intitulée Performing Disobedience: Engaging Power by Risking Arrest (New York, 2001-2020) portant sur les actions désobéissantes aux États-Unis. Elle étudie comment les contraintes légales, policières et judiciaires régulent la façon dont les actions directes non-violentes sont conçues et menées par les activistes progressistes. Elle s’appuie sur les ressources que lui offrent la sociologie des mouvements sociaux, les études de sécurité, les théories critiques et les théories queers ainsi que sur une ethnographie de deux ans passés au sein de groupes militants newyorkais tels qu’ACT UP et Rise and Resist.

Matti Guerraz

Matti Guerraz a débuté son parcours militant en 2017 en intégrant les organisations écologistes Youth For Climate et Exctinction Rebellion à Annecy. Elle est durant ses études militante au sein de mouvements et syndicats lycéens ainsi que membre du Nouveau parti Anticapitaliste jusqu’au 2022. Entre 2020 et 2022, elle milite auprès de l’association de lutte contre le sida Act Up où elle est responsable de la commission Drogues et usage. Elle est aussi responsable de la mise en place de l’archivage des documents et vidéos de l’association. Elle est actuellement militante auprès du STRASS (Syndicat du travail Sexuel), des Inverti·e·s et de Solidaires étudiant·e·s tout en poursuivant une licence de science politique à l'Université Paris 8.

PSPBB

Le Pôle supérieur d’enseignement artistique Paris - Boulogne-Billancourt (PSPBB) est un établissement d’enseignement supérieur créé à l’initiative et avec le soutien du ministère de la Culture, des villes de Paris et de Boulogne-Billancourt, cette dernière faisant partie de l’établissement public territorial Grand Paris Seine Ouest (GPSO). Le PSPBB est membre de l’Alliance Sorbonne Universités. Riche d’une des plus belles offres pédagogiques françaises dans le domaine du spectacle vivant, le PSPBB réunit plus de 200 enseignants et intervenants extérieurs qui mettent leur savoir et leur savoir-faire au service d’une formation d’excellence.

Le Diplôme national supérieur professionnel de danseur jazz (DNSPD) forme des danseurs polyvalents, compétents et adaptés à la réalité du contexte professionnel grâce à un enseignement intensif pluridisciplinaire (danses jazz, moderne, classique et contemporaine, claquettes, théâtre, chant, hip-hop…) complété par des ateliers, des master class et des projets artistiques transversaux. Chaque année, performances et spectacles sont donnés à Paris et en région. Tous s’inscrivent dans notre volonté de promouvoir l’esthétique multiculturelle de la danse jazz.

Ce cursus de trois ans aboutit à l’obtention des diplômes suivants :

  • le diplôme national supérieur professionnel de danseur jazz (DNSPD Jazz)
  • la licence Musicologie – parcours danse délivrée par l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

Le PSPBB est aujourd’hui le seul établissement à délivrer le Diplôme national supérieur professionnel de danseur jazz (DNSPD), en partenariat avec l’Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis.

Jane Evelyn Atwood

Jane Evelyn Atwood est née à New York et vit en France depuis 1971. Son œuvre traduit la profonde intimité qu'elle entretient avec ses sujets pendant de longues périodes. Fascinée par les gens et par la notion de l’exclusion, elle décrit sa méthode de travail comme obsessionnelle. En 1980, elle est récompensée par le prix W. Eugene Smith pour un sujet en profondeur sur les enfants aveugles. En 1987, elle photographie Jean-Louis durant les quatre mois qui précèdent son décès. C’est la première personne atteinte du Sida en Europe qui ait accepté que son histoire soit publiée dans la presse. Les images de Jane Evelyn Atwood sont exposées internationalement. Elle est auteure de 14 livres et a été récompensée par des prix prestigieux. En 2022, elle est nommée au grade d’Officier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Julia Palmieri Mattison

Julia Palmieri Mattison est une artiste queer née en 1994, en Seine-Saint-Denis. Diplômée d’un master de Narration Spéculative, la construction de sa pratique artistique passe par différents médiums : installation, performance, écriture, photographie et vidéo. Elle met en lumière l’intimité, malmenée par la collectivité et dévoyée par les réseaux sociaux, inséparable de la santé mentale. Elle questionne le vivre ensemble, les corps ensemble. Articulé autour de son histoire personnelle, son travail s’affranchit du récit individuel. Ses productions s’accompagnent de ses archives familiales, complexifiées par des papiers trouvés et photos retrouvées, les reliant par des textes et conversations volées. Récemment elle se met en scène dans Gardez la tête hors de l’eau, pour aborder des sujets intrinsèques à son cerveau complexe, rythmé par des rendez-vous psy quotidien.

Camille Ropert

Camille Ropert est diplômée d’un master en communication et cinéma. En 2016, soutenue par la Fondation de France, elle développe son projet documentaire Reprendrez-vous un peu de thé ? après avoir remporté le second prix du concours « Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award ». Le projet se focalise sur l'épuisement et les défis physiques et psychiques des personnes touchées par la maladie, en l'occurrence le cancer du sein. Son travail est récompensé par la Bourse du talent. Récipiendaire de plusieurs prix et subventions, elle développe depuis 2020 son premier long métrage documentaire Les nouveaux bisons ainsi que Limnées, un projet pluridisciplinaire questionnant l’héritage laissé par les peintures de la Renaissance. Il déconstruit la sublimation de la fragilité et de la sensualité des femmes.

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